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STARVING nous présente Annabelle à la Rotonde

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Après quelques concerts d’échauffement (dont un au Madame Jojo’s de Londres quand même), Starving venait présenter officiellement son nouvel album, “Les Confidences d’Annabelle”, à la Rotonde du Botanique ce jeudi 23 avril. L’occasion de suivre l’évolution des compositions timidement interprétées au Riffs ‘n’ Bips en octobre dernier…

Ils avaient confié la première partie à un groupe bruxellois prometteur, Le Baron5, qui commence sérieusement à faire parler de lui. Emmené par un chanteur claviériste un peu déjanté qui, en plus d’être élégamment sapé, est doté d’une voix particulière, très haut perchée, qui fait penser tout autant à Fred Schneider des B-52’s qu’à David Byrne. Les sons qu’il sort de son synthé, entre orgue et harmonium électronique, nous renvoient également vers ces influences, ce qui n’est pas très courant de nos jours.

Il est entouré d’un batteur qui utilise efficacement les différents éléments de son instrument, ainsi que d’un bassiste qui ne se contente pas de frôler la première corde (par moments, The Cure n’est pas loin)… La symbiose créée ainsi entre les trois musiciens est parfaite. Et contrairement à Keane ou à Papa Dada (qu’ils distancent aisément), la guitare ne manque absolument pas… Si on peut leur faire un petit reproche par rapport à la prestation de ce soir, c’est qu’elle était trop longue de deux morceaux. En effet, la répétition de certains sons devenait un peu ennuyante sur la longueur. Mais ils ont du potentiel, et la multiplication des concerts devrait leur permettre de gommer ce détail. Rendez-vous en finale du Concours Circuit?

Il aura donc fallu attendre 5 ans avant que Starving ne donne un successeur à “Tout N’est Pas Rose”. Après des changements de personnel et de maison de disque, “Les Confidences d’Annabelle” est enfin sorti en février dernier. Dans la foulée, le groupe repart sur les routes pour colporter les sons électro à vocation rock qui font sa marque de fabrique, comme le démontre la puissante intro de “Annabelle”, l’impeccable premier titre. Le riff (pourtant simple) de la guitare de Mike Debels est tout simplement impressionnant. Puis c’est Claudia Chiaramonte, petit bout de femme plein de char(is)me, qui s’empare du micro et entame son voyage dans la peau du personnage principal de l’album.

Un album qui s’écoute comme une histoire dont les chapitres vont être, à une exception près, récités exactement dans le même ordre que sur le CD. Au milieu du set et au plus fort de la progression vers des sommets d’intensité, “Enervé”, seul rescapé du premier album. Avant cela, on se sera régalé sur “A L’envers” (et les prouesse vocales de Claudia), “Elixir” aux paroles parfois tendancieuses (mais on connaît l’ambiguïté et le double sens des textes du groupe) ainsi que l’excellent single “Nos Acides”.

Par après, l’énergie est quelque peu retombée, avec des titres plus faibles comme “On Passe L’Amour” ou “Fou De Nous”. Par contre, le final, “Bye Bye”, Claudia simplement accompagnée de la claviériste Pauline Vanisacker, était tout simplement magnifique. A propos, cette dernière a l’air toute timide mais quand elle se retrouve derrière un piano, elle rayonne.

C’est d’ailleurs avec ce titre qu’ils auraient dû clôturer la soirée, voire éventuellement revenir avec l’un ou l’autre morceau du premier album, genre “La Plage” ou “Allumeuse” (ah, ce petit briquet…), histoire d’enflammer une dernière fois la salle. Au lieu de cela, la moitié du groupe nous a joué deux versions inédites, qui auraient peut-être mieux fait de le rester: “Clubber” en version acoustique avec un passage mi jazzy mi bluesy et “Nos Acides” en mode western. Tout le monde est revenu sur scène pour une troisième (!) interprétation de “Clubber” (“parce qu’on l’aime bien”, argumentera Claudia). Cela ne dérangera toutefois pas un public, bien présent, mais trop poli. Ou en tout cas très (trop?) sage. Soit. On retiendra surtout le set principal, avec les titres du nouvel album qui tiennent définitivement bien la route…

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