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DESCENDENTS – 9th & Walnut

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Quand on repense à la scène hardcore punk californienne des années 1978-83… Du mythe à l’état pur : Black Flags, Minutemen, Circle Jerks, Germs, Bad Religion, Red Kross, Suicidal Tendencies, Agent Orange ; Adolescents, Social Distortion, Dr. Know, Dead Kennedys, Flipper et bien d’autres. Dans cette faune grouillante et explosive, on a tendance à un peu oublier les Descendents, qui furent cependant un élément crucial de cette scène et une source d’inspiration pour de nombreuses formations à venir. La récente sortie d’un album de vieux titres réenregistrés nous donne l’occasion de faire le point sur ce groupe à côté de qui les modernes Green Day, Blink-182 ou Offspring ne sont que de la roupie de sansonnet.

Les Descendents sont forment en 1977 à Manhattan Beach (au sud-ouest de Los Angeles) autour de Frank Navetta (guitare), Tony Lombardo (basse) et Bill Stevenson (batterie). À l’époque, ces kids ont entre 14 et 15 ans et ils finissent par sortir leur premier single ʺRide the wild/It’s a hectic worldʺ en 1979. Un copain d’école de Bill Stevenson les suit partout comme fan numéro un et il finit par être recruté comme chanteur, fin 1979. Ce garçon s’appelle Milo Aukerman et a une tête propice à la caricature, avec ses lunettes carrées et sa coupe en brosse. Aukerman apparaît pour la première fois sur vinyle à l’occasion de la sortie du premier EP des Descendents, ʺFatʺ, en 1981. Son faciès caractéristique figurera ensuite sur les couvertures des deux premiers albums du groupe : le mythique ʺMilo goes to collegeʺ (1982) et ʺI don’t want to grow upʺ (1985), un disque qui paraît après une première séparation très courte, suite au départ de Frank Navetta et de Tony Lombardo.

Des séparations, il va y en avoir quatre au cours de l’existence des Descendents. Le groupe connaît ainsi quatre phases : 1977-84, 1985-88 (avec finalement l’arrivée définitive du bassiste Karl Alvarez et du guitariste Stephen Egerton sur le quatrième album ʺAllʺ en 1987), 1995-97 (cinquième album ʺEverything sucksʺ, accueilli à la 132e place du Billboard, une première), 2003-2005 (sixième album ʺCool to be youʺ, 143e au Billboard, avec le retour de la tronche de Milo Aukerman en couverture) et reformation à partir de 2011, avec le septième album ʺHypercaffium spazinatte (2016) qui pousse jusqu’à une miraculeuse 20e place au Billboard et devient premier dans les charts indépendants américains.

Au cours des 35 dernières années, le line-up des Descendents s’est donc révélé stable autour de Milo Aukerman (chant), Stephen Egerton (guitare), Karl Alvarez (basse) et Bill Stevenson (batterie), qui est le seul membre original du combo. Désormais bien installés dans leur légende, les gens des Descendents ont fouillé dans leurs cartons d’archives et ont exhumé une grosse poignée de chansons écrites à l’époque entre 1977 et 1983. Ces titres avaient fait l’objet d’un premier enregistrement en 2002 avec la réunion exceptionnelle de l’équipe d’origine, avec le retour ponctuel de Tony Lombardo et Frank Navetta. Et puis on avait encore oublié le tout dans les cartons.

Frank Navetta est malheureusement décédé en 2008 et il faut attendre la fin 2020 avant que le groupe ne remette la main sur ces pièces pour quelques perfectionnements et enfin l’édition de ce paquet de chansons jamais entendues, à part les titres ʺRide the wildʺ et ʺIt’s a hectic worldʺ, qu’on trouvait sur le premier single. On trouve même un titre écrit par le tout premier chanteur du groupe, Dave Nolte, parti avant le moindre enregistrement, ainsi qu’une reprise du Dave Clark Five, ʺGlad all overʺ.

Cette collection de chansons est une petite mine d’or pour tout amateur de punk rock historique. On y trouve toute la fraîcheur et la hargne du punk d’antan, le seul, le vrai, nettoyé de toutes les scories bubble qui allaient galvauder le genre dans les décennies ultérieures. Dix-huit titres, vingt-cinq minutes : c’est vous dire si ça speede façon petit larcin vite commis avant l’arrivée des flics. C’est bien simple, chaque titre vient vous lâcher de petites fléchettes entre les deux yeux, avec à chaque fois la sensation d’un bon coup de pied au cul. Évidemment, les versions de ʺRide the wildʺ et ʺIt’s a hectic worldʺ revêtent une importance historique et imposent les Descendents comme un tout grand groupe de l’âge d’or du punk américain.

Je devrais déjà voir des traces fumantes de pneus de mobylettes à la sortie de vos garages, en direction du disquaire le plus proche pour mettre la main le plus vite possible sur cette petite merveille. Mais qu’est-ce que vous attendez ?

Le groupe :

Milo Aukerman (chant)
Frank Navetta (guitare)
Tony Lombardo (basse)
Bill Stevenson (batterie)

L’album :

ʺSailor’s Choiceʺ (1:14)
ʺCrepe Suzetteʺ (1:05)
ʺYou Make Me Sickʺ (0:56)
ʺLullabyʺ (1:01)
ʺNightageʺ (2:22)
ʺBaby Doncha Knowʺ (0:56)
ʺTired of Being Tiredʺ (1:16)
ʺI’m Shakyʺ (1:48)
ʺGrudgeʺ (1:28)
ʺMohicansʺ (1:41)
ʺLike the Way I Knowʺ (0:56)
ʺIt’s a Hectic Worldʺ (1:37)
ʺTo Rememberʺ (1:45)
ʺYore Disgustingʺ (0:52)
ʺIt’s My Hairʺ (1:14)
ʺI Need Someʺ (1:10)
ʺRide the Wildʺ (2:14)
ʺGlad All Overʺ (1:37)

https://descendents.bandcamp.com/album/9th-walnut
https://www.facebook.com/thedescendents

Pays: US
Epitaph Records
Sortie: 2021/07/23

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