CD/DVDChroniques

HEART OF A COWARD – Deliverance

0 Shares
Notre évaluation
L'évaluation des lecteurs
[Total: 0 Moyenne: 0]

Oui, je l’avoue, j’ai été un petit peu dur avec la note donnée à l’album Severance de Heart Of A Coward lors de sa sortie en 2013. J’aurais dû mettre quatre étoiles au lieu de trois et demi à cet album car son successeur “Deliverance”, pour tout impressionnant qu’il soit, est à mon avis légèrement inférieur à son prédécesseur. Oh, une broutille, un demi-poil de cul de babouin tout au plus. Mais quand même. Je ne peux cependant pas mettre trois étoiles à ce nouvel album, car il mérite mieux. Donc, considérez à partir de maintenant que “Deliverance” vaut pour moi quatre étoiles et “Severance” trois et demi.

Ces petits calculs d’apothicaire viennent du fait qu’Heart Of A Coward, groupe metalcore du Grand Londres formé en 2007, est encore à la frange des grands groupes tout en restant pour l’instant dans la série B, alors qu’on devine qu’il faudrait peu de choses à ce combo pour percer les portes de la cour des grands. Et pour le moment, l’ambiance est un peu à la tergiversation. Un coup, on franchit le pas du deathcore bourru et massif avec “Severance”, un autre coup, on se replie vers des bases plus metalcore (et donc plus “mélodiques”) avec ce nouveau “Deliverance”. Au passage, vous aurez remarqué qu’Heart Of A Coward aime les noms d’albums se terminant en “-ance” puisqu’après “Hope and hindrance” (2012) et “Severance” (2013), voici maintenant “Deliverance”. Espérons que les prochains albums ne s’appelleront pas “Ennuyance” ou “Nullance” car il serait dommage qu’un groupe comme Heart Of A Coward ne concrétise pas le potentiel qu’il tient pour le moment par une mèche, à moins que ce ne soit par un cheveu.

Pour le moment, on retrouve dans le groupe la même équipe que pour “Severance”, à savoir Jamie Graham (chant), Carl Ayers (guitare), Steve Haycock (guitare), Vishal Khetia (basse) et Christopher “Noddy” Mansbridge (batterie). Côté production, c’est Justin Hill qui reprend la place qui avait été occupée auparavant par le grand Will Putney (Thy Art Is Murder, Demoraliser, Suicide Silence). C’est peut-être là que se situe la différence d’approche entre “Severance” et “Deliverance”. Justin Hill (Polar, Rise To Remain, Young Guns, Malefice, Visions, Bury Tomorrow…) a cherché à donner une sonorité plus mélodique à ce nouvel album. Certes, “Deliverance” garde une certaine capacité à pilonner l’oreille interne avec des titres carnivores comme “Hollow”, “Miscreation”, le colossal “Turmoil I: Wolves” (très Slipknot) et son pendant plus subtil mais néanmoins brutal “Turmoil II: The weak inherit the Earth”. Mais vers le milieu de l’album, davantage de passages mélodiques se font jour. Ça commence doucement avec “Grain of sand”, puis ça se confirme sur “Mouth of madness” et “Deliverance” pour finalement occuper de larges pans de “Skeletal I: Mourning” et “Skeletal II: Arise”. Certes, cela donne plus de grandiloquence à ces morceaux et ceux qui aiment cet aspect des choses apprécieront. Pour les tenants de la brutalité pure, par contre, c’est un peu plus difficile à tenir.

On distribuera cependant un accessit au chant de Jamie Graham, toujours équilibré en fonction des circonstances et de la puissance des registres à mettre en œuvre. Cet album “Deliverance” est donc convaincant mais il ne fait pas une différence notable par rapport à la concurrence metalcore ou djent qui entoure Heart Of A Coward. On croirait voir Slipknot à la lutte avec My Chemical Romance sans que l’un ou l’autre ne parvienne à acquérir la suprématie. Mais nous conserverons notre confiance à ce groupe qui possède toujours ce petit potentiel pour se démarquer. Espérons que Heart Of A Coward n’usera pas ce talent en vain.

Pays: GB
Century Media
Sortie: 2015/10/02

Laisser un commentaire

Music In Belgium