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Maximum Toy

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2019 porte la marque d’un nouveau départ pour Toy dont le quatrième album vient d’être publié chez Tough Love Records. Les natifs de Brighton ont ainsi présenté “Happy In The Hollow” au Witloof Bar du Botanique ce vendredi 22 février.

Non contents d’avoir tourné le dos à Heavenly Records, ils ont également pris leurs responsabilités artistiques en s’improvisant producteurs. Une première avec un résultat plutôt séduisant à la clé. En effet, ils se sont focalisés sur des compositions moins carrées, plus délicates et travaillées, tout en ne tournant pas le dos à leurs influences primaires. Des compositions dans l’ensemble assez accessibles, même si plusieurs écoutes sont tout de même nécessaires avant d’en saisir les subtilités.

Ceci dit, comme pour nous contredire, ils choisiront de débuter leur set avec “Jolt Awake”, titre hypnotique et brouillon aux voix noyées. Pour la petite histoire, ils auront maille à partir avec l’ingénieur du son, lui adressant nombre de grimaces et de gestes plus ou moins explicites (avant que le claviériste, à bout, ne décide de quitter son poste pour aller lui exposer sa façon de penser). Cela n’empêchera paradoxalement pas le presque poppy “I’m Still Believing” (seul titre rescapé de “Clear Shot”, leur album précédent) de tirer son épingle du jeu.

Emmené par la shoegaze voix aérienne du guitariste Tom Dougall et celle, plus sombre, du bassiste Maxim Barron à la coiffure heavy metal eighties (qui rivalise avec celle du batteur, quelque part entre Bjorn Borg et Lady Di), le groupe déballe dans la sobriété la plus totale. Pas un mot, pas un sourire, juste des riffs et un mur du son au service de compositions psyché-krautrock à leur image mais pas que. On pense notamment à “You Make Me Forget Myself”, respiration dream-pop planante du plus bel effet ou à “The Willo”, insouciant essai sixties aux prenantes nappes synthétiques. Sans oublier ce voluptueux “Last Warmth Of The Day” qui n’aurait pas fait tache sur la BO de Pulp Fiction.

Bien entendu, les parties lancinantes et métronomiques ornent la majorité du set et, à ce petit jeu, les récents “Sequence One” (cette basse envoûtante) et “Mechanism” (ces claviers colorés) rivalisent sans peine avec le métronomique “Fall Out Of Love” au final speedé ou le stroboscopique “Join The Dots” à l’énergie décuplée. Plus tard, l’excellent “Dead & Gone” se profilait comme la parfaite clôture du set jusqu’à ce qu’une ultime nouvelle composition tribale, “Energy”, ne nous démontre le contraire avec trois guitares de front et un volume poussé dans le rouge.

Les choses auraient pu (dû ?) en rester là mais le groupe reviendra pour “Left Myself Behind”, un dernier titre aussi confus que celui avec lequel ils avaient débuté les festivités nonante minutes auparavant. Une façon de boucler la boucle (il s’agit de leur premier single sorti en 2011) mais aussi preuve indéniable du sacré potentiel de leur dernier album. 2019, year of the Toy ?

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