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The Automatic & Co aux Nuits du Bota

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Une affiche pop rock intéressante ce mercredi 14 mai dans le cadre des Nuits Botanique, avec quatre groupes dont la réputation en live n’est plus à prouver… The Automatic, Hollywood Porn Stars, Tim Vanhamel et The dIPLOMAT. The dIPLOMAT tout d’abord, qui m’avaient quelque peu déçu en fin d’après-midi au PacRock voici une quinzaine de jours. Ils avaient l’occasion de remettre les pendules à l’heure et c’est ce qu’ils ont fait, avec un set quasi identique, mais beaucoup plus énergique.


C’est l’habituel “Messiah Of The Nineties” qui a débuté les festivités devant une Orangerie relativement déserte. Mais cette fois-ci, le reste allait être à la hauteur de leurs ambitions (et de nos espérances). Le son du groupe passe beaucoup mieux dans une salle que dans un chapiteau, c’est une évidence. Showman juste ce qu’il faut, le chanteur Fabrice Dubard est instantanément dans son trip et affiche une complicité évidente avec la bassiste Sophie Chiaramonte, dont l’attitude faussement timide (et les mini jupes) rappelle Charlotte Hatherley (ex Ash). Le guitariste barbu Gaethan Dehoux amène une bien belle seconde voix tandis que le batteur Niko Collaer se charge de maintenir la cohésion de l’ensemble avec ses baguettes.

La salle allait se remplir progressivement au fur et à mesure des différents extraits de leur premier album éponyme dont on a particulièrement apprécié leur version de “Let Me Be Your Dog”. On a également eu la confirmation que le single actuel (“Sentimental Zoo”) est une véritable bombe. Sans parler de “Last Disco Bitch” dont l’intro accompagnée d’un faisceau laser de couleur verte du plus bel effet allait achever de convaincre le public. Et nous aussi par la même occasion…

Tim Vanhamel est un musicien hors pair (il a joué avec dEUS, Evil Superstars et est la tête pensante de Millionaire) dont l’attitude est parfois inversement proportionnelle à son talent. La preuve aujourd’hui encore avec le fait qu’il soit arrivé trop tard pour le soundcheck de l’après-midi, perturbant du coup toute l’organisation et l’horaire pourtant strict de la soirée. Une fois n’est pas coutume, la salle a même dû être tout à fait vidée juste après The dIPLOMAT pour mener cette mission à bien. C’est finalement avec une vingtaine de minutes de retard que l’homme arrive sur scène, accompagné de cinq musiciens.


Physiquement, on dirait Ian McCulloch (les cheveux et les lunettes de soleil font beaucoup) mais quand il entame sa première chanson, on oublie l’influence du chanteur de Echo & The Bunnymen. Ce premier titre est même franchement poppy, malgré pas moins de trois guitaristes sur scène. Rien à voir avec son groupe qui m’avait littéralement explosé les tympans lors des Nuits du Bota 2005…

La suite allait s’avérer un peu plus rock quand même, notamment grâce à un excellent batteur dont le jeu précis ressort du lot et au talentueux claviériste Guy Van Nueten. A ma décharge, je dois avouer que je ne connaissais pas du tout son album “Welcome To The Blue House”, et que je ne savais donc pas à quelle sauce mes oreilles allaient être mangées. J’ai personnellement trouvé son set assez éclectique. On pense de temps en temps à du Neil Young période “Sleeps With Angels” (l’album enregistré avec les musiciens de Pearl Jam) mais la fin (et surtout le single “Until I Find You”) ressemble plutôt un mélange entre Travis et Coldplay. A revoir aux Ardentes le 12 juillet après une écoute attentive de l’album…

La soirée allait continuer avec Hollywood Porn Stars, qu’on ne présente plus puisqu’ils sont devenus en quelques années et à force de tournées intensives, un groupe incontournable du paysage rock belge. Eux aussi étaient présents au PacRock mais une foule massive nous avait empêchés de rentrer sous le Chapiteau. Pas de problèmes pour pénétrer dans l’Orangerie ce soir et assister à une prestation sans faille des quatre liégeois. Leur formule est imparable: des compositions évidentes immédiatement assimilables par l’oreille, des riffs de guitare précis, une chouette voix nasillarde d’Anthony Sinatra, une deuxième voix complémentaire (celle de Redboy), un batteur énergique et un bassiste démonstratif.


Les titres du nouvel album (“Satellites”) passent désormais très bien sur scène (“Islands”, “Andy”, “The Fugitive”), aussi bien que les classiques que sont “Money” ou “Actarus”. Mais aussi bien également que les deux nouveaux morceaux présentés ce soir (on devrait les retrouver sur un nouveau EP d’ici la fin du mois de mai). Le public, en tout cas, apprécie et c’est d’ailleurs le groupe qui a rameuté le plus de spectateurs de la soirée, preuve de leur efficacité redoutable sur scène.

Un petit clin d’œil pour terminer. Comme tout bon liégeois supporter du Standard qui se respecte, un pari consécutif au sacre se doit d’être accompli. Alors que certains plongent dans la Meuse, Anthony Sinatra, lui, a chanté un titre affublé d’un maillot du club principautaire. Je ne vous raconte pas l’effet, surtout qu’on était à Bruxelles… Bref, chaude ambiance!

Dernier groupe à passer sur scène, The Automatic, ce groupe de Cardiff qui était passé dans la même salle en avril 2007. Depuis, le claviériste Alex Pennie (celui qui gueulait comme un sauvage sur le disque et qui se roulait par terre sur scène) a quitté le navire et a été remplacé par Paul Mullen, un guitariste gaucher qui faisait partie du collectif Yourcodenameis:milo. J’étais donc assez curieux de découvrir leur nouvelle orientation, d’autant plus que le deuxième album du groupe, “This Is A Fix”, est prévu pour le mois de juin. On devait donc logiquement s’attendre à de nouveaux titres.


Et c’est en substance ce à quoi nous avons eu droit puisqu’ils ont présenté une bonne demi-douzaine de nouveaux morceaux, tous plus efficaces les uns que les autres à première écoute (le futur single “Steve McQueen”, “Secret Police”, “Magazines” pour ne citer que les plus mémorisables), même si on tombe parfois légèrement dans un pastiche pop heavy metal 80’s (Europe, Bon Jovi). Malgré cela, ce nouvel album devrait être une petite bombe. A vrai dire, Paul Mullen a apporté une fraîcheur nouvelle au groupe, une profondeur supplémentaire, une voie plus mélodieuse et une voix autrement plus agréable que celle d’Alex Pennie. En d’autres mots, le groupe a évolué et a évité le piège de s’enfermer dans une niche (ce qui aurait sans doute été le cas si le line-up original avait survécu).

Bien sûr, on a eu droit à plusieurs extraits du premier album dont les imparables “Recover” (qui a donné lieu à un pogo en règle), leur hymne “Monster” et “Raoul” en final. Malheureusement, vu l’heure déjà tardive (merci Mr Vanhamel…), le public a petit à petit déserté la salle, laissant le groupe terminer son concert devant un parterre de spectateurs réduit. Malheur à ceux qui sont partis prématurément, ils ont loupé une prestation hyper efficace tout en ramassant une grosse claque dans la figure. Un point final idéal à cette bonne petite soirée presque estivale…

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Photos © 2008 Olivier Bourgi

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