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Autumn Falls 2015 : Close your eyes and enter the Beach House

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Entamé fin du mois dernier au Botanique, le festival Autumn Falls poursuit son bonhomme de chemin jusqu’à la mi-décembre à travers le pays. Une des dates les plus attendues de cette édition s’est déroulée ce mardi 3 novembre à l’AB avec le retour très attendu de Beach House. Les natifs de Baltimore avaient emmené avec eux leur compatriote Dustin Wong, un guitariste surdoué d’origine chinoise qui a fait les beaux jours de Ponytail dans la seconde partie des années 2000. Seul et assis au milieu de la scène, il étale sa dextérité tout en s’amusant à manier ses pédales à effets lorsqu’il ne joue pas avec des loops. Le souci, c’est que le volume sonore de certaines parties atteint un niveau tel que les enceintes et les tympans des spectateurs souffrent tant et plus. Ceci dit, son style plus qu’expérimental aurait sans doute été davantage à sa place quelques centaines de mètres plus loin, à l’Orangerie du Botanique, en première partie de Battles.

Comment succéder à un chef d’œuvre aussi intense que “Bloom”, l’album qui a définitivement installé Beach House sur l’échiquier du rock indépendant en 2012 ? En se faisant discret pendant trois ans puis, fait peu commun, en sortant deux albums en moins de deux mois. “Depression Cherry” dans une élégante pochette de velours rouge fin août tout d’abord, “Thank Your Lucky Stars” à la mi-octobre ensuite. Tout en ne dévoilant la sortie de la deuxième plaque que peu de temps avant sa publication, prenant tout le monde par surprise.

Si on se demande toujours la raison pour laquelle ils n’ont pas privilégié l’option du double album vu que les atmosphères balisant les deux disques empruntent la même ligne directrice, on ne pourra certainement pas leur reprocher d’avoir foi en leurs nouvelles compositions. Celles-ci vont en effet fournir plus de la moitié de la set-list présentée ce soir, entamée avec “Levitation Song” dans une version légèrement plus musclée que sur disque.

Derrière la crinière bouclée de Victoria Legrand et la silhouette de son compère guitariste Alex Scally, trois grands rideaux font office d’écran sur lequel seront projetées de discrètes animations en parfaite adéquation avec l’univers du duo officiant dans une pénombre quasi-totale. Les discrets de jeux de lumière et les points lumineux étoilés permettant à peine de distinguer le batteur et le bassiste de tournée présents à leurs côtés.

Il faudra toutefois attendre le troisième titre, “Space Song”, pour pénétrer dans leur trip et se laisser emporter par la délicatesse de leurs compositions les plus récentes. Parmi celles-ci, on retiendra également les rêveurs “PPP” et “Wildflower”, sublimés par la voix chaleureuse de la diva dont le timbre renvoie de plus en plus à celui de Dusty Springfield. Sur “All Your Yeahs”, elle s’essaiera à la guitare mais on retiendra surtout les riffs tout en retenue de l’ami Scally que l’on imagine par moments frustré de ne pas pouvoir se lâcher davantage, comme sur le single “Sparks”, dont l’intro pourrait être piquée aux Yeah Yeah Yeahs.

Ceci dit, au fil des albums, le duo a bâti sa réputation sur la face mélancolique et envoûtante de sa vision musicale et autant “10 Mile Stereo” que “Walk In The Park” vont nous rappeler combien ils excellent dans ce sport. Des frissons vont en effet nous parcourir l’échine alors qu’une version à tomber de “Myth” clôturera le set principal en plein rêve éveillé.

Les rappels débuteront de manière originale puisque le groupe confrontera le premier titre qu’ils ont enregistré sous le nom de Beach House (“Saltwater”) avec la plage d’intro de “Thank Your Lucky Stars”, le tout dernier album en date (“Majorette”). Mais le summum sera atteint via le majestueux et hypnotique “Irene” avec lequel les spectateurs vont s’évader les yeux fermés. It’s a strange paradise. En effet…

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