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Lokerse Feesten 2023: There’s no other way!

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Le lendemain de Placebo et consorts, retour à Lokeren pour l’une des affiches les plus alléchantes de ces dernières années. Les organisateurs ont fait très fort en invitant Blur pour leur première date belge en dix ans. En y ajoutant Hot Chip et Baxter Dury, ils tenaient là une soirée british qu’une météo pourrie a rendue plus vraie que nature.

Le second nommé fait partie des grands frustrés de la période Covid. L’excellent The Night Chancers est en effet sorti en mars 2020 alors que le monde se mettait à l’arrêt. Il n’a donc pas eu l’opportunité de le tourner (son passage aux Nuits avec Other Lives a d’abord été reporté à l’année suivante avant d’être finalement annulé). Il est alors retourné en studio pour ruminer tout cela et en est ressorti avec “I Thought I Was Better Than You”, une septième plaque plus brute et vénère que jamais sortie au début de l’été.

Malgré la pluie battante qui aspergeait les claviers de sa choriste au curieux bonnet haut-de-forme, l’ami Baxter apportera de la lumière dans la grisaille. Ses compositions aux contours synthétiques instantanément assimilables l’aidant grandement dans sa tâche. Mais son charisme, son grain de folie et sa voix rocailleuse n’y sont pas étrangers non plus. Reste que les fans de la première heure sont sans doute restés dubitatifs à l’écoute de “So Much Money” et “Aylsbury Boy”, deux extraits du nouvel album sur lesquels son flow lorgne généreusement vers le hip-hop. Une tendance qui s’était déjà dessinée sur “The Night Chancers” comme l’imparable “I’m Not Your Dog” et son refrain tendancieux en français ou “Slumlord” le confirmeront.

Ceci dit, la constance réside dans la voix d’une choriste au moins aussi prépondérante que le gaillard himself. C’est elle qui assure la cohérence de l’ensemble et garde un fil conducteur même quand Baxter fait le pitre (il terminera en veste militaire après avoir arboré une perruque et un moment officié en singlet, un foulard noué autour de la tête). Reste que les imparables singles de sa période poppy font toujours le boulot, comme le démontreront “Pleasure”, “Palm Trees” ou “Cocaine Man” par exemple. On sera par contre moins emballés par le franchement électro “Baxter (These Are My Friends)”, sa collaboration avec le producteur Fred Again. Cela ne nous empêchera toutefois pas de retourner au Bota le 8 octobre pour une nouvelle dose.

Pertinente, l’affiche de ce soir l’est assurément. “At The Hotspot”, le dernier album de Warmduscher (qui s’apprêtaient à monter sur la scène du Club StuBru) a été produit par Al Doyle et Joe Goddard, respectivement guitariste et membre fondateur de Hot Chip qui, eux, étaient à l’affiche de la scène principale. Préférant s’assurer une place de choix, ce sont ces derniers que l’on a privilégiés malgré un crachin insistant.

Les Londoniens ont publié l’an dernier “Freakout/Release”, un nouvel album qui démontre combien les pistes de danse leur ont manqué pendant le confinement. Groovant à souhait, parfois presque funky, il contient un nombre incalculable de moments catchy (“Down”, “Eleanor”) qui fonctionnent à merveille sur scène également. Grâce à de vrais instruments tout d’abord, au flair de Joe Goddard ensuite mais aussi et surtout au leader Alexis Taylor.

Ce type n’a aucune honte à débarquer sur scène tout de rose vêtu, chapeau serti compris alors que tant sa stature fébrile que son air décalé prêtent à sourire. Mais il assure et sa voix apporte stabilité et cachet à des compositions diablement efficaces. La preuve avec une set-list ratissant large, n’omettant que leur tout premier album. “One Life Stand”, “Ready For The Floor” et “Melody Of Love” s’assurant des hurrahs mérités. Sans oublier le final “Over And Over”, le titre qui leur a ouvert les portes du Top 30 anglais en 2006.

SET-LIST
HUARACHE LIGHTS
DOWN
FLUTES
ONE LIFE STAND
ELEANOR
FREAKOUT/RELEASE
READY FOR THE FLOOR
MELODY OF LOVE
I FEEL BETTER
HUNGRY CHILD
OVER AND OVER

Vu l’agenda démentiel de Damon Albarn, on avait presqu’abandonné l’idée de revoir Blur un jour sur scène. Et encore moins avec un nouvel album sous le bras. Ceci est pourtant devenu réalité sous la forme d’une tournée en support de “The Ballad Of Darren”, une neuvième plaque publiée le mois dernier. Un événement en soi puisque la dernière visite du groupe en Belgique remonte à 2013 du côté de Werchter. Inutile de dire que les tickets se sont envolés en un temps record et que la plaine de Lokeren ressemblait à une boîte de sardines détrempée.

L’excitation était donc à son comble lorsque les musiciens ont débarqué sur scène en toute décontraction. Terminées les animosités qui avaient conduit au départ de Graham Coxon au moment de “Think Tank”. Chaque membre étant occupé sur le côté au sein de divers projets, Blur ressemble de plus en plus au rendez-vous ponctuel d’une bande de potes dont le seul objectif est de prendre du plaisir. Et cela se ressent.

Damon Albarn, en roue libre, va donner du fil à retordre (au propre comme au figuré) à son roadie tant il arpentera la scène sans relâche quand il ne s’amusera pas à balancer des verres d’eau dans le public pourtant déjà bien rincé. En tout cas jusqu’à “Beetlebum”, lorsqu’il attrapera une guitare. Avant cela, “There’s No Other Way” et “Popscene” avaient déjà affolé les spectateurs en les ramenant plus de trente ans en arrière sans toutefois verser dans la nostalgie. Ces titres restent en effet pertinents, à l’instar du ressuscité et bien dingue “Advert” un peu plus tard.

Graham Coxon, de retour en deuxième soirée après sa prestation avec The Waeve au Club StuBru la veille, prendra bien entendu à sa charge “Coffee + TV” après avoir sublimé le puissant final de “Trimm Trabb”. À sa gauche, Alex James grille nonchalamment clope sur clope alors que le batteur Dave Rowntree, sans doute le plus rigoureux du lot, assure derrière eux. Damon, lui, a laissé tomber la veste et se démène pour le moment en vareuse de foot. “Country House” et son visuel de jackpot fluo, “Parklife” et ses airs de karaoké, les hits défilent. Un spectateur aura même le privilège de venir chanter la partie en français de “To The End” aux côtés du maître.

Mais où restent les nouveaux titres ? Visiblement, le groupe semble privilégier son back catalogue et (se) faire plaisir. Mis à part “St. Charles Square” en guise de mise en jambes, seuls l’entêtant “Barbaric” et le futur classique “The Narcissist” (tous deux avec Damon au piano) émailleront la set-list. Ce sera notre seul regret. Le leader se retrouvera ensuite dans le public en survet de training pour un “Girls & Boys” qui déchaînera les passions, au même titre que “Song 2”. On retiendra encore un hyper intense “This Is A Low” et un majestueux “The Universal” en final. Juste avant, Graham aura foiré sa partie sur “The Narcissist”, ce qui fera bien marrer tout le monde sur scène. Quand on vous dit qu’ils sont de nouveau super potes…

SET-LIST
ST. CHARLES SQUARE
THERE’S NO OTHER WAY
POPSCENE
TRACEY JACKS
BEETLEBUM
TRIMM TRABB
VILLA ROSIE
COFFEE + TV
END OF A CENTURY
COUNTRY HOUSE
PARKLIFE
TO THE END
BARBARIC
GIRLS & BOYS
ADVERT
SONG 2
THIS IS A LOW
TENDER
THE NARCISSIST
THE UNIVERSAL

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