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EREMIT – Bearer of many names

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On l’avait déjà annoncé à l’époque du EP ʺDesert of Ghoulsʺ fin 2020, voici venir le deuxième album long format d’Eremit, une œuvre que ceux qui ont pu écouter les deux premiers opus ʺCarrier of weightʺ (2019) et ʺDesert of ghoulsʺ ne vont pas hésiter à classer dans la catégorie doom metal épais et sludge metal ralenti à l’extrême, une décision parfaitement judicieuse.

On prend donc les mêmes et on recommence, avec nos deux lascars Moritz Fabian (guitare et chant) et Marco Bäcker (batterie) mais il faut noter le retour à la guitare de Pascal Sommer, qui avait participé au groupe avant la sortie des albums et qui était parti en 2018. C’est donc le trio original reconstitué qui nous lâche ici un nouveau disque qui, comme son prédécesseur, se compose uniquement de trois morceaux. Mais on se doute bien que ces titres sont dotés de durées capables de faire passer une course de marathon pour une épreuve de 110 mètres haies.

Car ça va s’étaler sur des distances incommensurables avec ces trois morceaux, dont les intitulés sont à peu près aussi longs que les durées. Accrochez-vous, on tombe ici quasiment dans la caricature : ʺEnshrined in indissoluble chains and enlightened darknessʺ, ʺSecret powers entrenched in an ancient artefactʺ, ʺUnmapped territories of clans without namesʺ. Et tout cela nous tiendra en haleine (fétide) durant respectivement une demi-heure et deux fois 18 minutes. Eremit étire ses compositions comme de vieux chewing-gums et établit à nouveau des ambiances épaisses où l’on imagine des civilisations mourantes retournées à l’âge de pierre et vénérant des dieux aquatiques et infernaux.

L’entrée en matière, avec sa demi-heure de sludge dinosaurien et acide, est une aventure à elle toute seule. Les instruments se mettent doucement en place jusqu’à la libération d’une énergie noire, portée par le chant caverneux et hurleur de Moritz Fabian. Si le premier album ʺCarrier of weightʺ avait fait un bel effet, il faut malheureusement admettre que l’effet de surprise a été épuisé sur ce deuxième disque, dans la mesure où Eremit reproduit les recettes qui avaient bâti son premier disque. On retrouve donc les finaux qui ne se terminent jamais (ʺSecret powers entrenched in an ancient artefactʺ) ou les rythmes de galères ramant péniblement sur une mer boueuse (ʺUnmapped territories of clans without namesʺ). Mais les ambiances délétères, le sursaut fatigué des rythmiques, les guitares gluantes et grasses contribuent à construire un album d’une parfaite pureté sludge metal.

Le fait que cet album sorte au seuil de l’été est dangereux pour le doomeux de base. Ce n’est pas en caleçon de bain à fleurs sur les plages méditerranéennes qu’il profitera au mieux de cet album mais plutôt au fond d’une crypte au milieu d’un cimetière norvégien à la nuit tombée. Il est donc important de se trouver dans la bonne ambiance pour apprécier ce disque qui ne se déguste que dans les conditions typiques du sludge et doom metal.

Le groupe :

Moritz Fabian (guitare et chant)
Marco Bäcker (batterie)
Pascal Sommer (guitare)

L’album :

ʺEnshrined in Indissoluble Chains and Enlightened Darknessʺ (29:22)
ʺSecret Powers Entrenched in an Ancient Artefactʺ (18:36)
ʺUnmapped Territories of Clans without Namesʺ (18:27)

https://eremitdoom.bandcamp.com/album/bearer-of-many-names-sludge-doom-metal
https://www.facebook.com/EremitDoom

Pays: DE
Transcending Obscurity
Sortie: 2021/06/11

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