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SLOWLY BUILDING WEAPONS – Echos

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Entre Sydney en Australie et Omihachiman au Japon évolue un groupe qui ne semble préoccupé ni par l’espace, ni par le temps. L’espace, Slowly Building Weapons s’en accommode très bien puisque son chanteur est au Japon et le reste du groupe est en Australie. Et le temps n’est pas un problème non plus pour ce groupe qui a laissé passer dix ans entre son premier album ʺNausicaäʺ (2007) et son deuxième album ʺSunbirdsʺ (2017). Cependant, Slowly Building Weapons semble vouloir rattraper le temps perdu en commettant son troisième album trois ans après le précédent, et qui plus est en pleine crise sanitaire où les raisons de rester planqué dans son trou étaient infiniment plus nombreuses que celles poussant à faire un nouveau disque.

Mais on remercie Slowly Building Weapons pour cette initiative car le groupe signe ici un album réellement intéressant et attirant. Nicholas Bowman (chant et claviers), Adam Preston (guitare), Craig Lorimer (basse) et Adrian Griffin (batterie) ont eu l’occasion de pratiquer différents styles au cours de la vie de leur groupe. Leur premier album ʺNausicaäʺ est une œuvre de jeunesse toute en furie et en agressivité, associant hardcore, sludge metal et une pointe de screamo. C’est un disque à l’état brut qui va ensuite trouver un successeur plus affiné avec ʺSunbirdsʺ, qui contient toujours des éléments hardcore et sludge (notamment avec le chant résolument hurlé et déchiqueté) mais qui place de temps à autre des morceaux plus calmes et mélodieux (ʺSunforestʺ, ʺSunbirdsʺ, ʺHorsesʺ).

Cet album de transition trouve aujourd’hui sa suite logique avec ʺEchosʺ, qui a abandonné ce chant parfois black metal qui hantait les deux premiers disques. Ici, ce sont des ambiances plus gothiques, planantes ou shoegaze qui viennent flotter dans les airs. L’œil est d’abord attiré par la belle pochette de l’album, qui représente des religieuses de dos observant un paysage sur une terrasse. Le noir et le blanc de la photo tranchent de manière abrupte entre eux alors que le gris semble atténuer cette cassure vive. Ce visuel est un peu à l’image du paysage sonore qui occupe l’album, entre énergie et mélancolie. En effet, cet album connaît deux phases distinctes, avec une première moitié dotée d’un rock affirmé, glissant vers le post-punk (ʺFoal to mareʺ, ʺWe are all animalsʺ, ʺAcid gold sunʺ), puis une seconde époque faite de morceaux plus doux, voire rêveurs (ʺDissolvingʺ, ʺEcho from hillʺ, ʺThe final vehicleʺ). Le groupe se livre à une instrumentation subtile, avec l’usage de percussions et de clavecins, faisant aussi onduler une basse imposante et rassurante qui contrebalance les riffs parfois nerveux et secs de la guitare.

Slowly Building Weapons offre un bel exemple d’évolution musicale, passant de la furie métallique au psychédélisme introspectif. Il est heureux de voir que les musiciens du groupe sont tous d’accord sur cette évolution sensible, surmontant ainsi les fameuses divergences musicales qui ont souvent mené à la disparition de nombreuses formations rock. Cela nous permettra de suivre les progrès futurs de ce combo qui a de nombreuses idées intéressantes dans son patrimoine artistique.

Le groupe :

Nicholas Bowman (chant et claviers)
Adam Preston (guitare)
Craig Lorimer (basse)
Adrian Griffin (batterie)

L’album :

ʺArmada of Ghostsʺ (3:58)
ʺFoal to Mareʺ (4:05)
ʺWe Are All Animalsʺ (2:29)
ʺAcid Gold Sunʺ (4:44)
ʺDissolvingʺ (5:14)
ʺHeaven Collapseʺ (4:27)
ʺDisc of Shadowsʺ (2:53)
ʺEcho From Hillʺ (6:13)
ʺThe Final Vehicleʺ (3:35)
ʺOmegaʺ (5:38)

https://slowlybuildingweapons.bandcamp.com/album/echos
https://www.facebook.com/slowlybuildingweapons/?ref=page_internal

Pays: AU
Bird’s Robe Records
Sortie: 2020/12/04

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