INSOMNIUM – Heart like a grave
Résumé des épisodes précédents : Insomnium est créé en Finlande en 1997, sort ses quatre premiers albums sur un label anglais avant d’être signé par la compagnie allemande Century Media qui sort successivement ʺOne for sorrowʺ (2011), ʺShadows of the dying sunʺ (2014) et ʺWinter’s gateʺ (2016). Ces trois derniers albums marquent une évolution musicale constante, capable de surmonter le départ du guitariste fondateur Ville Vänni en 2011 et abordant les cimes de l’inspiration avec le chef d’œuvre ʺWinter’s gateʺ, unique morceau de death metal mélodique transcendé, épique et atmosphérique.
Après avoir placé une telle flèche en plein centre de la cible, les hommes d’Insomnium se trouvaient face à un défi, consistant à placer la flèche suivante au moins dans le centre de la flèche précédente pour pouvoir continuer à impressionner. Bien sûr, dans ce genre de situation, le pourcentage de chances de faire encore mieux qu’un chef-d’œuvre est très faible et nous n’allons pas faire durer le suspense plus longtemps en vous révélant que sur ce nouvel album ʺHeart like a graveʺ, Insomnium place sa nouvelle flèche loin du centre en retournant à ses instincts death mélodique les plus conventionnels et les plus prévisibles.
Marku/s Hirvonen (batterie), Ville Friman (guitare et chant), Niilo Sevänen (chant et basse) et Markus Vanhala (guitare) n’ont cependant pas été jusqu’à mettre leur /nouvelle flèche en dehors de la cible. Le groupe a connu quelques modifications de personnel avec l’adjonction du nouveau guitariste Jani Liimatainen, qui officiait jusqu’à présent comme membre supplétif lors des concerts. Ce rajout destiné à compenser le manque de temps de Ville Friman, pris en parallèle par une carrière de prof à l’université de York, a sans doute nécessité de nouveaux réglages dans le processus d’écriture d’Insomnium, qui repose maintenant sur quatre compositeurs. Il faut laisser de la place à chacune de ces inspirations et dans ce cas, l’audace d’un album comme ʺWinter’s gateʺ n’est pas forcément de mise pour le moment.
On retrouve donc le confort rassurant d’un death mélodique toujours capable de diffuser une certaine mélancolie, marque de fabrique d’Insomnium depuis de nombreuses années. Si les débuts du disque ne frappent pas forcément les esprits, des morceaux comme les longs ʺPale morning starʺ ou ʺAnd bells they tollʺ diffusent des ambiances prenantes, avec de puissants solos épiques et des breaks d’un romantisme inquiétant. La seconde partie de l’album, qui va aligner une série de quatre longs morceaux tournant autour des sept minutes, restera cependant d’un classicisme death mélodique frôlant la routine. Insomnium rattrape ce danger avec de beaux efforts sur la construction d’ambiances enlevées (ʺTwilight trailsʺ, ʺHeart like a graveʺ, le final instrumental ʺKareliaʺ) mais on sent néanmoins que ces morceaux ne se détachent pas forcément du lot de ce qui se fait chez d’autres groupes du même gabarit. Insomnium s’est extrait du peloton des groupes mélodeath scandinaves avec son impressionnant ʺWinter’s gateʺ mais il marque un peu le pas sur ce nouvel album et voit la masse des habituels groupes du même genre rogner son avance.
Insomnium va-t-il se faire avaler par le peloton du tout-venant du death mélodique scandinave? Va-t-il se mettre à tourner en rond comme In Flames? Nous le saurons lors du prochain album. Mais en attendant, que les amateurs de death mélodique ne se privent pas de ce nouveau disque, il est quand même de très bon aloi dans le genre.
Le groupe :
Markus Hirvonen (batterie)
Ville Friman (guitare et chant)
Niilo Sevänen (chant et basse)
Markus Vanhala (guitare)
Jani Liimatainen (guitare et chant)
L’album :
ʺWail of the Northʺ (03:07)
ʺValedictionʺ (05:06)
ʺNeverlastʺ (04:47)
ʺPale Morning Starʺ (08:58)
ʺAnd Bells They Tollʺ (06:02)
ʺThe Offeringʺ (05:00)
ʺMute Is My Sorrowʺ (06:02)
ʺTwilight Trailsʺ (07:06)
ʺHeart Like a Graveʺ (07:05)
ʺKareliaʺ (07:50)
http://www.insomnium.net
http://www.facebook.com/insomniumofficial
Pays: FI
Century Media
Sortie: 2019/10/04