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Echo & The Bunnymen: Songs to (learn and) sing

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Le mois prochain, “Ocean Rain”, quatrième album et intemporel chef-d’œuvre signé Echo & The Bunnymen, fêtera déjà ses quarante printemps. Un bail que le groupe de Liverpool n’a pas choisi de commémorer en l’interprétant sur scène dans son intégralité mais plutôt en revenant sur une carrière parsemée de classiques. Le bien nommé Songs To Learn And Sing Tour (du nom de la première compilation du groupe publiée en 1985) a fait escale dans une grande salle de l’AB pleine à craquer.

Atypique, le set proposé par le support signé Erica Nockalls en développera toutes les caractéristiques. La violoniste de The Wonder Stuff (et accessoirement de The Proclaimers en live), accompagnée d’un guitariste et d’une boîte à rythme infernale, imposera son style. Vêtue d’une robe frou-frou à paillettes et armée de son instrument de prédilection, elle embarque son auditoire dans un univers proche de celui de Fever Ray ou de Grimes, voix trafiquée comprise.

Un environnement qui empruntera par moments des détours franchement pop en renvoyant vers Pink (à moins que ce ne soit sa coiffure…) ou Madonna période William Orbit de la fin des années 90. Le tout haché de flashes stroboscopiques accentuant l’impression de silhouettes s’activant sur scène. Surprenant dans le contexte de la soirée mais pas dénué d’intérêt pour autant.

Ce n’est pas la première fois que Ian McCulloch et Will Sergeant se retournent sur le passé d’Echo & The Bunnymen. Déjà en 2012 dans cette même salle, ils ont revisité en long et en large leurs deux premiers albums, “Crocodiles” et “Heaven Up Here” alors que le dernier en date, “The Stars, The Oceans & The Moon” repensait leur back catalogue. N’allez toutefois pas croire que leur avenir soit tout à fait derrière eux comme le démontrera “Brussels Is Haunted”, seule nouvelle composition de la soirée qui fait référence à leur passage au légendaire Plan K le 25 mai 1980.

À l’époque, ils avaient débuté leur prestation par “Going Up”, un titre qui lancera également les festivités ce soir, enchaîné à un musclé “All That Jazz”. Ian McCulloch respire la grande forme et sa voix semble bien en place. Outre ses traditionnelles lunettes de soleil et sa coiffure hirsute, il se produit dans la pénombre vêtu d’une veste noire à peine dézippée. À sa droite et à distance respectable, Will Sergeant, d’un naturel moins showman, arbore un bouc grisonnant le confondant presqu’avec un bon-papa tranquille prêt à gâter ses petits-enfants. Mais un bon-papa qui n’a rien perdu de ses facultés, envoyant notamment “Flowers” dans une dimension insoupçonnée et lançant sur orbite l’imparable “Rescue”.

Parmi le backing band en retrait, le claviériste Mike Smith se démarque tout particulièrement. Ses nappes synthétiques lancinantes guident ainsi le précité “Brussels Is Haunted” mais ses parties vintage sur “Villers Terrace” rendent le titre plus essentiel que le medley qu’il constitue avec le “Roadhouse Blues” des Doors. Un exercice que Ian McCulloch apprécie tout particulièrement, comme le démontreront plus tard les mesures du “Walk On The Wild Side” de Lou Reed sur “Nothing Lasts Forever”. Mais un exercice qui finit par diluer l’essence du titre initial.

Au rayon des curiosités, pointons ce riff très “Funky Town” d’un “Never Stop” rivalisant avec la grande période de U2 et ce tribal “All My Colours (Zimbo)” toujours aussi prenant. “See you in twenty minutes”, lance le leader au terme d’un excellent “Bring On The Dancing Horses” sur lequel la guitare de Will Sergeant atteint des sommets. Les sets de cette tournée sont en effet divisés en deux parties mais mis à part une pause toilette-cigarette-ravitaillement obligatoire, on ne saisit pas trop l’intérêt de couper net l’élan d’un concert en roue libre. Ni même la logique de séparer les deux sets qui ont finalement pêché dans des eaux similaires.

Cela dit, au retour des backstages, le groupe n’avait rien perdu de sa grinta, balançant un solide“Show Of Strength” dicté par la rythmique du batteur Simon Finley, particulièrement en verve. Dans la foulée, un “Over The Wall” bourré de tension et flirtant avec le dub donnera des frissons à un public aux anges. Un public qui s’égosillera ensuite sur un “Seven Seas” aux vertus apaisantes et d’une limpidité exemplaire. Des qualificatifs également applicables à “The Killing Moon”, sans doute leur titre le plus emblématique, lumineux à souhait (au propre comme au figuré ce soir).

Entre-temps, la lecture groovante de “Bedbugs And Ballyhoo” lui confèrera une perspective plutôt dansante via de pertinents claviers vintage. Davantage classique, “The Cutter” en final verra l’ami Will se déchaîner et boucler le deuxième set en toute puissance. Il ne s’agissait toutefois pas de son dernier riff car deux rappels allaient ensuite se succéder. Si l’excitation d’entendre l’inimitable “Lips Like Sugar” sera tempérée par sa version inutilement allongée, le parfait “Ocean Rain” dans un environnement bleuté de circonstance fera figure d’ultime coup d’éclat. Presque quarante ans, donc, mais pas une ride. Curieux de savoir ce que nous réserve la suite…

SET-LIST
GOING UP
ALL THAT JAZZ
FLOWERS
RESCUE
BRUSSELS IS HAUNTED
VILLIERS TERRACE
ALL MY COLOURS (ZIMBO)
NEVER STOP
BRING ON THE DANCING HORSES

SHOW OF STRENGTH
OVER THE WALL
SEVEN SEAS
NOTHING LASTS FOREVER
HEADS WILL ROLL
BEDBUGS AND BALLYHOO
THE KILLING MOON
THE CUTTER

LIPS LIKE SUGAR

OCEAN RAIN

Organisation : AB + Live Nation

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