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L’énergie brute des Futureheads au Botanique

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Dimanche sans voiture à Bruxelles ce 21 septembre et bizarrement pas énormément de monde pour assister à la première prestation en salle des Futureheads, ce groupe originaire de Sunderland dans le nord de l’Angleterre. Leurs seuls faits d’armes dans notre pays s’étaient limités jusqu’ici à deux passages au Pukkelpop (en 2005 et 2008).

J’attendais avec impatience ce premier concert de ma saison 2008-2009, vu que leur troisième album, le très réussi This Is Not The World, leur a permis de revenir sur le devant de la scène. En effet, chez nos amis anglais, les choses peuvent parfois aller très vite… Adulés par la presse musicale avec leur premier opus éponyme en 2004, ils ont reçu un sérieux retour de manivelle deux ans plus tard avec News And Tributes, un deuxième album il est vrai en deçà des espérances placées en eux. Et pour couronner le tout, dans la foulée, ils se sont fait virer de leur maison de disques. Bref, autant dire que l’on ne donnait plus cher de leur peau.

Mais c’était sans compter sur l’abnégation du quatuor qui est revenu plus fort que jamais avec un nouvel opus, sorti sur leur propre label, Nul Records (!). Délaissant les harmonies parfois un peu casse-bonbons de leurs débuts, ils se concentrent désormais sur leurs racines punks, passant d’une musique limite intello à une bien plus agressive qui n’a sans doute jamais été aussi efficace…

Pas de première partie mais une play-list précédant le concert qui partait un peu dans tous les sens: Daft Punk mixé avec Modest Mouse et Nick Cave & The Bad Seeds, cela a de quoi surprendre… Mais dès leur entrée sur scène, les musiciens allaient mettre tout le monde d’accord avec “Walking Backwards”, un des sommets du dernier album, suivi du tout aussi énergique “Broke Up The Time”.


Barry Hyde, le chanteur, maîtrise son sujet et se montre épanoui sur scène. En plus, il a un contact on ne peut plus aisé avec le public, qui le lui rendra bien. Son collègue à la guitare et de temps en temps au chant, le géant Ross Millard, avec ses lunettes carrées à la Buddy Holly, le seconde diablement bien. Jaff, l’élégant bassiste, et accessoirement virtuose du tambourin est un peu plus en recul, tandis que Dave Hyde, le nonchalant batteur barbu se révèle, malgré ses apparences d’endormi, hyper efficace et donne le ton sans avoir l’air de forcer…

Suivent quelques extraits du premier album, dont les singles “Decent Days And Nights” et “Meantime”, qui raviveront des souvenirs chez les fans du groupe, tout comme le frénétique “First Day”, qui raconte la désillusion du premier jour d’un nouveau job, avec sa rythmique qui devient folle au fur et à mesure que le morceau avance (c’est sur ce titre que le batteur m’a le plus impressionné). Juste avant, c’est “Radio Heart” qui a rappelé le fait qu’un nouvel album est sorti au mois de mai dernier.


Cet album s’appelle “This Is Not The World” et la plage titulaire jouée ce soir aura été le déclic (involontaire) de la suite des événements. Sur ce titre, Barry Hyde cassera une corde de sa guitare et Ross enlèvera ses lunettes. Coïncidence ou pas, en tout cas, c’est à partir de ce moment-là que le concert est passé à la vitesse supérieure (oui, c’était encore possible…). D’abord avec “Skip To The End” (le seul extrait de “News And Tributes, qui ne fait que confirmer ce qu’on a écrit plus haut). Ensuite, “Think Tonight”, qui, d’après Barry Hyde, fait penser à “Hammer To Fall” de Queen. A bien y réfléchir, on peut lui donner raison… “The Beginning Of The Twist”, single imparable et tube en puissance, précédera le morceau qui les a révélés, “Hounds Of Love”, la fameuse cover de Kate Bush, qui débute avec des harmonies semi a capella bizarres et qui se termine dans un chaos sonore qui sied mieux à l’image du groupe.

La fin du concert se cantonnera au premier album, avec notamment un énergique “Man Ray”, qui était sensé clôturer les festivités, malgré la demande maladroite d’un fan francophone visiblement pas trop anglophile dans l’âme… Cela dit, devant l’insistance de l’assistance, nos quatre lascars sont revenus pour deux morceaux extras, qui ne se trouvaient pas sur la set-list: “Le Garage” (a silly song dixit Ross) et “He Knows”, qui prolongeront le plaisir (le nôtre et visiblement également celui des musiciens, qui s’attarderont longuement devant le stand de merchandising à l’issue de leur prestation).

En tout cas, pour une rentrée musicale, on ne pouvait rêver mieux. Un concert plein, efficace et décontracté. La saison débute sous les meilleurs auspices…

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Photos © 2008 Olivier Dahon

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