CD/DVDChroniques

3.2 – Third impression

0 Shares
Notre évaluation
L'évaluation des lecteurs
[Total: 0 Moyenne: 0]

A l’occasion de la sortie de l’album ʺThe rules have changedʺ en 2018, nous vous avions raconté la genèse de ce disque, qui remontait en fait à 1987. À l’époque, un groupe appelé 3 avait été monté par Robert Berry, en compagnie de Carl Palmer et Keith Emerson, les légendaires membres d’Emerson Lake & Palmer. Un album en 1988, et puis c’est tout. Qu’à cela ne tienne, 27 ans plus tard, les discussions pour composer un successeur à ce disque reprennent entre Robert Berry et Keith Emerson, sous les bons offices du label Frontiers Music. Un projet est quasiment finalisé avec les bandes musicales composées par Keith Emerson, mais celui-ci succombe à la dépression nerveuse qui le pousse au suicide en mars 2016. Robert Berry a quand même réalisé son album sous la dénomination de 3.2 en 2018 mais ce qu’on ne savait pas, c’est que le regretté Keith Emerson avait pondu tellement d’idées et de thèmes musicaux sur de vieilles cassettes audio qu’il en restait pour une seconde fournée.

Et voilà donc ʺThird impressionʺ, album du projet 3.2 de Robert Berry et du fantôme de Keith Emerson, dont le titre trompeur n’est pas un troisième disque mais bien un deuxième. On ne va pas camoufler le suspense plus longtemps en révélant que cet album est complètement dans la lignée du précédent. Robert Berry a exploité les bandes restantes de Keith Emerson et les a adaptées, retravaillant les parties d’orgues fières et altières du défunt, typiques de sa marque de fabrique. Autour, Robert Berry a procédé à toutes les instrumentations de guitares, basse et batterie, assurant le chant également.

Au programme, un rock progressif musclé et volontaire, dans l’esprit des années 80, du bon vieux temps d’Asia et du Yes renouvelé. Robert Berry a encore fait un travail soigné et il passe avec la même aisance de morceaux épiques (ʺTop of the worldʺ, ʺKiller of hopeʺ) à des mélodies plus sensibles (ʺMissing pieceʺ, la ballade ʺA bond of unionʺ). Quelques titres ont des caractéristiques intéressantes, comme ʺThe devil of Liverpoolʺ et son rythme changeant, offrant de beaux échanges entre la guitare et les claviers, ou encore les ambiances jazz chez ʺEmotional triggerʺ. On garde cependant le plus impressionnant pour la fin avec ʺNeverʺ, qui est en fait la dernière chanson envoyée par Keith Emerson à Robert Berry et par conséquent la dernière qu’il ait écrite de sa vie. Robert Berry a réussi à en faire une adaptation grandiose, respectant le côté épique des solos d’orgue, ajoutant des solos de guitare bien serrés et nerveux, afin de coller à l’esprit conquérant de ce titre de près de neuf minutes. Un beau final pour rendre hommage à un grand musicien.

Si on ne connaissait pas l’histoire derrière 3.2, on jurerait que cet album a été fait par un groupe authentique, jouant en live dans le studio. Quand on sait que ce disque est un montage posthume, on en manifeste d’autant plus d’admiration envers Robert Berry, qui a su faire renaître le grand Keith Emerson le temps d’un album qui salue la mémoire de ce dernier.

Le groupe :

Robert Berry (chant, guitare, basse, batterie)
Keith Emerson (claviers)

L’album :

ʺTop of the Worldʺ
ʺWhat Side you’re onʺ
ʺBlack of Nightʺ
ʺKiller of Hopeʺ
ʺMissing Piece
ʺA Bond of Unionʺ
ʺThe Devil of Liverpoolʺ
ʺEmotional Triggerʺ
ʺA Fond Farewellʺ
ʺNeverʺ

https://www.facebook.com/Robertberrymusic

Pays: US
Frontiers Music
Sortie: 2021/02/12

Laisser un commentaire

Music In Belgium