KERMESZ À L’EST – Octophilia

Cela n’est pas évident au premier abord, pourtant KermesZ à l’Est revendique une certaine appartenance à la scène Metal. Pour être plus précis, la formation belge définit sa musique comme étant […] au confluent du Jazz, du Métal et des traditions d’Europe de l’Est […]. Autant le dire tout de suite, c’est surtout la troisième partie de cette définition qui transparait lorsque l’on pose une oreille distraite sur “Octophilia“. Réalisée avec une grande quantité de cuivre (hélicon, tuba, saxophone, trompette, Trombone à Piston, etc.), un peu de bois (clarinette), quelques peaux (grosse caisse, percussions) et un nombre restreint de cordes (tambura, guitare, cümbüs), la nouvelle plaque de l’octuor donne plus l’impression d’avoir été créée pour faire danser joyeusement la famille lors d’un mariage traditionnel roumain ou pour faire remuer le popotin des jeunes filles à la ducasse du village que pour générer un “wall of death” au Graspop. Cependant, il ne faut pas se fier à la première impression. Une visite dans la section “vidéos” du site web officiel du gang permet de mieux cerner sa personnalité réelle et de réaliser que le Metal, ici, est plus une question d’attitude que de musique.

Formé en 2008, KermesZ à l’Est a publié plusieurs EPs avant de sortir son premier album “RDS-202” en 2020. Intitulé “Octophilia“, son second album est sorti aux formats CD, LP et digital le 28 avril 2023. On y retrouve huit  titres instrumentaux librement inspirés par des musiques traditionnelles d’Azerbaïdjan, de Grèce et de Roumanie,  ainsi qu’une adaptation du “Bourgeois Gentilhomme” de Jean-Baptiste Lully intitulée “Lullysion“, sur laquelle Olivier Chaltin déclame un texte poétique dans un style qui n’est pas sans rappeler Brel ou Arno.

S’il nous est  un peu difficile de recommander chaudement “Octophilia” aux fans de Metal purs et durs, nous ne doutons pas que les neuf titres qui y figurent trouveront une toute autre dimension en Live et qu’ils pouront alors convaincre les plus obtus.

Nous recommandons quand même l’achat de l’album :

• à celles et ceux d’entre vous qui ont vu le groupe jouer sur scène ou dans la rue et qui n’ont pas manqué de trouver ce spectacle inoubliable,
• à celles et ceux d’entre vous qui aiment le fun et le folklore des Balkans (et d’ailleurs),
• au réalisateur du prochain Borat qui trouvera ici la bande son idéale de son film,
• à celles et ceux qui trouvent le les filles du Balkan Paradise Orchestra manquent un peu de testostérone,
• aux amis des animaux, puisque le chien Octto (qui figure sur la pochette) donne aussi de la ‘voix’ sur certains titres de l’album.

L’album :’

1. “Azerian Dub – Part I” (8’34)
2. “ Azerian Dub – Part II” (2’40)
3. “Kakoschizm” (4’33)’
4. “Trilock – Part I – Down” (3’59)
5. “ Trilock – Part II – Strong” (3’49)
6. “ Trilock – Part III – Lombrik ” (1’11)
7. “ Trilock – Part IV – Prophecy ” (6’37)
8. “Lullysion” (6’00)
9. “Pony Wurst” (7’34)

Le groupe

• Pasquot Kravagna : Hélicon, tuba
• Martin Chemin : Grosse Caisse, percussions
• Martin Moroni : Batterie, Rototom
• Maxime Tirtiaux : Tambura, guitare,
• Emmanuel Haessig : Sax alto, Clarinette, EWI
• Martin Chénel : Sax alto & baryton, chant
• Luc Lambert : Trompette, Euphonium
• Christophe Collignon : Trombone à pistons, euphonium
• Octto : Waf, Waf

Site Officiel, Facebook, Bandcamp 

Pays: BE
Autoproduction
Sortie: 2023/04/28