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PERIPHERY – II

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‘Du metalcore pour bobo en mal de décibels !’ C’est à peu près la réflexion qui traverse l’esprit de votre serviteur lorsqu’il pose une première oreille distraite sur le nouvel opus des Américains de Periphery. Il faut dire qu’il est encore tôt dans la matinée et que l’”esprit” en question est toujours embrumé par manque de caféine. Quelle idée aussi de vouloir s’enfiler les élucubrations hallucinées de cette Ligue des ‘Djentlemen’ Extraordinaires à l’heure où l’on devrait se contenter du ‘boum tac boum tac’ délassant d’un bon vieil AC/DC !

Si cette première audition sommaire ne laisse que le vague souvenir d’une suite de soli techniques et de riffs bourrins flanqués de l’ennuyeuse alternance de chant déprimé/colérique qui plaît tant aux jeunes yankees, une seconde écoute, à une heure plus raisonnable de la journée, a vite fait de remettre en question ce jugement hâtif. Et si “II” était tout simplement l’un des disques métal progressif les plus intéressants de l’année ?

Un premier album éponyme paru en 2010 et de régulières publications sur la grande toile ont permis à Periphery et à son guitariste fondateur Misha Mansoor de se constituer un important following. Mansoor, qui reprend à son compte les accords distordus et les rythmiques complexes de la Djent Métal inventée au début des années 2000 par le guitariste Fredrik Thordendal (Meshuggah), est parvenu à se démarquer du style de son mentor suédois en accentuant le côté mélodique des compositions de son groupe.

Cette tendance est encore plus marquée sur “II” qu’elle ne l’était sur son prédécesseur. Bien sûr, le nouvel opus conserve le côté ‘brut de décoffrage’ inhérent à tout disque de métal contemporain qui se respecte. Cependant, Periphery n’hésite pas diversifier les humeurs et les ambiances en effleurant la pop (“Muramasa”, “Scarlet”), le classique (“Have A Blast”), la techno/ambiant (“Epoch”), le death métal (“Make Total Destroy”) ou en piétinant carrément les plates-bandes de Dream Theater (“Erised”, “Frogging Bullfish”, “Masamune”).

En proposant un melting-pot de technique, de mélodie, de brutalité et de modernité, Periphery réussit le tour de force de faire apprécier le métal progressif à la génération métalcore. L’avenir du métal paraît tout à coup un peu moins sombre !

L’album (69’02) :

  1. Muramasa (2’51)
  2. Have A Blast (5’55)
  3. Facepalm Mute (4’54)
  4. Ji (5’14)
  5. Scarlet (4’08)
  6. Luck As A Constant (6’04)
  7. Ragnarok (6’35)
  8. The Gods Must Be Crazy ! (3’38)
  9. Make Total Destroy (4’27)
  10. Erised (6’13)
  11. Epoch (2’10)
  12. Froggin’ Bullfish (5’05)
  13. Mile Zero (5’31)
  14. Masamune (6’09)

Le groupe :

  • Spencer Sotelo : Chant
  • Misha Mansoor : Guitares
  • Matt Halpern : Batterie
  • Jake Bowen : Guitares
  • Mark Holcomb : Guitares

Pays: US
Century Media
Sortie: 2012/07/16

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