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AVIVA – Rokus Tonalis

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Derrière la dénomination Aviva se cache le pianiste virtuose et multi-instrumentiste russe Dmitri A. Lukanienko.

L’œuvre proposée ici est ambitieuse. Elle se présente comme un concept album inspiré par l’Apocalypse selon Saint-Jean, incorporant (je cite) “le cycle de compositions polyphoniques de Paul Hindemith pour piano dans une forme électrique et rock, riffs et rythmes à l’appui”. En fait, en traduction béotienne, on peut simplement dire qu’elle se situe dans la grande tradition du « Rock Progressif » développé dans les années 1970, largement influencé par la « Musique Classique », fondé sur des thèmes grandioses, promotionnant l’utilisation intensive des claviers et présentant une palette de compétences musicales impressionnantes. Emerson, Lake & Palmer, Yes, Vangelis (O. Papathanassiou) dès le merveilleux « 666 » avec Aphrodite’s Child, et les grands claviéristes du genre illustrent idéalement l’approche de l’auteur.

Pourtant, bien que la lecture du paragraphe précédent puisse effrayer certains, l’écoute de « Rokus Tonalis » n’apparaît jamais comme une épreuve ou une caricature du passé. Au contraire, l’ouvrage ne manque pas de charme, malgré sa complexité et une indéniable sophistication. Si la formation classique poussée du maître des débats transparaît à chaque instant, il domine toujours sa création, parvenant sans difficulté à éviter l’écueil des surcharges pesantes et rébarbatives. Les compositions demeurent fluides envers et contre tout, même lors d’interventions techniques plus spectaculaires et délicates. La diversité des genres abordés, les atmosphères magiques ainsi que leur intensité, l’utilisation des instruments, celle des voix graves et austères qui ne font que réciter, la couleur chatoyante du piano et des claviers, … maintiennent une constante attention chez l’auditeur. Le découpage de l’ouvrage en onze titres n’est que symbolique : vingt ou trente se seraient révélés tout aussi acceptables tant la variété triomphe à chaque instant. En outre, l’auteur n’éprouve aucune peine à faire oublier qu’il joue seul de tous les instruments et que leur utilisation n’y est jamais secondaire. Une qualité rare chez un claviériste !

En conclusion, un bien bel album !

Les titres (69’48) :

  1. « Prelude » (1’27)
  2. « Prima (Blessed Paul’s Phantoms) » (7’27)
  3. « Secunda (Sliding on the Surface) » (5’09)
  4. « Tertia (The Destruction of Faena) » (12’07)
  5. « Pastoral » (5’56)
  6. « Underwater Sermon » (16’13)
  7. « The Valse at the End of Times » (11’05)
  8. « Molto Largo (Calm Light) » (4’17)
  9. « Walking down the Burning Scores » (2’06)
  10. « Hymn » (3’39)
  11. « Postlude » (2’27)

Les participants :

  • Dmitri A. Lukanienko (Aviva) : Piano, Claviers, Basse, Programmation, Voix & Compositions
    +

  • Andrew Pruden : Guitares (7)
  • Andreas Hepp : Voix (7)
  • Artem Arkhipov, Arseny & Lilia Lukianenko, Diana Smaeva : Voix

Pays: RU
Musea Records FGBG 4698.AR
Sortie: 2007/01

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