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HAZE – Stoat & Bottle

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Haze est un groupe de rock progressif originaire de Sheffield. Cette formation s’est constituée en 1978 et consiste en un trio :

  • Chris McMahon : basse, claviers, choeurs
  • Paul McMahon : guitares, chant
  • Paul Chisnell : batterie, chœurs

“Stoat & Bottle” est en fait un album sorti en vinyl en 1987 et réédité cette année par Cyclops Records. Les chansons sont écrites par Paul McMahon, avec l’aide de Chris pour la musique de certains titres. Il s’agit d’une suite de morceaux courts, à l’exception de “The Vice” et “Ophelia”, qui dépasse les 7 minutes.

L’album démarre avec la plage titulaire, espèce de chanson à boire difficile à décrire, un peu fade à vrai dire. On démarre ensuite avec “See Her Face”, titre agréable, à mon sens le mieux foutu du disque : belle ligne de basse, proche de Yes, avec accents King Crimson époque “Discipline”. La batterie est elle plus proche de celle de Phil Collins que de celle de Bill Bruford (et malheusement plus proche du Collins un peu lourdingue des années ’80 que de celui tout en finesse en quasi jazz des années ’70). Il y a des caisses synthétiques là-dedans et cela s’entend. La voix est loin d’être aussi lyrique que celle des grands chanteurs prog des années ’70 tels Peter Gabriel, Jon Anderson, Peter Hammill ou encore John Wetton. Paul n’approche pas non plus l’expressivité d’autres chanteurs progressifs des années ’80 comme Fish ou Peter Nichols. Ce n’est pas qu’il chante mal, mais ça manque un peu de vie (un peu comme Marillion depuis le départ de Fish !).

La suite est très marquée par l’époque, nous sommes dans les eighties, difficile de faire de la musique sans être influencé par les sonorités de son temps, on a donc droit outre la batterie synthétique, aux synthés criards chers à Tony Banks sur les albums de Genesis de cette décennie, sur des titres comme “Second Home By The Sea”, ou “Domino” (pas forcément ce que Genesis a produit de meilleur, mais bon, tout cela n’est qu’une question de goût !).

Après les deux ballades “In The End” et “In The Universe”, et une intro sous forme de court solo de batterie (toujours en partie synthétique) baptisée “Humbug”, nous entrons dans l’univers de Saga avec “The Vice”, longue pièce débutant sur un solo de guitare à la sonorité David Gilmour, un passage pompeux aux claviers-basse façon “Land Of confusion” et puis on entre dans le morceau à proprement parler qui rappelle vraiment l’ambiance du grand groupe canadien.

Le style change complètement avec un surprenant blues “Autumn”, de bonne facture, petit bol de fraîcheur, ensuite ambiance de comptoir sur un petit instrumental, le côté pub est présent sur tout le disque, à commencer par sa pochette. Nous retombons avec “Tunnel Vision” dans les clichés du néo-progressif des années ’80, façon Saga, avec hélas moins de punch que nos amis du Canada. Ensuite “Ophelia”, morceau collant tout autant aux tics néo-progressistes et sur lequel tour à tour chaque soliste fait preuve de sa virtuosité.

Univers plus sombre, crimsonnien pour le début de “Shadows” qui tombe ensuite dans la mièvrerie pour repartir dans le style de King Crimson, et finir à la manière de titres pseudo-progressifs, un peu empruntés du Genesis version trio, tels que ceux que j’ai cités plus haut. Un “Fading Away” bien massif, malgré son titre, et on arrive à “Last Orders”, pour clôturer la visite au pub. Quatre titres bonus sont proposés, enregistrés à la même époque et tout à fait dans le style de cet album.

Un disque qui révèle un groupe de bons musiciens, mais partagé entre l’architecture classique du progressif et les sonorités des années ’80. Il faut bien reconnaître que le mélange donne un résultat moyen, et qui en tout cas n’a pas bien vieilli. Dommage ! Des titres comme “See Her Face” montrent clairement que le groupe peut mieux faire.

Pays: GB
Cyclops Records CYCL 167
Sortie: 2008/10/13 (réédition, original 1987)

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