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WRS, The – The WRS

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En revenant de Namur, à l’issue d’une nuit passée à parler musique entre potes passionnés, j’avais sous le bras le vinyle des WRS (prononcer The Wires), remis par le guitariste en personne, Nacho Santamaria Di Pietro, petit bonhomme à l’œil malin et dont le look de rappeur n’a rien à voir avec ce qu’il est capable de donner en musique. The WRS, c’est en effet un groupe de Charleroi qui donne sans vergogne dans un garage punk psychédélique d’une salvatrice fraîcheur, dans le fil de ses compatriotes Mountain Bike, Scrap Dealers, The Glücks, La Jungle ou Sha La Lees.

Déjà responsables d’un ʺLive at the Rockerillʺ (2019), où ils jouaient cinq des sept morceaux de leur premier disque studio, The WRS gagnent à être connus avec leur recette pétaradante de rock garage simple et direct, toutefois rehaussé de lueurs psychédéliques charmeuses et envoutantes. Gonflés à bloc, Nacho Santamaria Di Pietro (guitare et chant), Benjamin Podziukas (batterie) et Jaime Sala Hamed (basse et claviers) ont investi les studios Tooth Mountain de Borgerhout et ont gravé sur bande sept titres de leur cru en un temps record de quatre heures.

Et hop, enlevé, c’est pesé, tout s’est fait dans l’urgence, dans la bonne tradition punk. The WRS décapent les tympans avec une musique abrasive, héritée de mentors comme Thee Oh-Sees, King Gizzard & The Wizard Lizard, The Night Beats ou Ty Segall. Les attaques fuzz ne se font pas attendre et, dès la sortie de l’introduction toute d’orgue Farfisa vêtue du premier morceau ʺMagic powderʺ, la guitare de Nacho Santamaria décoche des accords furieux et sveltes. En un instant, toute la boucle historique du garage punk est bouclée. The Oh-Sees sont rejoints par les précurseurs des Alarm Clocks, des Outcasts, The Ju-Jus, les Seeds, les Sonics, Zakary Thaks ou autres Tamrons qui créèrent le genre dans les années 1965-66.

Et tout ceci est à nouveau concentré dans les instruments de The WRS, qui lâchent des morceaux primaux et bruts de décoffrage, aux rythmiques bondissantes et aux cris simplistes. Dans cette course effrénée, des breaks plus psychédéliques viennent parfois calmer le jeu, le temps d’une ligne de basse fabuleuse ou d’un solo de guitare dégoulinant de reverb (ʺ3’s for lalalaʺ).

Ce n’est pas parce que The WRS font du garage punk qu’ils font forcément des morceaux courts. Quelques titres viennent flirter avec les sept minutes, et même la dizaine de minutes sur ʺNobody is perfect but youʺ, ce qui permet de formidables excursions dans la stratosphère psychédélique, sans cesse menacée par des incursions garage punk plus brutales. Ici, c’est tout l’esprit adolescent des Sixties qui est à nouveau à l’honneur. Les crises sanitaires, les dégringolades économiques, les disputes électorales, les brutalités policières et l’autoritarisme masqué, les WRS s’en foutent. Ils repartent dans le temps, à l’époque des chemises à fleurs, des cheveux coupés au bol, des boots en daim et des guitares Vox Phantom.

Bon, on ne va pas épiloguer éternellement sur les bienfaits des WRS, tout le monde aura compris que ces garçons sont indispensables à tout bon amateur de garage punk. Ils sont un nouveau coup de fouet sur la scène rock belge et on ne peut qu’espérer qu’ils prospéreront dans ce sillon vivifiant et énergique, avec toute la bonne humeur et l’insouciance qui vont avec.

Le groupe :

Nacho Santamaria Di Pietro (guitare et chant)
Benjamin Podziukas (batterie)
Jaime Sala Hamed (basse et claviers)

L’album :

ʺMagic Powderʺ (06:27)
ʺSpitʺ (02:28)
ʺ3’s For LaLaLaʺ (04:25)
ʺByzanceʺ (05:28)
ʺAt The Bottom Of The Seaʺ (04:57)
ʺNIPBY (Nobody is Perfect But You)ʺ (08:55)
ʺInavouableʺ (07:30)

https://thewirestheband.bandcamp.com/album/the-wrs
https://www.facebook.com/thewrstheband/

Pays: BE
Le Cêpe Records
Sortie: 2020/08/20

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