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La nouvelle vision de BirdPen

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Chaque visite des Anglais de BirdPen en Belgique se décline généralement en une mini tournée qui fait honneur aux salles de capacité réduite. Tradition respectée, la date bruxelloise se tenait à la Rotonde du Botanique ce jeudi 16 mars, coincée entre le Reflektor de Liège et le Salon de Silly. Ils venaient y présenter “O’ Mighty Vision”, leur récent dernier album. L’immense file constituée de midinettes venues applaudir Tom Chaplin (l’ancien chanteur de Keane) à l’Orangerie nous posera quelques soucis, au point de nous faire louper le début du set de Monday Penny, le groupe choisi pour assurer la première partie. Officiant dans un registre pop rock aux influences british à l’instar de Showstar à l’époque, le groupe s’appuie sur un charismatique chanteur à l’envoûtante voix rauque qui rappelle celle de Matt Berninger (The National).

Si les entêtantes nappes de synthé et un sens aigu des mélodies vont rendre leur set plaisant, on a la fâcheuse impression d’avoir déjà entendu maintes fois ce style formaté pour la bande FM. Ceci dit, il s’agit de musiciens chevronnés qui devraient faire un malheur au BSF ou à Ronquières, si d’aventure ils parviennent à capter l’attention des organisateurs.

Entre les tournées et les enregistrements des albums d’Archive, Dave Pen parvient à se dégager du temps pour raviver BirdPen, son projet commun avec Mike Bird. Ils ont même réussi à publier “O’ Mighty Vision”, un quatrième album en août dernier. Un album qui s’éloigne quelque peu de leurs influences sombres pour tendre vers des compositions plus accessibles. Celles-ci ont toutefois le don de perturber les fans de la première heure, nombreux dans la salle ce soir.

Qu’à cela ne tienne, ils vont entamer leur set avec les quatre premiers titres du nouvel album mis bout à bout. Si la vivacité de la plage titulaire se révèle sous un jour lumineux sur scène, on sera beaucoup moins enthousiastes à l’écoute de “The Chairman” (un copié collé du “False Foundation” d’Archive, sans doute enregistré au même moment) et de “Tookit” (on dirait un extrait d’un album solo de Ian Brown) tout en restant convaincus de la démarche. Mais l’inutilement allongé “The Solution Is The Route Of All My Problems” va finir par nous semer dans les méandres de sa construction alambiquée.

Aux côtés de Dave Pen (barbu aux cheveux gominés) et de son binôme, un batteur surélevé qui fait dangereusement trembler la plate-forme sur laquelle il se trouve et un bassiste dévoué. Tout ce petit monde se produit devant un subtil logo représentant un oiseau perché sur une antenne de télévision dont le fond noir colle parfaitement à la face sombre de “Lifeline” et de “TCTTYA” que tous les membres joueront les yeux mi-clos, comme pour s’en imprégner davantage.

À vrai dire, c’est de cette manière qu’on les préfère, même si les nappes electro planantes du récent “Dance To The End” vont un moment nous emmener ailleurs. Mais les lancinants “Into The Blacklight” et surtout “Off” en guise de final du set principal seront sans équivoque. Bien que l’on n’ait pas grand-chose à leur reprocher, il manque clairement un truc aux nouvelles compositions.

Ceci dit, lors des rappels, le rythme saccadé de “The Underground” dicté par un batteur métronomique va installer une ambiance lourde et pesante qui leur sied à merveille avant que le bluffant “Only The Names Change” ne termine la soirée dans un moule noisy tout aussi pertinent. Une set-list légèrement réaménagée lui aurait sans doute donnée une perception plus intense.

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