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GARDENING CLUB (The) – The Gardening Club

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Derrière ce nom se cache en fait Martin Springett, et c’est sous son nom qu’est sorti à l’origine ce premier album de son cru, en 1983. Mais comme la réédition de Gonzo Multimedia présente cet album directement sous l’appellation de Gardening Club, acceptons cet état de fait en n’oubliant pas cependant que ce disque est la conception exclusive (de l’écriture jusqu’aux illustrations) de Martin Springett.

Alors, justement, qui est donc ce personnage? Né en 1947 dans le Kent, Martin Springett va émigrer au Canada où il va faire l’essentiel de sa carrière. Son activité principale réside dans l’illustration. Martin Springett est un dessinateur de talent qui va crayonner des pochettes de disques comme celles des groupes Argent ou Heads In The Sky, un groupe progressif canadien ayant opéré dans les années 80.

Le lien entre Martin Springett et Heads In The Sky est d’ailleurs important à plus d’un titre puisque Springett va finir par avoir recours aux services de certains musiciens de ce groupe pour monter la texture de son premier album. Est c’est là que Martin Springett l’illustrateur devient Martin Springett le musicien, par la conception de ce premier album “The Gardening Club”, petit bijou de rock progressif classique malheureusement arrivé trop tard pour être reconnu et admiré.

Car nous sommes en 1983 lorsque “The Gardening Club” sort et 1983 est le cœur d’une période où le rock progressif a été complètement oublié. La new wave, le heavy metal, le rap et le funky se disputent les parts de lion du gâteau rock mais les progueux en sont réduits à quémander quelques miettes en se souvenant avec nostalgie de l’époque où Yes, Genesis, Barclay James Harvest ou King Crimson régnaient sans partage sur le rock des années 70.

C’est d’ailleurs avec un esprit musical hérité de Yes, Genesis ou Barclay James Harvest que Martin Springett part seul à l’assaut des moulins fantomatiques du prog rock. Il a pourtant de beaux arguments dans son havresac avec ces compositions délicates et raffinées. Et visuellement, Martin Springett épate son monde avec des illustrations de pochette et d’intérieur d’album qui sont somptueuses. Chaque page du livret du CD de Gonzo Multimedia est un régal pour les globes oculaires.

Au niveau musical, Martin Springett a composé une quinzaine de chansons, assisté par une batterie d’instrumentistes madrés. A l’origine, douze titres composent “The Gardening Club” lors de sa sortie en 1983. Ici, nous avons quatre titres bonus, dont la plupart réunissent Martin Springett et les musiciens de Heads In The Sky cités plus haut (Ken Miskov à la basse, John Cheesman et Gerry Fielding à la batterie). Le corps principal de l’album est donc de facture rock progressif classique, peu surprenant dans le genre mais très bien fait, avec des compositions subtiles (“Mole hole blues”, “Three days at Brighton”, “Nirvana isn’t”) et de grands moments d’émotion (“Andromeda”, “The stone that speaks”). La clarté du son et du chant, la limpidité de la production font de cet album un magnifique exemple de finesse.

Voici donc une occasion de découvrir sur le tard ce bel album, qui ressort à un moment où le prog est revenu en grâce et où il peut maintenant bénéficier de l’apaisement général des tensions entre les genres musicaux. De nos jours, on écoute à nouveau de tout sur des supports divers et dans des paroisses multiples et souterraines. Les amateurs de rock progressif trouveront ici un petit classique oublié qui ne demande qu’à grandir dans le circuit des disques mythiques. C’est en effet le seul disque de Martin Springett qui a laissé des traces dans l’histoire. On lui attribue d’autres albums ultérieurs mais les informations sur ces disques sont très lacunaires.

Pays: CA
Gonzo Multimedia
Sortie: 2017/10/27 (réédition, original 1983)

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