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Interview de Simone Simons

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2014 s’annonce comme un excellent cru pour le groupe Epica, avec la sortie de son nouvel opus «The Quantum Enigma». Music in Belgium a eu la chance d’assister à la release party du nouveau cd le 30 avril dernier dans la superbe salle 013 à Tilburg. Mieux encore, Simone Simons nous a accordé une brève interview deux jours plus tard, soit le jour même de la sortie officielle du cd. Music in Belgium: Bonjour Simone. Merci tout d’abord de nous accorder cette interview et toutes nos félicitations pour le nouvel album. Que peux-tu nous dire sur le processus de création qui a abouti à la naissance de «The Quantum Enigma»?

Simone Simons: Nous avons mis à profit le temps de ma grossesse pour peaufiner l’écriture de l’album. Cela nous a aussi permis de nous réunir pour travailler ensemble. Il faut savoir que nous habitons assez loin les uns des autres. Plutôt que de travailler à distance chacun de son côté, nous avons choisi de nous retrouver tous ensemble au même endroit pour écrire et composer.

MiB: Les changements dans ta vie, en particulier la naissance de ton fils, ont-ils eu un impact sur l’écriture des nouveaux morceaux?


Simone Simons: Chaque fois que nous entamons l’écriture d’un nouvel album, nous sommes un peu plus mâtures. C’est déjà notre 6e album studio et notre écriture a évolué. Chacun est enrichi de son histoire personnelle et cela se ressent aussi dans l’écriture. Les thèmes abordés sont en effet peut-être un peu plus adultes.

MiB: Justement, à ce propos, peux-tu nous en dire un peu plus sur la thématique de l’album?

Simone Simons: Le thème de la mécanique quantique qui étudie les plus petites particules de la réalité qui nous entoure. Ce thème nous a été inspiré par la multitude de détails et de choix dont l’imbrication aboutit à la création d’un album. Chaque détail, même le plus infime, contribue à façonner la réalité qui nous entoure. C’est la même chose avec la physique des particules. Le parallèle nous a frappé. Nous avons aussi voulu explorer le lien entre notre environnement physique et notre conscience. Nous ne voyons pas les choses comme elles sont, nous les voyons en fonction de ce que nous sommes. L’univers est en somme fait d’énergie et l’énergie est influencée par l’esprit. L’esprit crée donc la réalité et la contrôle. Nous avons donc aussi voulu explorer les bons et les mauvais côtés du cerveau humain et leur influence sur la réalité qui nous entoure.

MiB: Comment s’est réparti le travail de composition entre les membres du groupe?

Simone Simons: Le nouvel album est un véritable ouvrage collectif. Rob (Van Der Loo), notre nouveau bassiste, a un groove bien à lui et cela se ressent sur scène et dans les morceaux enregistrés en studio. Les garçons ont composé l’essentiel de la musique et j’ai donné mon avis. C’est ainsi que les morceaux ont été écrits pour la musique. Les lignes de chant sont écrites par Marc (Jansen) et moi-même.

MiB: On a pu voir sur les réseaux sociaux qu’Epica a joué quelques morceaux aux States, notamment une superbe version acoustique de «Canvas of Life». Comment un groupe réussit-il le tour de force de se faire inviter à jouer des morceaux en avant-première aux States?

Simone Simons: Notre label avait organisé une mini-tournée promotionnelle pour la sortie du nouveau CD. Cette fois-ci, c’était aux States où nous avons de nombreux fans. Nous y avons pris beaucoup de plaisir.

MiB: Les premières réactions ont l’air très positives. Comment faites-vous pour que le succès soit toujours au rendez-vous?


Simone Simons: La release party s’est très bien passée. Le concert était sold-out. C’est un magnifique cadeau que le public nous a fait, d’autant que c’était notre premier grand concert depuis longtemps. Nous avons pris beaucoup de plaisir à retrouver la scène et le public.

MiB: On peut entendre sur le CD, comme sur plusieurs de vos précédents albums, une influence asiatique qui s’est d’ailleurs manifestée sur scène par la présence de dragons chinois. D’où vient cette inspiration orientalisante?

Simone Simons: Le morceau était déjà écrit. Nous avons toujours essayé d’intégrer ici ou là des éléments inspirés de la musique orientale. Nous trouvons que cela se marie bien au style d’Epica. Le fait est que nous avons aussi fait un voyage en Chine, ce qui nous a donné l’idée des dragons sur scène. Mais indépendamment de cela, je pense qu’il y aura toujours une touche « exotique » dans notre musique.

MiB: Par les temps qui courent, il est remarquable de pouvoir vivre de sa musique. Quel est le secret du succès d’Epica?

Simone Simons: Depuis le début, notre groupe n’a pas cessé de se produire sur scène le plus possible. Epica a joué énormément et dans un nombre impressionnant de pays. Nous avons donc un peu partout des fans fidèles qui répondent présents quand nous donnons des concerts. Nous accordons beaucoup d’importance à la scène et c’est la raison pour laquelle tournons donc une grande partie du temps.

MiB: Pour en revenir à l’écriture, tu n’as jamais eu l’envie de te lancer dans un projet solo?

Simone Simons: Si. Je voudrais bien consacrer un peu de temps à un projet solo de jazz. Mais je voudrais aussi mener à bien un autre projet de musique métal sans grunts. En revanche, je n’ai aucune idée de quand ces projets verront le jour. Il faudra trouver du temps. Mais aucune date n’est prévue.

MiB: À propos de temps, les nombreuses tournées du groupe ne vont-elles pas te prendre trop de temps, maintenant que tu as un enfant? Ou comptes-tu, comme certaines de tes collègues féminines, emmener ton fils avec toi en concert ?

Simone Simons: Pour l’instant, je ne pars pas en tournée avant le mois de septembre. Mon fils aura alors presque un an. Il restera dans son cocon familial pour mener une vie aussi normale que possible.

MiB: Dans les concerts annoncés, il y a la salle mythique de l’Olympia. Quelle impression cela fait-il d’aller jouer dans cette salle mythique?

Simone Simons: Nous avons déjà joué dans beaucoup de salles parisiennes. Après l’incendie de l’Élysée Montmartre, nous devions trouver une salle et cela faisait déjà un petit temps que l’Olympia figurait dans notre shortlist. Je me réjouis de jouer dans cette salle où se sont produits tant d’immenses artistes.

Photos © 2014 Hugues Timmermans

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