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Les tribulations de Sirenia et Dynazty

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Ce 14 avril, la tournée de Dynazty (4 groupes à l’affiche) passait par Vorselaar. A l’arrivée du tour bus à la salle De Dreef, le propriétaire des lieux a informé le promoteur de la date belge que les autorités communales venaient de retirer le permis d’exploitation de la salle jusqu’à réalisation de travaux de mise en confirmité. Coup dur pour les artistes au sortir de deux années de pandémie. Informé de ce revers de fortune, Koen n’a pas hésité à ouvrir grand les portes de son Ragnarock Live Club à Bree. En espérant que les avis publiés sur les réseaux sociaux feraient le reste…

En arrivant aux abords de la salle, on constate la présence d’une trentaine de voitures stationnées aux alentours. C’est bon signe. La soirée semble sauvée.

La soirée commence avec Holy Mother, formation new-yorkaise de heavy/power metal, composée de Mike Tirelli au chant, Jim Harris aux fûts, Greg Giordano à la guitare et Russell Pzütto à la basse. Le groupe assure la promotion de son dernier-né, “Face This Burn” sorti en janvier 2021. Au menu, des titres comme “Face This Burn“, “Criminal Afterlife“, “Today“, “Holy Diver“, “Live to Die“, “No Death Reborn“, “The River“, “Wake Up America” et “Toxic Rain“.

Mike Tirelli est clairement un chanteur expérimenté et l’alchimie avec le reste du groupe est bonne. Il essuie donc les plâtres avec tous les honneurs et une mention spéciale pour la reprise du “Holy Diver” du géantissime Dio.

La salle du Ragnarok est bien remplie pour accueillir le groupe suivant: Surma. Il ‘agit d’un groupe de metal symphonique tchèque créé par Viktorie Surmová (chant) et Heri Joensen (guitare), auxquels se sont joints le batteur Alexandr Zhukov et le bassiste Dan Friml. Dès le premier morceau, j’ai eu la nette impression d’avoir affaire à un groupe qui allait représenter son pays à l’eurovision… En fait la musique de ce groupe part un peu dans tous les sens, ce qui offre une belle diversité. Mais tout est bien en place, les musiciens sont irréprochables et la chanteuse assure parfaitement bien. Sans doute que faute d’être familiarisé avec leur musique, le premier contact est un peu plus déboussolant, mais loin d’être désagréable.

Au programme, une jolie salve de titres extraits pour la plupart de l’album “The Light Within” sorti fin 2020 chez Metal Blade Records: “Rendition“, “Reveal the Light Within“, “Cages of Rage“, “Like the River Flows“, “The Selkie“, “Emptiness (Is No More)“, “Fire and Wind“, “Downfall“, “Until It Rains Again“, “Lost to Time” et “Deconstruction“.

Arrive enfin le moment tant attendu de retrouver Sirenia, le légendaire groupe norvégien de metal symphonique/gothique créé par Morten Veland. Si la production du groupe n’a pas été toujours d’une qualité égale, chacune de ses apparitions sur scène est une fête grâce à des titres devenus cultes au sein de la communauté des métalleux. A ses côtés sur scène, la belle et talentueuse Emmanuelle Zoldan qui officie au chant principal depuis 2016, Nils Courbaron à la guitare et Michael Brush à la batterie. Bref, que du beau monde.

Malgré une panne de micro pendant le 2e morceau, le groupe en grande forme malgré les circonstances assure avec un professionnalisme étonnant et nous sort un de ses meilleurs concerts (sur les 5 auxquels il nous a été donné d’assister). Le bémol de la fois précédente (le recours visible et permanent à des parties préenregistrées) a disparu. Tout se déroule de manière hyper fluide, on ne voit plus aucune couture. Bref, nous pouvons profiter pleinement du concert sans avoir notre attention détournée par le moindre artifice technique.

Et côté musique, le public du Ragnarok est gâté ce soir. La sélection du jour est parfaite. Après la traditionnelle intro musicale, le groupe attaque avec “Addiction No. 1“, premier extrait de son album “Riddles, Ruins and Revelations” de 2021). Le concert commence donc sur les chapeaux de roue et continue sur sa lancée avec l’hymne “Dim Days of Dolor” tiré de l’album éponyme de 2016. Autant dire que le public parfois venu de loin (France, Allemagne, Angleterre) apprécie.  Et ce n’est pas le très dansant “Lost in Life” (tube de l’album “The 13th Floor” de 2009) qui va casser l’ambiance, bien au contraire!

Treasure n’ Treason” nous ramène en 2016 avec un titre toujours aussi entraînant. “The Last Call” nous invite à remonter dans le temps jusqu’à l’album “Nine Destinies and a Downfall” de 2007 avant de revenir à l’album “Arcane Astral Aeons” de 2018 dont sont extraits le somptueux “Into the Night” sur lequel Emmanuelle nous livre un aperçu de la facette lyrique de son talent vocal, ainsi que le titre épique “In Styx Embrace“. Retour à l’actualité du groupe avec une autre nouveauté: “This Curse of Mine” (2021).

 

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Les fans de longue date ont été ravis de retrouver des grands classiques du groupe comme “My Mind’s Eye“, “The Other Side” et “The Path to Decay“. La setlist finit en beauté avec le superbe cover de “Voyage, voyage” qui figure sur le dernier album. Le groupe fortement acclamé par un public conquis sort finalement de scène sur l’instrumental “Seven Sirens and a Silver Tear“. Quel grand moment nous venons de vivre!

Et la soirée n’est pas terminée puisque la tête d’affiche va seulement entrer en scène. Formé en 2007, le groupe de heavy/power metal moderne Dynazty devait initialement partager l’affiche avec Serenity pendant la pandémie mais cette tournée a finalement été annulée. Les revoilà donc avec un autre programme, tout aussi délectable comme vous avez pu le lire plus haut. Mais comment les Scandinaves allaient-ils performer ce soir?

Ayant pris soin d’explorer la discographie du groupe composé du batteur George Egg, du guitariste-claviériste Rob Love Magnusson, du guitariste Mike Lavér, du bassiste Jonathan Olsson ainsi que du charismatique chanteur Nils Molin (qui officie aussi au chant clair dans Amaranthe), il était permis d’espérer un grand moment métallique avec ces artistes prolixes qui nous sortent quasiment un album tous les deux ans, le nouveau “Final Advent” étant attendu pour le mois d’août prochain.

De fait, les Suédois mettent littéralement le feu avec une succession de titres plus efficaces les uns que les autres. Après une salve de trois titres (“In the Arms of a Devil“, “Firesign” et “The Grey“) extraits de l’album “Firesign” de 2018, le combo repasse par son album “The Dark Delight” de 2020 avec “The Black“, “Paradise of the Architect” et l’excellent “Threading the Needle“. Le public belge a ensuite droit à un petit aperçu de l’album à venir avec pas moins de trois nouveaux titres: “Advent” sur lequel on peut entendre quelques sons électro rappelant Amaranthe, “Power of Will” qui présente lui aussi des touches très modernes et “Yours“, superbe ballade mid-tempo.

En guise de solo, les musiciens se font une version instrumentale du cultissime “Highway Star“, ce qui permet aussi à Nils de faire une pause, car il ne ménage pas ses efforts au chant pour sortir le meilleur show possible à chaque fois. Et il y réussit du reste fort bien.

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Le groupe entame la deuxième partie de la setlist avec un trio gagnant de 2020: le tubissime “Waterfall” (plus d’un million de vues sur YouTube), le champion toutes catégories “Presence of Mind” (plus de 2,6 millions de vue), véritable carte d’identité vocale de Dynazty, et ensuite “Heartless Madness” (plus de 2 millions de vues). Autant dire que le public est chauffé à blanc. Cette musique a le don de soulever les foules et de faire tournoyer les têtes et les cheveux. Le concert finit en beauté avec “Raise Your Hands” et “The Human Paradox“, des mélodies qui continuent à vous trotter en tête pendant des jours…

Bref, cette soirée est un exemple parfait de résilience: la soirée qui aurait pu être compromise par des circonstances administratives bêtes et méchantes finit en apothéose après une montée en puissance impressionnante et une prestation sans faute de Sirenia et Dynazty. Respect à tous d’avoir réussi à faire de cette soirée un concert inoubliable!!!

 

Report: Anne-Françoise et Hugues
Photos: Hugues
Accréditation: Hard Life Promotion (Mike de Coene)

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