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CAT’S EYES sort ses griffes au Club de l’AB

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Ce n’est pas parce que les Nuits du Botanique battent leur plein qu’il ne se passe plus rien ailleurs. Pour preuve, ce jeudi 19 mai, l’Ancienne Belgique proposait de découvrir Cat’s Eyes, le projet parallèle de Faris Badwan (le leader de The Horrors) associé pour l’occasion à Rachel Zeffira. Et quitte à découvrir des artistes, on en a profité pour faire connaissance avec Mon-O-Phone, un duo originaire de Zonhoven dans le Limbourg dont les influences se focalisent sur le rock brut de PJ Harvey (période “To Bring You My Love” et “Uh Huh Her”). Lui se charge des guitares bien senties pendant qu’elle partage son emploi du temps entre un clavier et une batterie simplifiée tout en assurant les vocaux à l’aide de sa voix rauque juste ce qu’il faut.

Ceci dit, même si l’inspiration se veut évidente, ils ne plagient pas pour autant l’icône qu’est Polly Jean Harvey. Pour preuve, ces sons légèrement électro subtilement injectés dans leurs compositions ou encore cette boîte à rythme discrète mais diablement efficace. Autre surprise, lorsque le tempo ralentit, la voix de la chanteuse devient particulièrement langoureuse, ce qui emmène le groupe dans un univers presque trip hop qui rappelle les débuts d’Hooverphonic. Une petite demi-heure d’entrée en matière bien agréable.

Alors que le troisième album de The Horrors est déjà en boîte (il devrait sortir courant du mois de juillet), Faris Badwan s’octroie un petit plaisir en donnant vie sur scène à Cat’s Eyes, le projet qu’il a formé récemment avec la soprano italo-canadienne Rachel Zeffira. Une collaboration qui a déjà accouché d’un EP (“Broken Glass”) en février dernier et d’un premier album éponyme en avril. On était donc assez curieux de voir ce que cela pouvait donner en live, surtout que le style musical du groupe se situe à mille lieues du quotidien des deux protagonistes.

Voilà donc qu’arrive sur scène le grand maigrelet à la coiffure hirsute qu’est Faris Badwan. Il va se placer à l’extrême gauche de la scène alors que sa comparse se trouve à l’opposé, assise derrière son clavier. Au milieu d’eux (et donc au centre de la scène) un énorme xylophone (qui ne servira que pour un seul titre). Ils sont accompagnés de trois musiciens qui apportent de la vie au groupe. Enfin, qui rempliront ce rôle lorsque l’ingénieur du son parviendra à régler la balance correctement.

En effet, le début du set sera complètement gâché. Les voix seront quasiment inaudibles sur “Cat’s Eyes” et “Lucifer Sam” alors que, dans le même temps, larsens et faux contacts envahiront l’espace sonore. Dommage car les projections psychédéliques (et par moment stroboscopiques) diffusées sur l’immense écran à l’arrière de la scène apportent un réel plus aux compositions très largement inspirées de la fin des 60’s (le clavier y joue une grande part). Cela commencera à aller mieux sur le très doux “Not A Friend” et le concert sera réellement lancé au son de l’efficace “Face In The Crowd” où l’on entendra distinctement les voix complémentaires de Faris et Rachel, tout en appréciant le jeu de flûte de cette dernière. Et à ce moment-là, on se dit que les approximations du type derrière la console technique nous ont été préjudiciables.

Surtout qu’un concert de Cat’s Eyes dure très peu de temps (à l’image de leur album qui propose 10 titres en à peine 28 minutes). Il convenait donc d’en apprécier chaque instant en s’immisçant dans leur univers délicieusement rétro dont “Bandit” s’apparente clairement à un sommet, tout comme le magnifique “The Lull”. Dommage ce trip bizarroïde qu’est “Sooner Or Later” qui viendra perturber quelque peu l’ordre établi. Ils termineront le set principal avec “Sunshine Girls”, le titre le plus familier de la soirée. Normal, il s’agit d’une composition de The Horrors qui n’avait jamais dépassé le stade de la démo…

Rachel Zeffira reviendra, seule, pour un unique morceau (le délicat “Love You Anyway”) qu’elle interprètera au piano (en utilisant un support écrit pour les paroles). Un titre qui mettra sa douce voix en valeur. On aurait espéré revoir le groupe au grand complet pour un appendice supplémentaire (“The Best Person I Know” a été cruellement ignoré), mais il n’en a rien été. 37 minutes de concert au total, c’est toujours deux minutes de plus que les Vaccines au Bota. Espérons que la prochaine fois, l’ingénieur du son soit dans de meilleurs dispositions dès l’entame du set…

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