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Festival d’Art de Huy édition 2023 : Mamaliga Orkestar et Araponga, le côté festif !

Mamaliga Orkestar : chansons et traditions tziganes transmises avec un brin d’humour !

Lorsque l’on sait que Mamaliga veut dire polenta (semoule de maïs utilisée dans la cuisine italienne) et que les membres du groupe viennent sur scène habillés en mariées y compris le batteur qui est un homme, le projet Mamaliga Orkestar pourrait au premier abord dérouter mais votre serviteur qui a justement chroniqué il y a quelques temps leur album sait que, ce projet apporte joie et surtout une libération du corps et de l’esprit. Dans une ambiance décomplexée pleine d’humour, de second-degré voire d’autodérision, les chanteuses et musiciennes (sans oublier notre batteur, seul homme sur scène…le pauvre) nous proposent un chouette répertoire de chansons et mélodies tziganes (des thèmes musicaux et chansons nous venant aussi de l’univers Rom) dans un style unique qui, pousse à se laisser aller à la danse et à la joie de vivre. Si la robe de mariée semble être un clin d’œil aux femmes et à cet important passage dans la vie qu’est le mariage, il n’empêche que nos demoiselles de Mamaliga en jouent avec beaucoup d’humour tout en montrant un savoir-faire de qualité à l’image de la prestation d’Aurélie Charneux à la clarinette prouvant que, chaque membre du groupe possède bel et bien une belle dextérité. Je n’oublie pas la chanteuse qui complète parfaitement ce sympathique tableau qui dès les premières chansons, met rapidement l’ambiance sur la Place Verte de Huy entraînant déjà une bonne partie du public à chavirer le corps mais pour le moment, nous sommes encore pour la plupart assis.

Car voici venir au-devant de la scène l’accordéoniste Sylvia Guerra qui a manifestement décidé de donner un cours de danse au public mais attention, l’on garde encore ici le brin d’humour et l’autodérision car, il va falloir bouger du…popotin et ce dans tous les sens et sans complexe manifestement ! Et dès ce moment-là c’est parti pour une danse ininterrompue jusqu’à la fin du concert pour une grande partie du public, ce dernier s’étant rapproché de la scène à la demande de Sylvia, pour entamer une sorte de transe intergénérationnel où, petits et grands (que ce soit la taille ou l’âge) laissent libre cours aux mouvements de leurs corps. Complètement décomplexées mais toujours maîtres de leur art, les membres du groupe entraînent tout le public présent à danser et à bouger au rythme de ces chants et musiques tziganes, au sein d’un véritable tourbillon de notes d’accordéon et de clarinette tout en sachant que chaque membre de la formation n’aura pas ce soir démérité…que du contraire. Voilà déjà un beau moment festif pour bien commencer cette soirée du samedi 19 août à Huy !

Lise Oustric: voix
Aurélie Charneux : clarinette
Sylvia Guerra : accordéon
Clem Thomas: batterie
Anaïs Moffarts: basse

https://www.facebook.com/mamaligaorkestar

Araponga : mambo déjantée et visite de la jungle péruvienne !

On reste donc en mode festif avec pour suivre un premier concert dans l’église de Saint-Mengold, avec la formation belge Araponga le nouveau phénomène coloré qui propose une vision décalée de la musique sud-américaine et plus précisément du répertoire de la grande diva aux quatre octaves Yma Sumac avec ici un chant lyrique puissant et endiablé qui, s’accompagne d’une musique festive pleine de couleurs et de fraîcheur. Arrivant sur scène affublés de maquillages brillants mais aussi pour certains de plumes sur la tête, les musiciens dont une fabuleuse section de cuivres donnent d’emblée le ton de ce concert mais attendez la suite car, voici venir la chanteuse lyrique Adélaïde nous présentant une robe toute droite venue des années 50 (et même avant, on repart dans les années 20) avec pour parachever sa tenue le boa à plumes et la plume dans les cheveux ! Le décor est planté il est temps pour nous d’embarquer vers l’Amérique du Sud et la forêt péruvienne, pour un voyage chaloupé à travers une musique attrayante où le Manbo est omniprésent rehaussé ici, par un chant lyrique percutant offert par une artiste des plus démonstratives n’hésitant pas à rire à pleine voix.

Si dans un premier temps le public semble un peu désarçonné du spectacle donné sur scène, il ne faudra pas plus de deux compositions pour le dérider et le mettre dans l’ambiance rien d’étonnant à cela car sur scène justement, ça bouge grave grâce à la chaleur des cuivres divinement maîtrisés mais surtout par la forte présence et la forte personnalité de la chanteuse qui, a pris d’assaut le devant de la scène. Cette dernière n’hésitera pas à entraîner le public dans un premier temps à taper dans les mains puis dans un second temps, à se lever et danser au gré des rythmes exotiques qui d’ailleurs, insufflent au sein des corps la chaleur et le swing du jazz et du funk. Ici le groupe a su intégrer au sein d’une musique pleine de fraîcheur mais aussi de force, l’exotisme des traditions sud-américaines aux fondamentaux des grands courants noir américains, une alchimie musicale gagnante et puissante qui en fin de concert a fait lever tout le gradin de Saint-Mengold ! Araponga sur scène, c’est comme une grande fête qui nous transporte vers des décennies passées de musique et de traditions mais, en offrant ici une version contemporaine rendant ainsi le Mambo intemporel ! Jouissif…

Adélaïde Supiot : voix
Gaspard Mathelin : trompette
Alice Riberolles : trombone
Karen van Schaik : saxophone/flûte
Alexandre Eskandar Hessabi : guitare
Anaïs Moffarts : contrebasse
Pierre Ferrand : percussions

Araponga
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