GRAINDORGE, Catherine/RACE, Hugo – Long Distance Operators
Etrange amalgame entre la violoniste/compositrice/actrice belge Catherine Graindorge qui a déjà travaillé avec de nombreuses personnalités comme John Parish (Pj Harvey) ou Bertrand Cantat, et Hugo Race qui quant à lui a croisé le chemin des Bad Seeds (Nick Cave), True Spirit et du célèbre Jeffrey Lee Pierce (Gun Club). Concernant encore la belle, elle aura également composé pour le théâtre et le cinéma, un travail qui lui a d’ailleurs valu une nomination aux Magritte du cinéma. De son côté Hugo Race est un musicien/producteur rock australien originaire de Melbourne, qui est aujourd’hui basé en Europe depuis 1989.
Voilà donc pour les deux cartes de visite, place maintenant à la musique avec un démarrage dans l’inconnu où une voix grave et caverneuse à la Nick Cave accompagne des arpèges de violons. Posant une étrange atmosphère faite d’un chant proche de la narration et d’une musique à la fois minimaliste et atmosphérique, on est directement pris aux tripes ! Si le son du violon part dans les cieux, ce chant si particulier enveloppe une ambiance parfois proche de No Man (Steven Wilson) avec ici un timbre vocal très différent de celui de Tim Bowness.
Concernant le travail au violon, il frise l’expérimental et est bien loin du classico/classique avec des sonorités parfois déroutantes elles-mêmes accompagnées de bruitages surprenants. “Brother Sister” en est un bel exemple avec une atmosphère prenante. Quand la voix revient vers nous, je me revois au sein du magnifique album de Rain où, une narration s’arrangeait d’une orchestration néo-classique virant vers l’atmosphérique. Gardant toujours un tempo lent et sobre, on reste dans un univers fait de sensibilité où l’expérimentation reste de mise. Puis c’est une narration féminine qui nous emporte grâce à une musique à la fois minimaliste et belle !
Si l’on approche effectivement l’univers d’un Nick Cave ou d’un Léonard Cohen, la musique nous rappelle aussi le travail du grand Steven Wilson et celui de nombreux de ces projets (No Man, Bass Communion, Blackfield…). C’est intense, fragile, sensible et profond, avec un néo-classique tourné vers le mystérieux et l’atmosphérique. Parfois angoissante, parfois aérienne, la musique ici proposée déroute le commun des mortels. Très loin des sentiers battus, il vous faudra prendre sur vous et vous accrocher à tout ce que vous pouvez, pour survivre à une telle œuvre !
Pays: BE/AU
Sub Rosa SR442
Sortie: 2017/02/09