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Into the arms of Archive

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Deux AB sold out de rang, c’est le tarif habituel pour les Londoniens d’Archive lors de leurs récentes visites bruxelloises. Il aura toutefois fallu se montrer patient car cette double prestation en support de “Call To Arms And Angels” (double lui aussi) s’est vue postposée d’un an pour permettre à Darius Keeler, l’une des chevilles ouvrières du groupe, de combattre un cancer.

La détermination était donc bien présente et le gaillard dans une forme étincelante, plus que jamais adepte de mouvements frénétiques derrière ses machines du côté gauche de la scène, en contraste total avec David Griffiths en face de lui. Mais les regards sont bien entendu tournés vers les deux vocalistes qui se partageront le micro durant la quasi-totalité du set. Pollard Berrier, de plus en plus proche du look de Neil Young avec son chapeau et ses longs cheveux lisses, prendra le début à son compte via un “Mr. Daisy” en guise de galop d’entraînement.

Les choses ne tarderont pas à s’emballer, tout comme les rosaces lumineuses à l’arrière des musiciens qui donneront à “Sane” une atmosphère aussi mystérieuse que tourmentée. Elles exploseront littéralement sur un “Bullets” dégainé à coup de flashes stroboscopiques et ponctué d’un final puissant à trois guitares sur lequel Dave Pen prendra son pied. C’est lui qui emmènera ensuite de sa voix haut perchée “Vice”, un des deux inédits joués ce soir, dans des contrées de zénitude dont lui seul a le secret. Pour les curieux, il se trouve sur la version digitale de luxe de “Call To Arms And Angels”, publiée tout récemment.

Une respiration bienvenue avant le marathon qui différenciera les deux soirées. Les spectateurs de la première date auront ainsi droit à “Lights” alors que ceux de la seconde profiteront d’un “Controlling Crowds” qui, s’il ne bénéficie plus de l’impressionnant visuel de l’époque, n’a rien perdu de son intensité. D’autant qu’il sera couplé à un “Conflict” aux contours techno avec lesquels le groupe aime flirter de temps à autre.

Ces influences ainsi que celles, plus planantes, d’un rock progressif 2.0, illumineront le particulièrement travaillé “Daytime Coma”, pierre angulaire de la soirée. Un titre qui prend réellement tout son sens sur scène et rehaussé de visuels futuristes (ces points lumineux clignotants que l’on imagine provenir des yeux d’un robot-animal en pleine nuit galactique…). Assurément un des sommets du dernier album, il rivalise, dans un autre style, avec “Surrended By Ghosts”, sa délicate plage d’intro chantée par la frêle Lisa Mottram dont la voix pure, presque candide, touchera en plein cœur ce soir.

Malheureusement, ses interventions ultérieures seront soit reléguées au second plan par les deux leaders (l’autre inédit du lot et très saccadé “The Skies Collapsing Onto Us”, composé pour la BO d’un film, l’essentiel et seul rescapé des 90’s “Take My Head”) soit gâchée par une voix inutilement trafiquée (le soutenu “The Crown”). On appréciera toutefois de nouveau les performances techniques visuelles, cette fois suggérant des humanoïdes en pleine danse langoureuse et solitaire.

Pollard et Dave se retrouveront entre eux pour une excellente version de “Fear There & Everywhere”, autre moment-clé du dernier album, entre paranoïa et bidouillages sonores. Si les atmosphères orageuses de la première partie d’“Enemy” prolongeront ensuite l’aspect délicieusement flippant au milieu d’une forêt de fuseaux verts, la seconde, hypnotique, anticipera l’aspect crescendo de “The Empty Bottle”, caractérisé par l’attitude expressive d’un Dave Pen habité. Quant à l’inégal “Gold”, il clôturera le set principal en compagnie de Lisa Mottram sans lui donner l’opportunité de réellement s’émanciper.

Seul et unique morceau en rappel, “Again” envoûtera sans surprise l’AB. La voix de Dave se posant méthodiquement sur une guitare limpide et cristalline entre les nappes mélancoliques qui donnent le cachet au titre kilométrique. Un titre légèrement retravaillé dont on retiendra ce break à la croisée des chemins entre “The Dark Side Of The Moon” et “Radioactivity”. Certains regretteront l’absence de titres comme “Fuck U”, “Kings Of Speed” ou “You Make Me Feel”, d’autres une set-list trop similaire entre les deux dates. Mais tous s’accorderont sur le fait qu’Archive reste une redoutable machine en live.

SET-LIST (DAY 2)
MR. DAISY
SANE
BULLETS
VICE
CONTROLLING CROWDS
CONFLICT
DAYTIME COMA
SURROUNDED BY GHOSTS
THE SKIES COLLAPSING ONTO US
TAKE MY HEAD
THE CROWN
FEAR THERE & EVERYWHERE
ENEMY
THE EMPTY BOTTLE
GOLD

AGAIN

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