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FINUCANE, Matt – To the outer world

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Nous retrouvons avec plaisir Matt Finucane sur ce nouvel album qui, par rapport aux rythmes de sorties auxquels le musicien de Brighton nous avait habitués, s’est fait un peu attendre. En effet, l’année 2019 avait été particulièrement prolixe pour le barde anglais au style inclassable, avec la sortie d’un album et de deux EPs (dans l’ordre, ʺVanishing islandʺ, ʺDisquietʺ et ʺThe seizureʺ). Mais arrive 2020 et son invasion de virus qui renvoient tout le monde dans ses foyers. Matt Finucane a le temps d’enregistrer une prestation live aux studios Audiobeach de Brighton le 16 janvier 2020 et de l’éditer en avril 2020 sous le nom de ʺHectic nightʺ avant de se retrouver confiné comme tout un chacun.

On ne doute pas qu’un garçon aussi productif que Matt Finucane va profiter de ces temps étranges pour continuer à bosser des chansons dans son salon. L’homme a en effet l’occasion d’écrire de nouveaux titres qui vont finalement trouver une matérialisation au bout de plusieurs mois. C’est entre janvier et août 2020 que le processus se déroule, du griffonnage de notes sur une partition jusqu’à l’enregistrement du résultat final, suivi de son mixage et de sa mastérisation. Matt Finucane a assuré le chant, la guitare, la basse et la guitare synthé, confiant les baguettes et les fûts à Barney Guy (déjà présent sur les précédents disques de Matt), la basse à l’autre fidèle Stephen Parker pour quatre chansons sur onze, les synthés à Mik Hanscomb (sur ʺEnvy the birdsʺ et ʺSchoolingʺ), les claviers à Marko Nardini (sur le final ʺStellar chorusʺ) et les chœurs à Cécil Frangi (sur ʺCreature of this timeʺ).

Avec onze nouvelles chansons, Matt Finucane a l’occasion de diversifier un peu son univers musical, proposant une palette de styles qui ont toujours en commun de mettre en exergue la patte particulière de ce musicien à l’aise dans toutes les atmosphères, imprimant sa marque de fabrique détendue et charmeuse sur de la rengaine kinksienne (ʺA friend from far awayʺ) du pop rock efficace (ʺOh to be emptyʺ, l’excellent ʺCaught making signalsʺ, ʺSurvival suitʺ), du Krautrock façon British (ʺDerisionʺ), du post punk pastoral (ʺSomething that can helpʺ), de la ballade spatiale déchirée (ʺVerbal childʺ) ou un final psychédélique merveilleusement flottant (ʺStellar chorusʺ). Avec sa voix voyageant entre celle de Lou Reed, David Bowie ou Nick Lowe, Matt Finucane séduit à chaque instant, nous facilite le passage dans chacune de ses chansons, nous mettant à l’aise à chaque nouvelle étape. Encore une fois, on adhère sans broncher à cet univers délicieusement détaché et lointain, négligeant les modes et les tourments du monde contemporain.

Aucune trace sur le site Rate Your Music, une discographie très incomplète sur Discogs mais heureusement une page Bandcamp bien fournie : Matt Finucane est encore scandaleusement ignoré et mériterait une exposition bien plus large. Si l’on croit à la justice immanente, on gardera espoir : un de ces jours, il faudra bien que le monde reconnaisse à sa juste valeur le talent de ce garçon hors-norme.

Le groupe :

Matt Finucane (chant, guitare, basse)
Barney Guy (batterie)
Stephen Parker (basse)
Mik Hanscomb (synthés)

L’album :

ʺA friend from far awayʺ (3:47)
ʺOh to be emptyʺ (3:51)
ʺCaught making signalsʺ (3:23)
ʺEnvy the birdsʺ (5:00)
ʺDerisionʺ (3:59)
ʺSomething that can helpʺ (3:57)
ʺCreature of these timesʺ (3:38)
ʺSurvival suitʺ (2:47)
ʺVerbal childʺ (4:02)
ʺSchoolingʺ (3:49)
ʺStellar chorusʺ (5:05)

https://mattfinucane.bandcamp.com
https://www.facebook.com/Matt.x.Finucane

Pays: GB
Tight Crude
Sortie: 2021/04/23

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