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JOHN-PAULS (The) – Forget to remember to forget

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Avec les John-Pauls, curieux quatuor constitué de Phillip John-Paul (chant et guitar), Mikila John-Paul (chant, piano, batterie), Elizabeth John-Paul (batterie et percussion) et Mark John-Paul (guitare et percussion), nous partons visiter la scène post-punk d’Austin au Texas. Le Texas évoque surtout dans l’imaginaire collectif les cow-boys virils, les puits de pétrole, les milliardaires à gros cigares et le rock sudiste barbu. On imagine mal un petit groupe fluet jouant une musique fragile et tendre, frustrée et intello. C’est pourtant au Texas que les John-Pauls se battent pour la cause d’un post-punk qui se serait davantage plu dans les quartiers branchés de New York ou, encore mieux, en Angleterre.

Après un premier EP éponyme sorti fin 2015, les John-Pauls (hommage à John Paul Jones de Led Zeppelin? A Jean-Paul Belmondo? A Jean-Paul II? Mystère…) sont repartis enregistrer avec un certain Matt Gerhard aux studios Public Hi-Fi, célèbre repaire sonore d’Austin, afin d’y accoucher de leur premier album. Ce “Forget to remember to forget” se compose de dix titres nouveaux pour moins de trente minutes d’écoute, ce qui place la durée moyenne d’un morceau à deux minutes trente, le standard béni pour toute chanson pop adolescente.

On se trouve rapidement dans un bain musical rappelant des valeurs sûres, genre Velvet Underground, Sonic Youth, The Fall, The Smiths ou Violent Femmes. Phillip John-Paul compose des morceaux délicats, répétitifs et binaires. La voix de Milika John-Paul apporte une touche de grâce blessée, mélancolique et pleine d’une amertume romantique (“Françoise Sagan”). Françoise Sagan n’est pas la seule personnalité célèbre évoquée dans cet album, il y a aussi une chanson sur Chuck Yeager, le pilote qui franchit le premier le mur du son en 1947. En parlant de mur du son, on ne peut pas vraiment dire que les John-Paul fracassent les décibels à tout casser. Seul le dernier titre “I am a songbird” se montre relativement un peu plus agressif que les autres. Mais leur style est plaisant comme il est, avec ses rythmiques primitives et des solos de guitare timides, semblant contenir une colère sourde qui reste enfoncée sans vraiment chercher à jaillir. On serait alors dans Saxon et plus dans le Velvet, ça perdrait tout son charme.

Pays: US
Aagoo Records
Sortie: 2017/05/05

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