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ELECTRIC CITIZEN – Helltown

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Helltown, la ville de l’enfer, c’est le surnom donné aux quartiers nord de Cincinnati, cité industrielle de l’Ohio, d’où est précisément originaire Electric Citizen. Ce groupe américain formé en 2013 s’est engouffré dans la scène toujours plus fourmillante du revival heavy rock psychédélique, qui rend sans cesse hommage aux pionniers du hard rock des années 70, Black Sabbath en tête. On sait que cette scène ne fait qu’enfler au fil des mois, avec l’arrivée continue de nouveaux groupes nostalgiques des Seventies qui sont obsédés par le son vintage des amplis Orange, des Gibson Thunderbird d’époque, l’odeur du patchouli, les chemises à fleurs et les pantalons à pattes d’éléphant.

Avec ses deux premiers album “Sateen” (2014) et “Higher time” (2016), Electric Citizen se situait encore dans le milieu du peloton néo-classic rock. On pouvait apprécier le psychédélisme lourd légèrement flottant des musiciens ou la voix angélique de la chanteuse Laura Dolan, sœur (ou épouse?) du guitariste Ross Dolan. Mais tout ceci restait encore assez retenu. Sur “Helltown”, au contraire, on sent un groupe qui a trouvé ses points de repère au niveau stylistique et qui a mis le doigt là où ça fait mal, c’est-à-dire dans le domaine d’une énergie certaine et d’une puissance sonore renouvelée.

“Helltown” est effectivement l’album qui devrait permettre à Electric Citizen d’être plus visible dans la masse des groupes de heavy rock contemporains, pour moment dominés par des combos comme Kadavar, Uncle Acid & The Dead Beats ou Radio Moscow. La mention à Kadavar est d’ailleurs assez pertinente quand on entend les premières mesures de “Heart attack”, titre bien nommé qui ouvre le nouvel album avec une débauche classieuse de puissance électrique, dans la lignée de ce que font les Teutons flingueurs de Kadavar. Le chant de Laura Dolan se place très haut et fait claquer des feulements rauques qui montrent que la dame se décarcasse au niveau vocal. Le début du disque est d’ailleurs une entame imparable qui déverse du décibel en pluies épaisses, notamment avec l’excellent “Hide in the night” et ses énormes riffs sabbatho-zeppeliniens. Dans le genre, “Cold blooded blue” reste aussi très impressionnant. “Father time” sera finalement le seul morceau vraiment un peu plus tranquille de cette sélection, avec des ambiances planantes non dépourvues néanmoins d’une certaine grâce sidérurgique. Après, c’est reparti pour un tour de grand huit nourri au triphasé, avec des bombes énergétiques comme “Ripper” ou “The pawn”. Des influences progressives se ressentent un peu aussi avec l’adjonction de parties d’orgues discrètes mais efficaces, comme sur “New Earth” ou “Mother’s litle reject”, un des titres les plus chics de cet album.

Jusqu’à présent, j’avais pris la mauvaise habitude de considérer Electric Citizen comme un petit groupe timide du fond de la classe. Avec “Helltown”, le combo vient de marquer son nom au tableau d’honneur des élèves modèles du rétro-heavy rock du 21e siècle. Pourvu que ça dure!

Pays: US
RidingEasy Records
Sortie: 2018/09/28

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