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ANGE au Spirit : un moment magnifique

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ANGE 21 septembre 2002 : SPIRIT OF SIXTY SIX VERVIERS. MAGNIFIQUE !!!
Qui pourrait, mieux que Jean-Noël COGHE, parler de « ANGE »?

Dans son livre « Autant en emporte le rock » (EPM/Le Castor Astral/2001), j’ai trouvé un petit passage qui résume très bien les choses. Reportons-nous quelques années en arrière :

« La voiture de Jean Jième de Century, est une vieille Peugeot. On a quitté Bruxelles au petit matin, et on espère atteindre Seloncourt avant la fin de l’après-midi. Jième est impliqué dans le festival de deux jours mis sur pied par un jeune type de Belfort, Jean-Claude Pognant. Il soutient cinq musiciens de son pays, respectueux de leurs origines. Un groupe français vraiment pas comme les autres, qui transporte son public, nombreux dans l’Est, au septième ciel. Normal, il s’appelle Ange. Le groupe évolue sous l’aile de son chanteur, Christian Décamps. Tombé du firmament, un soir de pleine lune, il écrit en 1969, la Fantastique Epopée du Général Machin, un pop opéra de trois heures. Ses compagnons de route sont tous issus de son terroir : son frère Francis Décamps, organiste, Jean-Michel Brézovar, guitare solo, Daniel Haas, guitare basse, Gérald Jelsh, batterie. Un terroir qui est source d’inspiration et mêle le fantastique, le conte (médiéval), l’homme. Un groupe résolument agressif sur scène et qui ne fait aucune concession au métier parisien…./…

Le soir, Daniel Haas, le bassiste de Ange, nous héberge dans une grande et belle maison à quelques kilomètres de Seloncourt. Une maison glaciale aux plafonds immensément hauts. Le bois qui crépite dans la cheminée répand une agréable odeur, sans toutefois parvenir à chauffer la pièce. Fantasmagorique. Avec Ange on est au pays de l’illusion, du merveilleux, du mystérieux. Lors de leur tournée d’adieu (25 ans de carrière et la nique au show-business), on se remémore tout cela. Je demande à Daniel Haas quelle est cette maison où il nous a entraînés cette nuit-là. Il ne s’en souvient même pas ! Je m’en doutais ! A-t-elle seulement existé ? ».

D’adieux, il n’en est plus question depuis puisque Christian Décamps, inoxydable, est toujours sur la route. On a même pu le redécouvrir plusieurs fois au Spirit en groupe ou en Vers Solitaires toujours animé par cette emphase symbolique et généreusement déjantée qui est la sienne. Pilier incontournable d’un groupe étonnant, atypique, parfois grandiloquent, mais capable de rivaliser avec certains modèles anglo-saxons dont il a réussi le tour de force de s’émanciper, il est et reste l’âme de Ange.

Je sais que je vais dire des choses qui semblent tomber sous le sens mais je pense que ce groupe dispose d’une notoriété qui va plus loin encore que son propre succès. D’abord parce qu’il a montré le premier une puissance de déploiement francophone internationale et un sens inné de la résistance aux pressions de tous les calibres («du métier parisien », entre autres, comme dit si finement Jean-Noël Coghe). C’est aussi l’inventeur d’un des tous premiers concepts opéras-rock en rupture avec le genre dominant de l’époque qui a su rallier à lui une jeunesse demanderesse d’émotions amples et vibrantes, dépassant les modèles artistiques déjà formatés par les mass media du moment. C’est enfin le hérault le plus universel d’un régionalisme culturel pacificateur et fédérateur, artisan habile d’une imagerie touchant à la fois, le cœur, la tête et les tripes…

En ce qui me concerne, je ne suis pas à proprement parler un fan de la première heure. J’avais déjà choisi dans les années soixante une voie moins complexe et, sans doute, déjà, très (trop) basique, comme diraient certains. Je ne renie ni ne regrette rien mais je n’ai pas pu échapper à l’omniprésence des chansons de Christian Décamps tant nombre de mes amis vénéraient ce groupe. J’ai donc pu l’apprécier en me frottant régulièrement aux longs débats et aux écoutes polémiques tardives d’un monument qu’on ne classait pas encore dans la musique progressive puisque cette AOC n’existait pas encore. Je crois d’ailleurs qu’on ne peut limiter Ange au progressif. C’est bien plus que cela, je me réjouis de les voir toujours sur la route et forcément de les retrouver au Spirit of 66.

Tant de choses ont déjà été si bien dites à propos du groupe franc-comtois que je me contenterai de quelques impressions et réflexions à chaud… (oui je sais, avec moi « quelques » ça peut déjà faire des lignes, mais l’objectif n’étant pas d’en remettre, on verra bien…).

Le fait d’être au Spirit est déjà en soi un grand bonheur et avoir la chance d’y voir Ange en est un autre…

Combien d’albums tu dis ? Moi j’en compte 40 au moins, recensés sur le site, sans les CD solos de Christian Décamps, c’est dire… Ca fait déjà des millions de plaques vendues dis donc ! (dudidon). On parle de trois millions et demi, bien, non ?

Bonne petite surprise, en arrivant, on fait la file… Il y aura du monde, ça se sent… Monsieur Géron à la billetterie, voilà qui n’est pas fréquent…

Le merchandising (comme on dit maintenant) occupe un bon carré d’entrée. C’est l’occasion de se rendre compte du dynamisme parallèle qui n’a cessé de contribuer à l’existence de Ange, à toutes les époques, au plus fort comme au plus bas.

L’association-fan club « Un pied dans la marge » en est une belle illustration.

Dans la salle qui se remplit petit à petit, la moyenne d’âge tourne autour de la bonne trentaine voire de la petite quarantaine avec, ça et là, des tout jeunes voire des tout vieux comme moi…

Une réflexion me vient en attendant le démarrage et en regardant l’immense dessin de la carte qui surplombe la scène. Le jour où je m’emmerderai vraiment au Spirit, (je crois que ça ne risque pas d’arriver) je pourrai toujours refaire mentalement la parcours de la route 66 avec ses repères mythiques et y associer un paysage ou une gloire locale, ça me permettra de m’occuper.

Mais on n’en est pas là.

Le band (prononcez « bande ») monte sur scène gentiment en essayant de se frayer un passage entre la batterie (Premier) très classe et l’échafaudage des claviers (Roland) qui se font face, surmontés par une lanterne qui servira plus tard.

Au complet c’est six personnes à caser quand même, puisque, petite surprise, (qui n’en n’est plus une depuis la sortie de Culinaire Lingus) une chanteuse (et quelle chanteuse) accompagne désormais le groupe (Caroline Crozat).

Intro sonore et parlée forte « Quand nous aurons maîtrisé les vents, les vagues, les marées et la pesanteur …/… nous aurons découvert pour la deuxième fois le feu… » Le ton est donné avec un enchaînement immédiat sur « Ethnies » (La Voiture A Eau 1999) à la rythmique canardeuse et saccadée mais belle… Les contrepoints discrets de la chanteuse laissent déjà poindre ses immenses possibilités vocales (et dire qu’elle nous a avoué être malade ce soir, ben qu’est-ce que c’est quand elle est en forme alors ?).

La sono est nickel, bonne comme un Croze-Hermitage 1978, tout baigne et les colonnes de chant sont au poil… (Entretien Géron et Cie).

Je note la basse à cinq cordes sur laquelle on reviendra plus loin et déjà le formidable son de la PRS du soliste. Je savais qu’ils avaient évolué les cocos mais à ce point-là, j’en suis baba (normal, cool et tout quoi).

Pas beaucoup le temps de se remettre d’un service volée que voici le truc qui m’a fait frémir (au propre) jusque dans les chaussettes : « Nonne Assistante » (Les Larmes du Dalaï Lama 1992). L’image de la mine qui sort du ventre de la mère et l’intensité du sens de cette chanson par les temps qui courent ne font qu’en renforcer la puissance. Des chorus fantastiques et un emballage tendu, massif et dramatique font de ce moment déjà un vrai sommet et nous en sommes à peine à la deuxième chanson. Cela dit, les jeux de mots sont destroy (« Nonne assistante à personne à Tanger » ça vaut de l’or…). J’ajoute un long solo final (c’est du blues, franc-comtois peut-être mais du blues quand même, je l’dis moi !) qui me fait craquer définitivement pour le son de cette guitare Paul Reed Smith.

Mais qu’est-ce que la batterie (Hervé Rouyer) est bien réglée dis donc (glédidon) ! Mieux que celle de Machiavel (qui représentait pourtant un vrai sommet). Les beats de toms me prennent aux tripes comme c’est pas permis. Ca frappe dur et bien… et ça se confirme avec « Le Ballon de Billy » (id. 1992). J’avais déjà remarqué le guitariste, Hassan Hadji qui a tout pour plaire. Forcément, il joue bien (je viens de le dire), mais sa façon de tenir la guitare (pile au milieu du corps et très droite) et son look black sur black, lunettes, latex et tout le toutim, lui donnent une stage-attitude empreinte d’élégance et de noblesse… J’vois pas son ampli (mais mon pote Philippe V. m’explique qu’il repasse probablement par une GK2A ou quelque chose comme cela).

Je ne sais trop pourquoi, à ce moment-là, je repense à Pierre Martin, chanteur de chez nous, trop vite parti, et je me dis qu’au fond, s’il est bien une référence ou une parenté suprême à lui attribuer, c’est tout-à-fait Ange. Ses expressions physiques un rien décalées, sa contestation douce mais ferme et son sens de l’humour c’est chez Christian Décamps qu’il est allé les chercher. Il devait connaître ça par cœur, j’en suis certain…

L’amplitude basse/batterie du fond de jeu, saupoudrée des sorties de rythmiques traçantes de Christian Décamps, nappée de longues effluves musicales ondulantes venant des claviers de Tristan et parachevée par des soli de guitare sublimes, donne au morceau une allure de perfection qui ne se démentira plus un seul instant pour le reste de la soirée.

Je remarque un gimmick ravageur dans le final pour la pomme à Duteil et ça me fait marrer…

Suit alors un trio de chansons extraites du dernier album « Culinaire Lingus » l’hommage au treize péchés capitaux : « Adrénaline »/ « Jusqu’où iront-ils ? »/ « Culinaire Lingus », le titre maître.

« Adrénaline » illuminée des duos de claviers père/fils nous éloigne franchement de l’imagerie médiévale, surtout que, pour enchaîner sur « Jusqu’où iront-ils, comme le rappelle Christian Décamps, « spécule » rime avec … « sodomie ». !

L’opposition entre les boursicotteurs et l’image du voile islamique traduite par la mise en scène donne à cette chanson un sens effrayant. Pas toujours rigolo le père Décamps, faut dire… Les incantations de la chanteuse ne sont guère équivoques non plus et le ton musical général qui suit achève de convaincre les derniers hésitants. En ce qui me concerne, je serais tenté de répondre à la question « Jusqu’où iront-ils ? » par « Jusqu’au bout, Christian, c’est bien cela qui me glace et m’empêche de rire, jusqu’au bout ils iront mon gars…et pour les arrêter ça va pas être de la tarte ».

Scotché j’étais, scotché sur ce tableau dément d’une vie folle et d’un monde qui va péter quand l’aut’ con de gédoubleyou aura sorti ses colts de merde… Le final dingue aux claviers m’a fait commettre le plus bad joke que j’aie pu sortir : « c’est vraiment un morceau qui tue ! ».

Le gros son continue à dérouler ses tonnes de décibels (et personnellement je n’ai vraiment rien contre) pour l’arrivée de « Culinaire Lingus » et le look « engageant » de la frontwoman (ah ! je retrouve mes racines). Les dons d’acteurs de Christian Décamps sont ici admirablement secondés par l’aura très naturelle et très saine de Caroline Crozat. Cette chanson tout empreinte d’équivoques et d’images pimentées donne de l’air après le carton précédent. Toutefois le beat général reste haut et ça nous met au moins à quatre sur l’échelle de Richter.

« Dignité » dont je ne connais pas l’origine (sauf le live de 77) donne l’occasion aux claviers de s’exprimer à nouveau pour le plus grand bonheur d’une assistance à la fois acquise, conquise et exquise (eh ! je suis bon là Francis, non ?). Ce morceau doit inévitablement plaire à mon Cama de Namur Piero-The-First… Rebelote pour les jokes d’enfer : « Et quand terrien, des fois t’es quelque chose ». merci Monsieur Déc(ap)amps.

« Sur la Trace des Fées » (Emile Jacotey 1975) démarre en douceur aux pianotements cristallins de claviers puis progressivement prend une ampleur que les rebonds de drums rendent quasi-cosmique. Si c’est au mois de mai que les fées enlèvent leurs robes blanches alors c’est bien, ça veut dire que le mois de mai n’est pas que le mois de Marie.

On a affaire ici à un jeu de batterie exemplaire, je le répète.

« Au-delà du Délire » (Eponyme 1974) est introduit successivement aux vocals par Tristan, Thierry Sidhoum, le bassiste et Hassan. On y trouve des dialogues de claviers qui rendent le morceau géant. La participation de la salle est requise pour distinguer, les chats, les chiens et les oiseaux. Ca déménage et ça délire (objectif atteint). C’est à cet instant que le Nord et le Sud vont se rejoindre. Le solo final à la guitare est indescriptible, c’est du « Free Bird », niveau première division, tout y est, la force, le doigté, la souplesse, la rigueur. Gary Rossington lui-même en serait resté baba. Là j’écris dans mon carnet : « Top Total : Je Meurs De Bonheur ».

Un « Bal des Laze » (lanterne allumée) extraordinairement intense et « classe » succède à cette folie. Franchement le petit Tristan (qu’est grand comme moi) il a du talent ce bonhomme. Vocalement autant que digitalement d’ailleurs. Ce qu’il fait là dans cette chanson renvoie Polnareff aux oubliettes (il y est déjà non ?). Non, je ne plaisante pas, l’emballage final et les secousses de claviers sur ses cris déchirés resteront longtemps dans ma mémoire auditive. GRAND LE TRISTAN !

L’intermède de Lola Beaumembre et de Gilbert Mon Latin (de Verviers) préfigure forcément « On Sexe » (Culinaire Lingus 2001). « la solitude c’est quand les autres sont moins nombreux que moi », cette phrase mériterait un traité d’anthologie…

Ici la petite Caroline y va gaiement, elle paie de sa personne, on peut le dire. Le look ravageur à donf, ça déménage dans un trip techno-prog hypnotique et chaud qui force l’admiration. Et cette voix, puissante sans être criarde, chaude sans minauderie, expressive à souhait, c’est du velours… Elle sacralise à elle seule cette jouissance tant souhaitée, oserais-je dire « réclamée à corps et à cris » (oui j’ose). Cette chanson est un hymne dithyrambique au plaisir. Le support musical actionné en rafales décuple l’importance de l’envie, tout y procède du rentre-dedans magistral (mon Dieu la comparaison est trop belle !). Basse et batterie pour un tonnerre de fin du monde surpassées par une solo démente en appui sur les grosses cordes, c’est divin, grand, ample, GEANT !!!

« Crever d’Amour » (Fou 1984) a dû être composé dans une autre vie pour Caroline Crozat. C’est magnifique et malheureusement si court… On en voudrait un quart d’heure au moins. La transition est utile car le final qui s’annonce va être apocalyptique (oui oui je pèse mes mots).

« Les Cadavres Exquis » (Culinaire Lingus 2001) et sa suite sont tout bonnement surréels dans l’envergure du contenu et de l’habillage musical. Déjà l’intro « La meilleure façon de vivre, c’est de vieillir » (tiens !? c’est le contraire de Neil Young : « It’s better to burn out than it is to rust »), ajouté à cela : « la mort est une maladie sexuellement transmissible » et le sublime exemple de rime « …/… que le cosmos, nous disent-ils, nous distille…/…), on est dans l’art pur et beau, grand et ambitieux (malgré les connards qui gueulent au bar), c’est gigaphénostouflant, fantasmidable, déliroménalumineux, vertigisationnel, et je pèse mes mots. L’alternance des voix (Christian, Tristan, Caroline) conjugue le superbe à tous les temps de l’éternel puisque l’amour exorcise la mort. CQFD ! Comme Quoi Faut Décoder ! La mise en place du groupe est phénoménale, les longs solis chauds et ravageurs d’Hassan solidarisent le tout avec une cohérence et une puissance de marche en avant vers la lumière. Puis vient la fin, apaisante, rassurante, chaque musicien exténué quitte la scène un par un, sous les applaudissements déchaînés du public. Ne reste pour finir qu’une guitare tintant ses notes finissantes qui nous relie à ces Anges de bonheur partis se cacher au creux de nos rêves.

On est au moment le plus attendu, celui des rappels. On sait bien que cet instant est volontiers convenu et que tout artiste qui se respecte et respecte son public reviendra au moins une fois. Mais j’aime autant vous dire que le public les a gagnés de haute lutte, ce soir, les trois rappels.

C’est comme si un nouveau show démarrait. La première reprise date du déluge. « Docteur Man » est la face B du premier vinyle de Ange réarrangée à la sauce hardeuse (« Dr Man, mets le monde à feu et à sang » pas si gentil que cela Ange quand même). Ca décolle dans le genre Mach deux au moins, on n’est plus sur terre là, premier moteur largué.

« Quasimodo » (3ème Etoile à gauche 1997) nous fait lâcher le deuxième étage dans les riffs de rythmique ensorcellante et les balaiements croisés de drums et de basse démente. La voix de Tristan est superbe et les coups de lead sont autant de paillettes stellaires brillant dans la nuit. Puis le son descend à zéro repoussé par cette voix lancinante et déchirée, pour préparer un changement de cap. Tout le groupe sur les dents va actionner la propulsion et faire virer la machine vers les plus hautes étoiles. Cinq ou six beats de basses fabuleux nous catapultent instantanément dans la stratosphère. A ce moment, les cris, les déchirures, les joies, les peines, les larmes et les souffrances se mélangent dans un halo d’espérance et d’amour, d’envie et de vie, d’ivresse et de plaisir. Le pont est jeté une fois pour toutes avec le rock and roll et je jubile vraiment. Les transitions subtiles n’y changeront rien, c’est encore plus beau après : ON Y EST, ON Y RESTE !!! Le voyage n’est pas terminé : un dernier étage à larguer et ça repart de plus belle sur un vrai martèlement de basses comme je les aime avec le batteur qui actionne le marteau-pic à l’arrière de manière démesurée. Puis c’est la montée en front stage d’Hassan et de Christian dans une fusion d’accords vertigineuse, folle, phénodingue… (je l’dis oui !).

« Ode à Emile » (Emile Jacotey 1975) a l’air d’être une petite ballade gentillette. Elle le fut sans doute mais sa version actualisée l’a rendue particulièrement musclée. Ce dernier titre (malgré des rappels incessants) fut le plus bel au-revoir possible pour cette salle enfiévrée et emballée par un concert de rêve. C’est vraiment le terme exact. Rêve pour la qualité musicale et la mise en place de ce groupe merveilleux, rêve pour la beauté des mots et des images, rêve pour l’envie de rester debout et pour la dignité…

Ne reste plus qu’à prendre ses rêves pour des réalités… C’est un peu le sens du message et je le trouve pas con du tout…

Ajoutons à cela que les musicos sont tous des gens super-sympas qui n’ont en rien la grosse tête. Je veux les remercier pour leur talent et leur gentillesse. Toi le bassiste qui m’a fait découvrir une guitare d’enfer (comment déjà ? Petulla ?), toi le chanteur du Bal des Laze qui signa si gentiment le CD pour Marianne et toi la chanteuse aux yeux de braise, tellement douce, tellement sincère, tellement bien dans ton art, on vous adore vous et les trois autres, tous… et comme dirait Christian Décamps : « A bientôt sur la vie, à toujours sur le rêve ».

Je vous retrouve probablement pour Chilly, A + DD

Si le coeur vous en dit Ange est au Zenith le 13 octobre (déplacement fan club via le site officiel).

3 thoughts on “ANGE au Spirit : un moment magnifique

  • Ben voilà un article !!

    DD, tu n’a pas volé tes 5 points, en tant que “vieux” fan d’ANGE, ayant assisté aussi à ce concert (plus réécouté 2x depuis grâce à la magie du numérique), je revis le concert au travers tes commentaires.

    Un seul mot: bravo (ne te tracasse pas pour la longueur, mieux vaut un long article intéressant de temps en temps, que de nombreux “piqués ailleurs” ou pas vraiment intéressants !

    DOMY

  • Bravo pour ton article DD. Mais comment a-t-on fait pour ne pas se voir… J’y étais aussi !!!

    Pour moi, c’était le meilleur concert de Ange depuis bien bien longtemps. Meilleur que celui d’Orthez au mois de mai dernier et meilleur que celui que j’ai vu en 1999 à Lausanne du temps de “7e étoile à gauche” et où ils avaient joué quelques extraits du futur “Voiture à eau”. Pour le précédent, il faut remonter à… 1979 et Guet-Apens au Théatre 140. Mais, cela ne m’a pas empêché de les suivre discographiquement.

    Vive le Spirit !

  • Quand un show est aussi exceptionnel, il apparaît bien difficile d’en faire un commentaire fade. Mais bien vu à toi JP, comment as-tu fait pour revenir les pieds sur terre aussi rapidement et écrire un article relativement posé pour décortiquer un peu ces instants magiques ? Je suis un “imbibé” d’Ange (comme le Père Décamps nous appelle) depuis plus de 15 ans, je les ai suivis un peu partout avec la première puis la deuxième génération, mais je confirme que ce samedi, ils ont vraiment très fort ! J’avais senti, dès la balance, qu’ils étaient en forme. L’album “Culinaire Lingus” est, en outre, riche en morceaux qui peuvent prendre une dimension phénoménale sur scène. Le groupe en a fait le meilleur usage et c’est ce qui fait que Ange reste mon groupe fétiche, pour cet univers instantanné et inégalé qui envahi la scène et la salle (quand les conditions le permettent, ce qui est le cas du Spirit avec un patron très pro au bon sens du terme). Franchement, un album live c’est bien, mais dans le cas de Ange c’est rien. J’irai au Zénith le 13, la voiture est déjà pleine (pas moi). J’invite au passage toute personne qui serait intéressée par le déplacement à se faire connaître, il y a déjà un amateur supplémentaire qui se déplacerait seul. Faut pas rester seul dans ces moments-là… Au plaisir. OLI.

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