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RABINOWITZ, Michael – Uncharted waters

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Nous allons découvrir ici un musicien jazz pas banal, puisque Michael Rabinowitz se distingue par la pratique d’un instrument assez rare dans sa spécialité, le basson. Dans le jazz, les clarinettistes, trompettistes, trombonistes, saxophonistes, pianistes ou contrebassistes se comptent par légions mais les bassonistes, c’est une autre paire de manches.

Dans ce domaine, Michael Rabinowitz est un des rares à utiliser cet instrument étrange, apparu au XVIe siècle en Italie et qui a cette forme très particulière de long tube de hêtre ou de palissandre équipé d’un fin tuyau faisant office d’anche. On s’attend plutôt à trouver cet engin dans la musique classique ou la musique de films, où son son très grave illustre à merveille les situations de tension ou d’angoisse.

Mais Michael Rabinowitz transcende littéralement les possibilités de cet instrument dans le registre jazz, où il le fait sonner comme un saxophone soprano. Elevé dans une famille d’artistes (sa mère Kiki était violoniste et son père Harold peintre abstrait), Michael Rabinowitz se taille au fil des ans une solide réputation d’accompagnateur et de soliste. Ayant enregistré avec Ira Sullivan, Red Rodney, Wynton Marsalis, John Hicks, Dave Douglas, Chris Potter ou Joe Lovano, il fonde aussi le Charles Mingus Orchestra, combo bien connu des amateurs de jazz à New York. Il est également à l’origine du quartet Bassoon In The Wild, qui est la rencontre de Michael Rabinowitz avec Nat Harris (guitare), Ruslan Khain (basse) et Vince Ector (batterie).

C’est avec ces musiciens que Michael Rabinowitz élabore “Uncharted waters”, un quatrième album qui associe compositions originales et reprises de standards. Ces dernières convoquent la mémoire de Duke Ellington (“Caravan”), Wes Montgomery (“So do it”), Antonio Carlos Jobim (“So insensitive”), Art Farmer (“The third”) et Marvin Fisher (“When Sonny gets blue”). Côté nouveautés, Michael Rabinowitz rend hommage à ses parents à travers deux titres, “Kiki’s theme” et “Harold’s blues”. Il brille également sur “Uncharted waters” et “The third”, qui donne l’occasion à la contrebasse de se lâcher sur un solo tortueux et vivifiant. Le batteur est quant à lui autorisé à partir en roue libre sur “Caravan”, titre bien connu de Duke Ellington. Les performances en solo sont d’ailleurs reines sur cet ensemble de morceaux instrumentaux qui mettent en valeur le jeu habile et puissant de Michael Rabinowitz, décidément une fine lame du basson.

En matière de jazz moderne, cet album est du tout bon, captivant de bout en bout, parcouru de prouesses techniques et d’une souplesse rassurante.

Pays: US
Cats Paw Records
Sortie: 2017/04/28

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