CD/DVDChroniques

UGLY RUNNER – Romanticizer (EP)

0 Shares
Notre évaluation
L'évaluation des lecteurs
[Total: 0 Moyenne: 0]

Asheville, en Caroline du Nord, est le quartier général des entreprises Moog, célèbre fabricant de synthétiseurs et d’orgues électriques. Mais les gens d’Ugly Runner, qui habitent la même ville, n’en ont cure car leur truc à eux, ce sont les guitares électriques au son crasseux et primitif, au service d’un rock garage bas du front et adolescent. Stephen Brit (guitare et chant), Brett J. Kent (basse et chant), Lowell Hobbs (guitare et chant) et Eli Raymer (batterie) sont quatre lads qui semblent complètement ignorants de ce qui s’est passé dans la musique rock après 1967. Leur vision s’arrête aux Seeds ou à Sir Winston & The Commons et ils ont en fait suivi la même réflexion que leurs contemporains des Black Lips ou de la génération placée avant, représentée par les Cramps, pour aboutir à une conclusion simple et claire : le garage punk est la seule vraie voie de salut.

Le quatuor s’est donc dirigé vers les Sedgwick Studios de Flat Rock en Caroline du Nord en mai 2019 pour aller coucher sur acétate six morceaux à l’énergie primaire, dépourvu de la moindre option. L’ingénieur du son Peter Brownlee a capté les Ugly Runner dans leur spontanéité la plus totale, avec ces morceaux de trois minutes qui parlent de filles ou d’addiction à la télé. Ici, les choses sont simples, vous prenez donc du Black Lips première époque, vous placez le tout dans une machine à remonter le temps qui recule jusqu’aux années soixante et nous largue en pleine période garage punk dominée par des combos essentiels comme les Alarm Clocks, les Tamrons, les Tempos, les Fabs, les Wailers ou les infiniment plus connus Shadows Of Knight ou The Other Half. On garde également un œil sur la phase punkabilly qui se réfère au rockabilly des Fifties et on trouve donc dans les Ugly Runner l’ADN primordiale du rock ‘n’ roll débarrassé de tous ses ajouts psychédéliques, progressifs, jazz ou pop, et autres bêtises superflues.

En conservant tous ces éléments en tête, on se prend donc en pleine face cette petite série de morceaux tendus et furibonds que sont ʺYou keep me upʺ, ʺHow lovely you are”, ʺWhen the reaper comes”, ʺShe was your girl” ou ʺToo much TV”, avec en prime la ballade naïve ʺThis time of year” pour refroidir un peu les fers à souder. Et ne vous fiez pas à la pochette assez prog rock de cet EP, ici, c’est du garage punk pur jus.

C’est Cleopatra Records, d’habitude plus orienté sur le vétéran survivant des Sixties, qui donne sa chance à ces jeunes étalons. Comme quoi certains vieux sages savent encore discerner les étincelles de bon goût en provenance de la jeune génération.

Le groupe :

Stephen Brit (guitare et chant)
Brett J. Kent (basse et chant)
Lowell Hobbs (guitare et chant)
Eli Raymer (batterie)

L’album :

ʺYou keep me upʺ (3:09)
ʺHow lovely you areʺ (3:27)
ʺWhen the reaper comesʺ (3:08)
ʺShe was your girlʺ (1:45)
ʺThis time of yearʺ (3:31)
ʺToo much TVʺ (3:58)

https://uglyrunnermusic.com/home
https://www.facebook.com/uglyrunner/

Pays : Etats-Unis
Cleopatra Records
Sortie : 2020/01/02

Laisser un commentaire

Music In Belgium