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AC/DC à Anvers

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35 ans sans AC/DC et après… ?
35 ans après la publication de son premier album « High Voltage », AC/DC revisite la Belgique pour 2 concerts sold out au Sportpaleis d’Anvers, soit quelques 30.000 places vendues en l’espace de quelques heures. C’est dire si AC/DC reste un groupe populaire, qui a, entre autres, bâti sa réputation sur la qualité de ses shows. C’était donc avec beaucoup de curiosité que j’ai assisté à au concert de ce 1er mars, n’ayant jamais vu le groupe live et n’étant pas un fan, même si j’en apprécie quelques titres tels qu’« Hell’s Bells » ou encore « Highway to Hell ». En effet, de nombreux amis qui sont autant d’amateurs et de connaisseurs de rock, et pas seulement des quadras ou quincas, mais aussi des jeunes autour des 20 ans, m’ont finalement convaincu de dépenser 65 € pour assister au show d’AC/DC ce 1er mars 2009. Après 40 ans de consommation personnelle principalement rock sans côtyer AC/DC, j’allais enfin savoir si AC/DC live justifiait sa réputation de TOP rock band.

20h00, The Answer, jeune groupe prometteur, ouvre le bal et délivre un set d’une demi-heure. The Answer possède un excellent chanteur dont la voix rappelle celle du regretté Steve Marriott, de bons musiciens, des compositions qui tiennent la route, le tout servi avec un son acceptable. Leurs références passent aussi clairement pour partie par AC/DC. Pas vraiment impressionnant, mais à revoir et à découvrir plus sérieusement dans une salle plus petite, telle que l’AB par exemple.

21h00, le show AC/DC démarre et c’est tout de suite très fort: une scène immense, un light show extraordinaire, deux grands écrans, des murs de Marshall, le son est puissant et clair, quoique l’on ne distingue pas les notes de la basse (mais ceci est devenu un problème général de réglage au sein des sonos rock). C’est par un film d’animation lubrique basé sur leur dernier album « Black Ice » qu’AC/DC introduit le premier morceau, « Rock’n Roll Train ». Le décor une fois planté, le public conquis d’avance et probablement depuis longtemps (certains de mes voisins ce soir au Sportpaleis avaient été les voir à Paris 2 jours avant, d’autres vont les revoir ce mardi à Anvers) se lève comme un seul homme au son des riffs des frères Young. Et c’est parti pour une succession de classiques (voir la setlist ci-dessous), repris en chœur par les fans. Très rapidement, on se rend compte que le show repose sur les épaules d’Angus Young et de Brian Johnson, les trois autres restant tellement immobiles qu’on en arriverait à les oublier si Malcom Young et Cliff Williams n’avançaient pas de temps en temps de deux ou trois pas pour s’approcher des micros et chanter les choeurs. Pour le batteur Phil Ruud, c’est un peu plus compréhensible vu sa position assise, quoiqu’il soit possible pour un batteur de focaliser l’attention sur soi et certains batteurs ne se sont pas privés de le faire, je pense évidemment à Keith Moon, mais aussi à Ian Paice (Deep Purple), Carl Palmer (ELP, Asia), Mike Portnoy (Dream Theater), Johanne James (Treshold), et bien d’autres encore. Par contre, la section rythmique d’AC/DC assure de façon simple et carrée, efficace mais sans subtilité, sans digression et sans touche personnelle dans leurs jeux respectifs.

Angus Young et Brian Johnson occupent donc à deux tout l’espace de la scène, au fil des tubes égrenés tout au long de la soirée. Brian Johnson, 61 ans, arbore son look inchangé depuis des lustres et se déplace aujourd’hui sur scène un peu comme Ozzy Osbourne naguère, à petit trot. Son chant fait partie de la marque de fabrique d’AC/DC et s’il s’essouffle un peu, il reste encore fidèle à lui-même, éructant et pas séducteur pour un sou. Personnellement, je n’ai jamais apprécié son timbre de voix, raison pour laquelle je n’ai aucun disque d’AC/DC dans ma collection. Hélas, pas de bonne surprise pour moi ce soir, je trouve toujours sa voix et son chant brut de décoffrage indigestes. Par ailleurs, son contact avec le public est insignifiant et éculé, basé sur les poncifs du genre « Ca va Anvers ? ». Bref, une absence réelle de charisme et de séduction. J’ai à cet instant une pensée émue pour Peter Gabriel, Pete Townshend ou Eddie Vedder entre autres, qui s’adress(ai)ent au public sur un tout autre niveau, autrement plus interactif et respectueux. De plus, une pause d’une vingtaine de secondes entre chaque morceau plonge la salle dans le noir, sans autre explication, ceci devant probablement permettre aux deux compères de se reprendre.

Les titres s’enchaînent les uns aux autres, redondants dans leur rendu. « Black Ice » y échappe un peu et « War Machine » aussi, tous les deux tirés du dernier album du groupe. Le premier par un riff assez caractéristique et presque novateur (restons tout de même relatifs), le deuxième soutenu par un nouveau film d’animation bien réalisé, même si le propos est à nouveau facile (avec, par exemple, des lâchers de guitares SG par des bombardiers) et basique. Il ne sert à rien de s’étendre plus avant sur les morceaux, tous coulés pratiquement dans le même moule. Le show s’impose alors pour compenser l’absence de diversité créatrice et d’audace, avec l’aide de la cloche d’« Hells Bels » jusqu’aux canons de « For those About To Rock », en passant par la poupée gonflable sur « Whole lotta Rosie ». Le professionnalisme n’est pas un vain mot chez AC/DC et je salue cet aspect du show (qui reste un élément essentiel dans le rock), bien réglé et ne lésinant pas sur les moyens, signe de respect de son public.

Angus Young, bientôt 54 ans, constitue en fait le pilier principal d’AC/DC live. Très influencé par Chuck Berry, il a développé un jeu rock’ n roll basé sur des riffs qui font mouche (« Hell’s bells », « Black Ice », « Highway to hell », « You shook me all night long »). Pour autant, Angus Young n’est pas un guitariste exceptionnel, loin de là, et son solo à la fin du set était même, sinon pitoyable, à tout le moins pas très inspiré et techniquement limité. Angus Young a pas mal accroché dans ses soli ce dimanche soir, mais chacun a ses jours « sans » et peut-être était-ce le cas pour lui, « Hell’s bells » ayant souffert aussi de deux ou trois erreurs de rythme dans son jeu de guitare. Côté attitude, il pratique la « duckwalk » de Chuck Berry plus qu’à son tour, et on n’a pas échappé à la tournante à même le sol, même si c’est sur une plateforme ascensionnelle que cela se passe. Durant le blues « The Jack », Angus enlève son veston, sa chemise et sa cravate, évoquant un petit côté Claude François, pas vraiment rock ‘n roll!

Un rappel convenu (2 minutes d’attente…) avec deux classiques, « Highway to Hell » repris en chœur par le public, et « For those About To Rock », appuyé dans son final par les détonations de 6 canons. Les lumières ont été ensuite allumées immédiatement, signifiant la fin de la grande messe et le public ravi, à l’exception d’un isolé (suivez mon regard…), s’est levé pour partir, visiblement comblé.

AC/DC est au hard rock ce que les Stones sont au rock, soit des inventeurs de riffs avec un frontman chanteur qui assure. Jagger a tout de même nettement plus de classe, de finesse et d’énergie que Johnson et Richard plus de gueule que Young. Aujourd’hui, avoir assisté à ce concert d’AC/DC me conforte dans mon opinion, à savoir que je considère toujours le succès d’AC/DC comme étant largement surestimé.

Setlist Anvers 1er mars 2009:

  1. Rock’n Roll Train
  2. Hell Ain’t a Bad Place To Be
  3. Black In Black
  4. Big Jack
  5. Dirty Deeds Done Dirt Cheap
  6. Shot Down in Flames
  7. Thunderstruck
  8. Black Ice
  9. The Jack
  10. Hell’s Bells
  11. Shoot to Thrill
  12. War Machine
  13. Anything Goes
  14. You shook Me All Night Long
  15. TNT
  16. Whole Lotta Rosie
  17. Let There Be Rock
  18. Highway To Hell (Rappel)
  19. For those About To Rock (Rappel)

7 thoughts on “AC/DC à Anvers

  • Bonjour! Voici un article rédigé sans aucune complaisance…mais qui reflète bien ce que mon ami et moi avons ressenti au sortir du concert de ce 1er mars! Nous sommes admirateurs d’AC/DC tous les deux, mais sans fanatisme aveugle et, nous qui n’avions jamais vu le groupe qu’en dvd, nous sommes un peu restés sur notre faim: le show était sympa…mais juste sympa,sans plus…Nous avons cherché et attendu en vain la spontanéité, l’effet de surprise qui aurait fait de ce concert un moment unique, inoubliable, et aurait fait passer au second plan cet inévitable goût de déjà-vu (mais qui envisagerait le show sans la cloche, Rosie, les canons et les cornes d’Angus?Personne!). Nous pourrons donc conclure que, AC/DC, nous les avons vus, moyennement appréciés et que nous ne battrons plus avec autant d’enthousiasme et d’énergie pour obtenir des places. C’était à voir…et c’est chose faite!
    Véro

  • Bon d’accord, peut être que je fais partie des fans inconditionnels qui trouveraient AC/DC complètement géniaux même si ils commençaient un trivial poursuit sur scène en plein milieu d’un concert. Mais je ne peux pas laisser passer ça!

    Bon d’accord, Brian Johnson est un peu impersonnel mais je vous assure que quand la foule se relâche, il sait la récupérer. Il faut également comprendre les pauses. Étant au premier rang, contre la rambarde de sécurité, j’ai vu de mes propres yeux Brian récupérer son souffle entre deux chansons car c’était ça le concert : ils ont mouillés leur chemise et se sont donnés à 100% pour faire plaisir à leurs fans! Pourtant, ils ne sont pas obligés de le faire. Ils ne sont pas obligés de rajouter des dates exprès afin que leurs fans puissent venir les voir. Il faut le rappeler qu’ils effectuent actuellement une tournée avec 83 dates en très peu de temps.

    Je ne pense également pas que ce soit une histoire d’argent vu les prix très correct des tickets par rapport aux moyens déployés contrairement à ce que l’on a pu voir pour les Stones. Je pense que c’est essentiellement le respect de fans.

    Bon d’accord, on peut dire que l’Angus qu’on a vu n’était pas celui du “No Bull”. Peut être qu’il a ralenti des morceau tels que “Thunderstruck”. On sent peut être, ce qui ne m’étonnerait pas, un petit peu d’arthrose dans les doigts. J’ai vu Chuck Berry, qui n’était pas loin de ses 80 ans, jouer avec ses doigts qui étaient bouffés par l’arthrose. Pourtant je me suis pas dit qu’il était mauvais guitariste. Je sais ce qu’il a déjà fait et l’esprit était encore là. Il nous a même fait le légendaire “duck walk”! Ils restent des hommes et c’est normal qu’ils se fatiguent.

    Mais techniquement, ça reste le blues et le rock’n’roll! C’est la gammes pentatonique un point c’est tout! C’est puissant et ça vient de l’âme et je préfèrerais cent fois ça à la diarrhée musicale et froide des speedmaster à la Vai ou Satriani.

    De toute façon, AC/DC ont toujours eu les pieds sur terre et ont toujours respectés leur style malgré les nombreuses critiques à cause de la similarité entre les albums et leur simplicité musicale. Mais ils ont réussi à créer leur propre identité musicale, ils aiment ce qu’ils font et ils ont compris qu’ils ne sont pas les seuls. La simplicité et la puissance est leur mot d’ordre. En gros, l’efficacité. Ils ont fait une sublime carrière de presque 40 ans et ont prouvés que le rock’n’roll est encore là et ne s’arrêtera pas, tels un train lancé à toute allure!

  • How is it possible that Music in Belgium had only Eric as a reporter to send to this concert? Next time, email me and I’ll take care of this onerous task.
    The article should have begun with: Eric Piettre is a non-entity whose opinion is completely inconsequential. By the end of the article, we, too, could say with assurance, Aujourd’hui, ayant lu cet article d’Eric Piettre me conforte dans mon opinion, à savoir que je considère toujours le succès d’Eric Piettre comme étant largement surestimé. En effet, does Eric have a noticeable presence, as AC/DC does?

    Sans doute, in spite of Eric’s lame efforts, AC/DC will survive this non-review and will be be well remembered long after Eric passes from the scene.

  • Eric, vous portez très bien votre nom ! Quel piètre article que celui-là ! N’y a-t-il personne d’autre dans votre équipe pour émettre un avis OBJECTIF ?
    Comment se prétendre critique musical lorsqu’on avoue ne pas avoir UN SEUL album d’un groupe présent dans le paysage du rock depuis 35 ans ????

    Ce concert était celui que nous attendions, tout simplement. Pour votre information, les concerts de ce groupe sont reconnus pour leur qualité, et surtout, leur setlist qui a TOUJOURS été quatre à cinq morceaux du nouvel album suvis des “classiques”, ceux-ci même accompagnés et orchestrés d’une manière précise… Le strip sur The Jack est connu (et ce, depuis plus de vingt pauvre ignare, tout comme la ‘DuckWalk’ au début des années 70′ !) mais leur force est justement d’avoir pu rester au fil des ans ce qu’ils sont, d’avoir gardé leur identité.

    Les lives se sont toujours tournés sur les prestations d’Angus et de Brian… et c’est logique puisque c’est ainsi pour tous les groupes de cette trempe (dites mois donc ce qu’il en est de la prestance pour Metallica par exemple ???) !

    Ensuite, se permettre d’écrire ‘sans touche personnelle’ est ridicule tant le riff est reconnaissable sur chaque morceau qu’AC/DC a pu sortir !

    Enfin, dire qu’Angus Young n’est pas un guitariste exceptionnel est preuve d’un manque de respect total alors que nombre de guitaristes professionnels dans le monde ne se le pemettraient jamais et le respectent pour ce qu’il est ! Pour qui vous croyez vous petit monsieur ?

    Précision : les deux derniers morceaux ne sont même pas des rappels (il n’y en n’a pas eu car le public un minimum avertit SAIT que leur live se terminent ainsi depuis des années !). ‘Ceux qui vont rocker te saluent’ au cas où il serait nécessaire de préciser : la messe est dite !

    La prochaine fois, laissez donc la joie à des vrais amateurs de profiter du show qu’ils savent qu’ils vont avoir, celui qu’ils attendent… pour deux fois moins cher que certaines pop-star !

    Notez que vous avez beau les décrier, les artistes à qui vous les comparez sont d’un niveau tout aussi élevé… bizarre non ?

  • Un avis neutre est toujours intéressant et bienvenu. Mais celui d’un détracteur est par contre lassant dans sa prévisibilité. Je vous imagine très bien, cher Eric, en train de vous faire ch… , tuant le temps à rédiger la liste des courses au GB en attendant que le supplice se termine. Personne ne vous obligeait, et surtout pas une conscience professionelle en berne.
    Na parlons même pas de l’ignorance béatement affichée: attribuer les riffs d’anthologie d’AC/DC à Angus alors que tout le monde (à part vous visiblement) sait pertinemment qu’ils sont l’oeuvre de Malcolm Young suffit à vous décrédibiliser à vie sur le sujet.
    Du coup, certaines remarques plutôt pertinentes – comme le relatif manque de charisme d’un Brian Johnson en pilote automatique, surtout si on le compare à son irremplaçable prédécesseur – passent à la trappe.
    Par contre, les remarques sur le manque de subtilité et de touche personelle de la section rythmique vous replongent illico dans le marais de votre ignorance: tout musicien qui a un jour joué en groupe un morceau d’AC/DC (ce que visiblement vous n’avez jamais fait) sait pertinemment que ce qui fait que le morceau “fonctionne” ou pas, c’est le swing de cette section rythmique à côté de laquelle vous êtes remarquablement passé: l’art des grands, c’est de faire apparaître facile ce qui ne l’est pas. Mais la notion de “swing” doit totalement échapper à quelqu’un qui cite Portnoy en référence …
    Doit-on même évoquer vos remarques sur le jeu d’Angus Young? Vous devez faire partie des aigris qui n’ont toujours pas intégré le fait que ce guitariste, dans les limites étriquées de la pentatonique, dégage mille fois plus d’énergie et d’expressivité (ne serait-ce que dans son vibrato tenu pour extraordinaire par quiconque a un jour tenu une six-cordes entre ses mains) que les habituels laborieux à la Petrucci (citant Portnoy, j’imagine que ce dernier est votre référence en matière de talent guitaristique … ). Si vous saviez le nombre de guitaristes qui ont appris à jouer grâce à ce modèle de générosité.
    La prochaine fois, faites quelque chose de vraiment excitant, comme un mot croisé ou (mais attention au coeur) un bingo. Mais laissez la critique rock aux passionnés plutôt qu’aux fonctionnaires.

  • A Helen 13 (notamment)

    Je tiens à préciser, sauf erreur de ma part, que MiB n’a aucunement reçu d’accréditation presse pour ce concert, et qu’ Eric y a été de ses propres deniers.

    La réponse de l’organisateur à notre demande d’accréditation fut du texto style “AC/DC ne sait pas ce que le mot gratuit veut dire”. Mais passons. Je les ai vu à Kiewit il y a des années et j’ai assisté à un show mémorable. J’aurai bien aimé les voir à Anvers cette fois-ci afin de savoir si la bonne impression que j’ai eu de leur dernier album (cf ma chronique) pouvait se confirmer, mais hélas, l’organisation en a décidé autrement.
    Il est clair qu’on a chacun nos goûts, donc je ne préjugerai pas de l’avis d’Eric.
    Regardez par exemple ma chronique sur Slayer à Anvers. Ce concert m’a profondément emm….. alors que j’aime Slayer. Pourtant d’autres ont trouvé ça formidable. Un avis, ou une chronique, ne reste que l’expression d’une impression personnelle. Merci en tout cas à vous tous pour vos remarques et vos avis/rectificatifs.

  • Pour émettre une critique aussi peu objective c’est soit que l’on est ignorant, soit qu’on n’a pas écouté assez attentivement la discographie d’ac/dc.

    Par exemple, il suffit d’écouter l’album Let There Be Rock. Un pur concentré de rock’n’roll. Quelle performance guitaristique.

    Et que dire du live au Pavillon de Paris en 1979 ? Vous n’avez certainement pas dû le regarder une fois dans votre vie.

    Tout ça pour dire que je trouve un peu petit de juger ac/dc sur un concert qui a lieu 30 ans après, alors que l’âge à forcément altéré, un peu, l’énergie originale du groupe.

    Non vraiment quel manque de respect.

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