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The Haunted Youth, here come the freaks

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Auteurs d’une série de singles imparables, Joachim Liebens et ses camarades de The Haunted Youth sont passés au format supérieur. “Dawn Of The Freak”, leur premier album, est sorti tout récemment chez Mayway. Il a fait l’objet d’une présentation officielle dans une grande salle de l’AB pleine à craquer et particulièrement enthousiaste.

Signée sur le même label et originaire des environs d’Oxford, la Brugeoise d’adoption Bobbi Lu s’est fendue d’une première partie disparate. Seule sur scène autour d’une série de machines, elle doit en effet s’appliquer à dompter de multiples influences. Ainsi, si l’on a particulièrement apprécié les parties calmes au piano à la voix frêle, on tempérera notre enthousiasme lors d’exigeants détours lorgnant vers de l’électro autotunée aux beats affolants.

Aujourd’hui à l’aube de la trentaine, le Limbourgeois Joachim Liebens n’a pas vécu une jeunesse facile. Il souffrait de troubles de l’attention et a notamment été placé dans une institution lorsqu’il était ado. La musique lui a permis de rebondir et de prendre une fameuse revanche sur la vie. En moins de deux ans, il est ainsi passé du statut de parfait inconnu à celui de véritable phénomène à la tête de The Haunted Youth.

Vainqueurs (aux côtés de Kids With Buns et de Ramkot) de l’édition 2021 du Nieuwe Lichting courtesy of Studio Brussel, ils ont ensuite aligné les hits et les prestations scéniques endiablées. On se souvient, parmi une kyrielle d’autres, d’un support de dEUS sous une pluie battante à Leuven et, plus proche de nous, sous le Labo lors du dernier Dour Festival.

Ce soir, c’est la première fois qu’ils remplissent une salle d’une telle capacité sous leur propre nom. Mieux, l’AB affiche sold out depuis plusieurs semaines, comme si les spectateurs étaient conscients qu’ils ne joueront plus longtemps dans un environnement aussi intimiste. La bonne nouvelle, c’est qu’ils seront à la hauteur de l’événement. Il faut dire qu’ils ne vont pas y aller par quatre chemins en balançant d’entrée de jeu “Broken”, leur plus récent single qui a atteint la première place du Afrekening en plus d’intégrer de prestigieuses playlists des deux côtés de l’Atlantique.

Reconnaissable entre mille avec sa généreuse mèche blonde qui lui voile la moitié du regard, Joachim Liebens a pour l’occasion troqué sa légendaire casquette contre un bob. Ce détail ne va en rien atténuer son enthousiasme et sa vivacité comme le prouveront les nombreux pas de danse saccadés dont il gratifiera le public, guitare à la main. À ses côtés, outre un trio de chevelus/barbus (le batteur Nick Caers, le guitariste Tom Stockx et le bassiste Stef Castro), on retrouve Hanne Smets, la claviériste avec qui il entretient une évidente complicité. Cela se remarquera notamment sur le délicat “Fist In My Pocket”, interprété à deux voix dans une ambiance tamisée.

Un titre pendant lequel descendront à mi-hauteur de la scène deux chauves-souris, en référence au logo qui trône sur une énorme bannière derrière les musiciens. Un titre qui scindera également le concert en deux parties. Si jusque-là, le groupe affûtera les extraits de “Dawn Of The Freak” (dont un prenant “Stranger” et un écorché quoique coloré “I Feel Like Shit And I Wanna Die”), il se lâchera complètement par après. L’irrésistible “Teen Rebel”, aux touches psyché-pop à la Tame Impala, prendra des contours rugueux et enlevés, à l’instar d’un “Gone” sur lequel riffs de guitare et nappes de claviers lutteront au coude-à-coude.

“Shadows”, plus retenu, amorcera ensuite une lente descente vers la fin du set principal. Il ne s’agira que d’une brève respiration car les rappels ne tarderont pas à battre le fer tant qu’il est chaud. Ils seront entamés par une cover du “Cast No Shadow” d‘Oasis (d’où le bob ?) qui enflammera l’AB. L’ami Joachim (et une bonne partie du public) savait pourtant à peine parler lorsque ce titre est sorti en 1995.

Tout se terminera au son de “Coming Home”, caractérisé par des effets reverb particulièrement marqués et un final en deux temps. Avant une communion sautillante avec le public au son du hit de Kelly Clarkson, “Since U Been Gone”. Ou comment lâcher la pression après une prestation pour le moins convaincante. Un conseil, ne traînez pas avant de vous procurer un sésame pour leur concert sous le chapiteau des Nuits du Bota le 3 mai prochain. Il risque de ne pas y en avoir pour tout le monde…

SET-LIST
DAWN OF THE FREAK
BROKEN
STRANGER
I FEEL LIKE SHIT AND I WANNA DIE
HOUSE ARREST
FIST IN MY POCKET
TEEN REBEL
GONE
SHADOWS

CAST NO SHADOW
COMING HOME

Photos © 2022 Christophe Dehousse

Et pour vous prouver que l’on ne raconte pas de bobards, voici le lien vers le concert diffusé en direct par l’AB le 15 novembre:

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