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MAN – All’s well that ends well

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Nous vous l’avions promis lors de la chronique de l’album Welsh connection, il est arrivé : l’ultime album de Man des années 70, “All’s well that ends well”, est récemment paru sur le label Esoteric Recordings. Et pour ce faire, cette excellente maison a mis les petits plats dans les grands puisqu’elle sert ce live en version de luxe avec boitier cartonné, poster et arbre généalogique en bonus et deux CD supplémentaires couvrant les concerts à la Roundhouse de Londres donnés en décembre 1976 à l’occasion des adieux de Man.

Un peu d’histoire. En 1976, Man vient de signer sur le label RCA, après un long séjour chez Liberty/United Artists, où le groupe gallois de Deke Leonard et Micky Jones avait déroulé toute sa carrière depuis 1968. Man livre donc le premier de ces albums, “The Welsh connection” (voir la chronique en lien, qui vous permettra aussi de relire les chroniques précédentes des albums de Man sur Music In Belgium). Mais l’arrivée de la vague punk et le soudain retournement d’intérêt du public qui laisse les groupes progressifs en plan précipite la fin de Man, qui n’a plus le matériel nécessaire pour achever un deuxième album studio pour RCA.

Qu’à cela ne tienne, le respect est obligations contractuelles est assuré par l’enregistrement d’un album live d’adieux. C’est ainsi que “All’s well that ends well” sort, sur la base d’une sélection de titres captés lors de trois concerts à la Roundhouse de Londres. Ces trois shows se déroulent les 10, 11 et 12 décembre 1976 dans une salle pleine à craquer. C’est le groupe Alkatraz, monté par un ancien bassiste de Man, Will Youatt, qui assure la première partie. Au passage, on ne confondra pas cet Alkatraz prog rock avec l’Alcatrazz hard rock eighties de Graham Bonnet, également chroniqué sur ce site. Autre groupe figurant dans la programmation, le Rockpile de Dave Edmunds, autre formation bien connue des Seventies.

Le pressage original de “All’s well that ends well” ne comprenait que sept titres, ce qui fait un peu chiche pour un album live. La nouvelle réédition affiche toujours sept titres, mais elle trouve tout son intérêt avec les deux CD bonus qui complètent largement le premier CD avec l’intégrale du concert du 10 décembre 1976, enrichi de quelques titres venant du concert du lendemain. Man interprète des morceaux piochés tout au long de sa discographie, de Two ozs of plastic with a hole in the middle (1969) (avec “Spunk rock”) à “Welsh connection” (1976) (avec de formidables versions de “The Welsh connection”, “The ride and the view” et “Born with a future”) en passant par “Man” (1970) (avec “Romain”), “Be good to yourself at least once a day” (1972) (avec “Bananas” et “C’mon”) ou “Slow motion” (1974) (avec “A hard way to live”). La scène a toujours permis à Man de se lâcher dans de formidables improvisations et chacun de ses morceaux révèle à un moment donné un décollage de guitares vers la stratosphère ou une cavalcade de rythmes effrénés. C’est bien sûr le cheval de bataille “C’mon”, avec ses seize minutes, qui attire plus particulièrement l’attention.

On sent vraiment ici que les hommes de Man, conscients que ce sont les derniers concerts qu’ils jouent ensemble, lancent le dernier baroud d’honneur et font exploser les barrières, plongeant à fond dans l’ultime plaisir de jouer leurs morceaux. Dans ce vaste live en trois CD, tout est passionnant, sans temps mort et truffé de bonne humeur. Le travail effectué par Esoteric Recordings termine en apothéose cette campagne de rééditions de tous les albums de Man, un groupe dont il faut se souvenir quand on s’intéresse à la scène rock progressive anglaise des années 70. Sinon, il y a un manque.

Pays: GB
Esoteric Recordings ECLEC 32431
Sortie: 2014/01/27 (réédition, original 1977)

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