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INUTILI – New sex society

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Trois ans après leur dernier opus ʺElves, red sprites, blue jetsʺ, les Italiens d’Inutili réapparaissent dans le paysage musical européen avec ce nouveau ʺNew sex societyʺ qui continue la grande exploration de ce groupe dans les champs expérimentaux les plus libres et audacieux. Alessandro Antinori (basse et batterie), Pietro Calvarese (guitare), Lorenzo Mazzaufo (batterie et basse) et Danilo Di Francesco (guitare) reprennent leur bâton de pèlerins fous du psychédélisme et ajoutent à leur lourd dossier sept nouveaux morceaux qui nous confirment que ces oiseaux-là volent toujours très haut.

Le quatuor de Teramo s’est aussi acoquiné avec le saxophoniste Luca Di Giammarco qui intervient sur les deux premiers morceaux ʺRoomsʺ et ʺSeeds (Japanese)ʺ, des entrées en matière idéales pour coincer l’auditeur dans un manège capricieux où les instruments vont se lâcher sans vergogne. Le chant est parfaitement anecdotique et les quelques paroles incompréhensibles prononcées ne servent qu’à ajouter des aspects expérimentaux cherchant à instrumentaliser les cordes vocales. Les choses sont en fait principalement instrumentales et les échanges mettent surtout en valeur le saxophone et la guitare, dans un premier temps, puis la rythmique et les guitares qui se précipitent dans des prouesses erratiques et imprévisibles. Un morceau comme ʺSeeds (Japanese)ʺ, par exemple, convoque des guitares stoogiennes se fracassant contre un déroulé anti-mélodique digne d’Hawkwind, avec le survol de ce saxophone rappelant certains délires coltraniens.

Les hommes d’Inutili n’y vont pas avec le dos de la cuiller en termes de minutage, puisque de nombreux morceaux franchissent allégrement le seuil des dix minutes, et même près de vingt minutes pour les perles du disque. Sans le saxo, le groupe est toujours aussi rageur, pratiquant un noise rock assumé (ʺSpace time bubbleʺ, ʺStar whoresʺ) ou un punk rock post-moderne (ʺTiny bodyʺ).

Curieusement, cet album a été enregistré en octobre 2017 et aura donc mis deux ans pour trouver son chemin vers les tympans des auditeurs. Espérons que ce disque n’est pas le chant du cygne d’Inutili, qui aurait eu le temps de disparaître entre l’enregistrement de cet album et sa publication. Les dernières nouvelles disponibles sur le site Internet du groupe remontent à octobre 2016 mais ce dernier a une page Facebook relativement à jour. Ces italiens fous sont donc toujours dans le coup et c’est rassurant car ça nous permet d’espérer un autre album tout aussi déjanté à l’avenir.

Le groupe :

Alessandro Antinori (basse et batterie)
Pietro Calvarese (guitare)
Lorenzo Mazzaufo (batterie et basse)
Danilo Di Francesco (guitare)
Luca Di Giammarco (saxophone)

L’album :

  1. “Rooms”
  2. “Seeds” (Japanese)
  3. “Space time bubble”
  4. “Star whores”
  5. “Tiny body”
  6. “Singing dogs”
  7. “Too late”

http://aagoo.com/new-sex-society/

https://www.facebook.com/psychinutili/

Pays : Italie
Label: Aagoo Records
Sortie : 2019/09/20

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