ArticlesNews

Dans l’intimité de LIGHTSPEED CHAMPION

0 Shares


En marge du concert de Lightspeed Champion au Club de l’AB, nous avons eu le plaisir de rencontrer sa tête pensante, Dev Hynes, qui nous a accordé quelques minutes à l’issue de sa prestation… Une rencontre assez perturbante de temps à autre, car l’homme ne quitte jamais sa guitare et il gratte les cordes sans arrêt…

Olivier Wouters: Salut Dev, vu de la scène, comment as-tu trouvé le concert ce soir?


Dev Hynes: Très fun, on s’est bien amusés et le public aussi, visiblement. Il y a beaucoup d’anglais qui vivent à Bruxelles? En tout cas, pas loin du bar, il y avait des gens avec un accent typiquement british qui “dialoguaient” à distance avec moi…

OW: Oui, effectivement, Bruxelles est une ville très cosmopolite… Comment expliques-tu ce changement radical de style entre Test Icicles et ton nouveau projet?

DH: En fait, je joue la musique qui tourne dans ma tête. Dernièrement, ce qui en ressort est assez calme, mais je pourrais d’un coup passer à quelque chose de complètement différent. Je ne m’impose pas un style strict, je laisse libre court à mon imagination. Si ça me paraît bien, je vais plus loin dans la composition du morceau. D’ailleurs, le prochain album sera double et ne sera pas vraiment dans la lignée de “Falling Of The Lavender Bridge”.

OW: Cela veut-il dire que tu vas revenir à un son plus musclé pour ce prochain album?

DH: Pour une des deux faces, oui. Je prévois un double album avec des approches radicalement opposées. Une face avec des guitares bien lourdes et l’autre, plus classique, voire peut-être même jazzy, qui sait? Mais il sera différent, c’est sûr…

OW: Justement, ce soir, tu as joué deux titres de ce futur album, dont un s’appelle “Fucksucker” (il commence à jouer les accords du morceau). Tu aimes bien jurer dans tes chansons (allusion à un autre futur titre chanté ce soir, Happy Fucking Birthday, raccourci finalement en “Happy Birthday”).

DH: Les titres des chansons viennent comme ils viennent. Pour “Fucksucker”, on trouvait que ça sonnait bien, alors on l’a laissé. Cela ne nous dérange pas d’avoir des étoiles à la place des mots sur la pochette du CD.

OW: D’autant plus que lorsque l’on convertit les titres en format mp3, ce sont les mots originaux qui défilent… (rires). Es-tu davantage fier de l’album de Lightspeed Champion que de celui de Test Icicles? (j’ai lu dans la presse musicale anglaise que tu le dénigrais)

DH: Non, pas du tout. C’est la presse anglaise qui l’a interprété comme tel. Il faut savoir qu’enregistrer et faire des concerts sont deux choses complètement différentes pour moi. J’ai juste dit qu’avec Test Icicles, sur la fin, je finissais par m’ennuyer sur scène. Par contre, l’album (“For Screening Purposes Only”, sorti en 2005), j’en suis très fier et je l’écoute toujours avec autant de plaisir. D’ailleurs, je considère l’album de Lightspeed Champion comme étant mon deuxième disque. Le problème, c’est qu’effectivement, on ne s’entendait pas très bien au sein du groupe, et l’aventure n’aurait pas pu durer beaucoup plus longtemps…

OW: En tout cas, j’ai l’impression que ton projet actuel durera plus que le temps d’un album.

DH: Oui, c’est clair, il y en aura d’autres… Quelque part, c’est mon projet solo, donc l’approche est tout à fait différente. Cela dit, je ne planifie rien, les choses viennent naturellement. D’ailleurs, je dois déjà avoir enregistré un ou deux albums entre-temps, mais j’ai tout effacé car je n’en étais pas content.

OW: A ce propos, le laptop sur lequel était stocké une partie du deuxième album a crashé dernièrement.

DH: Oui, pas de chance. Il y avait l’équivalent de deux albums dessus. Un plutôt funk, l’autre, plus bizarre, genre “stadium rock”. Je vais devoir les réenregistrer, pas le choix. Mais les idées sont toujours là, donc cela ne devrait pas poser trop de problèmes.

OW: Tu es quelqu’un d’extrêmement prolifique. Comment viennent toutes ces idées de chansons?

DH: J’ai toujours ma guitare à portée de main et il m’arrive de composer n’importe où, même en regardant la télé. Dès qu’une idée germe dans ma tête, j’essaie de la mettre directement en musique. Je peux composer un titre en dix minutes et, au final, être content du résultat. En gros, je pourrais sans problème sortir un nouvel album tous les six mois.

OW: Tu as l’air d’apprécier jouer des covers (3 rien que ce soir…). Quels sont tes critères et comment arrives-tu à y apporter ta marque de fabrique?

DH: D’abord, je ne reprends que des titres que j’aime bien. Je ne vais pas faire comme certains et reprendre Girls Aloud (girls band anglais issu d’une émission de télé réalité) parce que ce sera marrant. Si je trouve la chanson bien, je vais essayer d’en faire une interprétation personnelle, même s’il s’agit d’un morceau de Britney Spears, par exemple.

OW: Tout à l’heure, durant la première partie (assurée par Elvy), tu étais à côté de moi. Tu assistes souvent à tes premières parties dans le public?

DH: Oui, tout le temps. J’adore la musique live. Et je trouve que la meilleure manière d’apprécier un artiste sur scène, c’est de le voir de la même manière que le public, pas de regarder la prestation depuis le côté de la scène.

OW: Qu’as-tu fait cet après-midi à Bruxelles?

DH: Rien de bien spécial, le temps était exécrable donc on n’a pas vraiment eu envie de faire du tourisme. On est juste restés dans le bus à jouer de la musique, puis les soundchecks et le repas. Pour la météo, je ne pense pas que cela risque de s’arranger, demain à Copenhague…

OW: Le groupe qui t’accompagne, c’est un band définitif?

DH: Oui, ils n’ont pas participé aux enregistrements de l’album mais ce sont eux qui m’accompagnent pour les dates de concert. Ce sont des amis de Londres qui jouent aussi dans d’autres groupes. Comme je l’ai dit, la scène est tout à fait différente du studio et cela m’importe peu que ce soit d’autres musiciens que ceux qui sont sur le CD qui soient autour de moi lors des concerts. Au contraire, ils apportent aussi quelque chose de personnel qui fait évoluer les compositions.

OW: Un scoop?

DH: Pas vraiment mais je vous promets que le prochain album sera double. Et puis on devrait jouer dans un festival chez vous cet été. Mais je ne sais pas encore lequel…

Dev Hynes, qui, malgré son jeune âge (22 ans) fait partie du paysage du rock indépendant depuis quelques années déjà. Un chouette gars, très souriant et qui est loin de se prendre au sérieux. Après avoir salué le reste du band revenu entre-temps chercher des bières dans le frigo de la loge, je les laisse entamer une jam session qui, qui sait, donnera un nouveau titre à ajouter aux morceaux potentiels d’un futur album…

Laisser un commentaire

Music In Belgium