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Ride au Bota : shoegaze is ruling again

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Il semble que la vague shoegaze du début des 90s connaît un revival pour le moins soutenu ces derniers temps. Après
Slowdive
au début du mois, c’est Ride qui est venu présenter un nouvel album que l’on n’attendait plus à l’Orangerie du Botanique ce lundi 30 octobre. Le quatuor originaire d’Oxford s’est reformé en 2014 mais s’était contenté de jouer son back catalogue lors d’une tournée qui est notamment passée par le Pukkelpop l’année suivante. Surfant sur une vague similaire à celle qui orne la pochette de leur classique “Nowhere”, ils se sont enfermés en studio pour y enregistrer “Weather Diaries”, un cinquième album qui arrive 21 ans après le décevant “Tarantula”, miné par des conflits humains internes.

Il est vrai qu’entre-temps, de l’eau a coulé sous les ponts. Mark Gardener a passé pas mal de temps en Belgique et a produit toute une série de groupes dont le premier album de Dead Horse One, les Français qui ont assuré la première partie de ce soir, dans une veine très (trop) similaire à leurs aînés. De son côté, le guitariste Andy Bell, après avoir formé Hurricane #1 (deux albums à la fin des années 90), a rejoint Oasis en tant que bassiste avant de suivre Liam Gallagher au sein de l’aventure Beady Eye, stoppée net en 2014 suite aux frasques du cadet des frères terribles.

Avec “Weather Diaries”, ils ont retrouvé une fraîcheur inattendue. Sur disque tout d’abord, entre la production étrangement signée Erol Alkan et le mixage du fidèle Alan Moulder. Mais sur scène également car malgré le poids des années (Mark Gardener a désormais la boule à zéro et une carrure élargie), ils dégagent une énergie qui transparaît notamment lors des nouvelles compositions dont “Lannoy Point” et “Charm Assault” joués d’entrée de jeu au terme d’une intro lugubre ne seront pas les moins intéressantes. Au contraire, la puissance qui caractérise le second nommé surpassera presque un hypnotique “Seagull” dans la foulée. Jusqu’au final démentiel en tout cas (dont “Dreams Burn Down” bénéficiera également un peu plus tard).

On n’a pas encore parlé du bassiste Steve Queralt et du batteur Laurence Colbert, plus discrets mais essentiels à la formule et qui font également partie du line-up original (un fait suffisamment rare que pour ne pas être souligné). Tout ce beau monde se produit devant une immense banderole simplement ornée du sobre logo du groupe. Sobre, à l’instar de la plage titulaire de la nouvelle plaque aux vocaux partagés entre les deux guitaristes aux personnalités affirmées.

À ce propos, ils ne seront pas avares en extraits de celle-ci, avec des bonheurs divers. Si on retiendra tout particulièrement un nerveux “Lateral Alice” bardé de pédales wah-wah et un “Cali” moins sage qu’il n’y parait, on sera moins enthousiastes devant “Impermanence” joué pour la première fois en live ce soir (on dirait une chanson de Noël signée Smashing Pumpkins) et un “All I Want” aux effets anachroniques. Le tout caractérisé par des nappes de guitares que viennent subtilement noyer les voix et chauffer les oreilles.

Bien entendu, le public (bizarrement plus âgé qu’à Slowdive) allait devenir complètement dingue sur les nombreux morceaux de bravoure qui, après un quart de siècle, présentent toujours une consistance et une sonorité pertinentes. “Taste” sera le premier à mettre le feu aux poudres mais l’insouciant “Twisterella” et le côté pop d’“OX4” ne seront pas en reste. Mais que dire de l’excellent “Vapour Trail” emmené par un Andy imparable ou de “Drive Blind” dont le final épique plein d’anticipation a sans doute inspiré un jeune Noel Gallagher à l’époque où il était encore le roadie d’Inspiral Carpets.

Mis à part un dispensable dernier nouveau titre assez sage (“White Sands”), les rappels vont mettre l’Orangerie à sac. Le mur de guitares de “Like A Daydream” introduira ainsi parfaitement un nerveux “Leave Them All Behind” alors que “Chelsea Girl” achèvera le boulot dans un déluge stroboscopique, dépassant largement par la même occasion le couvre-feu annoncé. À quand le retour de My Bloody Valentine ?

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