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WAYNE, Bob – Bad hombre

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L’infatigable Bob Wayne revient cette année avec un nouvel album, fruit de ses dernières pérégrinations à travers le monde où ce baladin de la country punk est encore allé se promener à l’occasion de tournées interminables et de concerts dans une foule de pays d’Europe ou d’Amérique. Bob Wayne, avec sa discographie sans cesse grandissante (“Bood to dust”, 2006; “13 truckin’ songs”, 2007; “Driven by demons”, 2009; Outlaw carnie, 2011; Till the wheels fall off, 2012; Back to the camper, 2014; Hits the hits, 2015; “Bad hombre”, 2017) est maintenant une valeur sûre de la musique country dans ce qu’elle a de plus rugueuse, dans la lignée des fameux Willie Nelson ou Johnny Cash.

Avec son précédent album de reprises “Hits the hits”, Bob Wayne avait un peu surpris mais avec son nouveau “Bad hombre”, il reprend ses cartouches, les replace autour de sa ceinture et remet ses Colt bien en place le long de ses cuisses, prêt à cracher à nouveau le feu brûlant de ses expériences vécues, sans concessions et avec le talent qu’on lui connaît. Ici, Bob Wayne retrouve sa vocation de conteur, proposant de nouvelles chansons qui sont autant d’histoires mettant en scène des personnes qu’il a côtoyées à l’issue de ses tournées de par le monde.

C’est encore ici le monde du désert et des camions qui le sillonnent, l’univers des petites gens laissées de côté par la crise de notre humanité post-moderne ayant perdu tous ses repères qui est illustré sur cet album plus calme que les précédents mais aussi plus cohérent dans sa verve country. Les violons, les banjos et les contrebasses apportent la touche country authentique et si ce n’est pas la musique qui le transcende, cet album brille par les textes et le phrasé de Bob Wayne.

Ce dernier nous narre les mésaventures de vétérans de la guerre d’Irak (“80 miles from Baghdad”), dénonce la médiocrité des accros du téléphone portable ou de la télé dans “Take back the USA”, se souvient d’une cuite homérique sur “Kiss my ass God bless the USA”, rend hommage à un de ses vieux potes décédé dans “Mr Bandana” ou titille la romance noire en compagnie de la chanteuse Kristina Murray sur “Fairground in the sky”. La candeur apparente des mélodies cache toujours quelques gouttes de fiel à l’encontre des imbéciles ou quelques grammes de miel à l’attention des héros de tous les jours. Finalement, c’est “Working class musician” qui résume le mieux la vocation de Bob Wayne, celle d’un musicien qui n’a pour toute fortune qu’une guitare, une camionnette de tournée et qui passe sa vie au grand air, de clubs en festivals, d’états du sud des USA aux campagnes verdoyantes anglaises après un crochet dans les zones industrielles allemandes.

Bob Wayne, c’est un beatnik à rouflaquettes, le Balzac de l’Arkansas, un poète poussiéreux et un chacal rusé, avec toujours au fond de ses poches des trésors de sincérité et de talent.

Pays: US
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Sortie: 2017/05/05

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