Concert-découverte inoubliable ce 14.09.2003 au Spirit of 66

Le groupe italien LA MASCHERA DI CERA, que je ne connaissais que par une critique élogieuse de son dernier album « Il Grande Labirinto » dans le magazine Progrésiste du 3e trimestre, m’a littéralement ébloui. Je classe ce concert dans mon top 5 des meilleurs concerts auxquels j’ai assisté ces 5 dernières années, tous styles confondus. Les 5 musiciens présents étaient tous, musicalement, d’une qualité exceptionnelle et les compositions d’un niveau impressionnant.

La musique est bien dans le style progressif des années 1970 tout en gardant une personnalité indiscutable. Dans le cas de ce groupe, on parlera « d’influences », pas de « copies ». Et les influences vont des premiers KING CRIMSON en passant par VAN DER GRAAF GENERATOR, GENESIS, YES et même parfois JETHRO TULL, COLOSSEUM et Graham BOND. La passion du groupe se sentait véritablement et le public ne s’y trompait pas. Le chanteur, spécialement, termina tout cela visiblement épuisé mais satisfait après deux rappels d’une intensité rare.

Le fondateur du groupe est le bassiste Fabio ZUFFANTI, compositeur du répertoire avec Agostino MACOR. Il est également membre du groupe plus connu dans le monde du progressif, FINISTERRE. Son jeu de basse resplendit de diversité tant il peut être fin et léger puis carré et brutal en passant par tous les intermédiaires. La basse n’est donc pas ici uniquement un instrument d’accompagnement mais un moteur et une ligne. Je situerais son jeu comme une fusion entre Chris SQUIRE et Jack BRUCE.

Le claviériste Agostino MACOR impressionne par sa variété et passe avec une aisance étonnante d’une gamme de sonorités vers une autre. Si grâce aux progrès de la technique, on n’en est plus à exhiber des montagnes de claviers pour trouver des sonorités comme dans ces mythiques années 1970, Agostino MACOR circule quand même pas mal d’un clavier ou d’un réglage à l’autre et cela donne un résultat fantastique. Le type, plutôt taciturne, reste très concentré sur son jeu.

Que dire du chanteur Alessandro CORVAGLIA ? Rien d’autre que « GENIAL ». Quelle voix ! Quel punch ! Quel frontman ! Quelle présence ! Quelle passion ! Une voix typiquement italienne, capable de monter très haut et qui ferait presque pâlir un Peter GABRIEL auquel son timbre de voix ressemble un peu. Incroyable mais ce type est quasiment inconnu. De temps à autre, on le voit également à la guitare acoustique et, en fin de concert, d’autorité, il passera aux claviers avec Agostino MACOR (ce qui ne sembla d’ailleurs pas vraiment ravir ce dernier). En outre, l’Italien est une langue fantastique pour le chant.

Andrea MONETTI à la flûte est sublime. Quelles belles envolées !

Maurizio di TOLLO à la batterie me surprendra dès le départ par sa puissance un peu brutale. Par la suite, il montrera qu’il peut être particulièrement léger et subtil. Bref, un très bon batteur.

Ce groupe doit avoir une reconnaissance internationale. Son niveau l’impose. C’est incroyable mais les deux derniers albums de ce groupe n’étaient pas vendus au Spirit pour de très malheureuses raisons que je ne citerai pas ici mais il est clair qu’une distribution peu sérieuse ne saurait que pénaliser ce groupe. J’espère que ce problème se règlera et qu’on aidera ce groupe pour qu’il se règle.

J’espère que l’on reparlera vite de ce groupe.

Pour plus de détails par un véritable spécialiste, il faut consulter le site de Pierre ROMAINVILLE, un des “cardinaux” du Progressif : www.piero.be

Quelle bonne soirée !

A plus.

JPS1er.