Air à l’Ancienne Belgique, 28 mars 2007
C’est une Ancienne Belgique archicomble qui accueille Air ce mercredi 29 mars. Un choix de salle moyenne qui ravira les fans d’un groupe qui s’apprête à jouer dans les stades (il accompagnera David Bowie dans un festival américain l’été prochain). C’est à Peter Von Poehl que revient la lourde et ingrate tâche d’ouvrir la soirée. L’auteur-compositeur-interprète suédois, qui chante seul avec guitare et harmonica, est un peu à l’étroit sur une scène envahie d’instruments prêts à accueillir les Versaillais : clavier Rhodes et sampler Moog pour Jean-Benoît Dunckel, guitares et basses Fender pour Nicolas Godin. Ce luxe contraste avec le caractère minimaliste de leur musique.
Les lumières s’éteignent vers 21h et Air entre sur scène sur le thème de « Radian », tiré de « 10000 Hertz », puis « Venus » qui figure sur l’album « Talkie Walkie », entonné par Dunkel tout habillé de blanc. Puis place à « Pocket Symphony » avec le single « Once Upon a Time » porté par la voix irréelle de Dunkel naviguant sur des arpèges de piano et une batterie toute en douceur. Suit « Redhead Girl » encore issue du nouvel opus et ses thèmes asiatisants.
Retour à « Moon Safari », avec le magnifique « Talisman » et son intro au clavier Rhodes. Malheureusement, les effluves de marijuana qui se doivent d’accompagner l’écoute d’un tel morceau ne sont que virtuelles et appartiennent au passé… (Il faudrait écrire une chronique sur les effets de l’interdiction de fumer dans les salles de concerts). On ne quitte pas les paradis artificiels avec « Run » (sur « Talkie Walkie ») et ses boucles de synthés en apesanteur, suivi d’un « Cherry Blossom Girl » dont on aurait pu se dispenser.
Au bout d’une heure, Air quitte la scène mais revient accompagné de l’invité-surprise de la soirée : Charlotte Gainsbourg, dont l’arrivée impromptue provoque l’hystérie du public. Pour une de ses premières apparitions sur scène, elle lance sa voix diaphane et peu audible sur deux titres tirés de « 5.55 », composé avec Air : « Beauty Mark » et « The Operation ».
Le concert se clôt sur un deuxième rappel, avec l’incontournable « Sexy Boy » et « La Femme d’Argent ». Le duo communique peu avec le public, si peu que lorsque Dunkel affirme que le groupe a passé un excellent moment avec la salle, on est un peu étonné. Car si Air est parvenu au cours de cette soirée à distiller la majesté de certaines compositions, on aurait souhaité plus de communication avec le public.
Photo © 2007 Olivier Dahon