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DEATHFUCKINGCUNT – Decadent perversity

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Amis de la finesse, amateurs de tendresse, amoureux de la poésie élégiaque, collectionneurs de soie et de dentelle, bonjour. Et au revoir tout de suite, parce que je préfère le dire tout de suite, cet album n’est pas pour vous. On se demande bien pour qui il peut être d’ailleurs, tant les Australiens de DeathFuckingCunt mettent la barre de l’extrême à des hauteurs insoupçonnées. Cette bande de brutes finies pratiquent en effet un death metal ultra-technique et en même temps d’une violence qui ferait passer Slipknot pour un club de vieux amateurs de cigares cubains.

L’origine du mal commence à Perth en 2007, lorsque Brad Trevasks (basse) et Dan Grainger (batterie), qui constituent également la section rythmique des black métallurgistes de Wardaemonic, font alliance avec Blake Simpson (chant, ex-Beyond Terror Beyond Grace, ex-Gallows for Grace) et le guitariste Tristan Gardner (ex-The Alchemont) pour mettre au point un complot sonore contre l’humanité qui s’appellerait DeathFuckingCunt, un nom plein de grâce et de délicatesse. Le groupe s’appelle aussi DFC pour faire plus simple et pour pouvoir jouer dans les patronages catholiques le dimanche après-midi dans attirer l’attention sur son nom quelque peu sulfureux.

Le combo commence à torturer les tympans avec son premier album ʺSplit roastʺ (2009), un disque partagé avec le groupe grindcore Cuntscrape. En 2010, Tristan Gardiner est mangé (hypothèse fantaisiste mais pas complètement dénuée de fondement) et il est remplacé par Ollie Morgan, un garçon qui accompagne Wardaemonic en concert et qui a aussi une carrière bien fournie (Habitual Depravity, Necropathy, Viraemia, ex-Naetu, ex-Solus ex-Inferis, ex-The Ritual Aura, ex-Befallen, ex-Obscenium, ex-Chaos Dimension, ex-Grimfrost, ex-Isartu, ex-Lust for Pandora, ex-The Singularity). Le nouveau bretteur participe à l’album ʺUngodly violationʺ, qui sort en mai 2013 sur Prime Cuts Music et dont les titres des chansons parlent d’eux-mêmes (ʺMummified in prophylacticʺ, ʺBroken glass colonoscopyʺ, ʺSuffocated by macromastiaʺ, ʺBeset by rapistsʺ, pour citer les plus délicats.

En 2017, DeathFuckingCunt connaît une brève éclipse. On ne sait pas si ses membres sont partis faire un pèlerinage à Lourdes ou s’ils ont suivi un atelier de macramé quelque part en Provence mais le plus important pour l’humanité, c’est que tout ce petit monde se remet en position de combat en 2018 pour préparer l’album suivant. Cela prend un peu de temps car il faut sans doute beaucoup de patience et d’effort quand on cherche l’inspiration pour écrire des chansons sur le démembrement des chats, la décapitation de zombies finlandais ou la cuisson au court-bouillon de quêteuses de l’Armée du Salut.

Sur ces entrefaites, le groupe est repéré par la maison Transcending Obscurity qui lui permet de sortir son deuxième album ʺDecadent perversityʺ. Ici encore, on cultive l’amour des petits oiseaux et des fleurs des champs avec des chansonnettes intitulées ʺMulesing the malformedʺ, ʺConceived in formaldehydeʺ, ʺDevoured by eunuchsʺ, ʺBlunt force vasectomyʺ ou ʺSuicidal masturbatory flagellationʺ. La pochette est également tout en douceur puisqu’elle représente un dessin parmi les plus effroyables qu’il nous ait été donné de voir, un truc qui ferait passer les pochettes de Cannibal Corpse pour des illustrations des bandes dessinées de Martine. Et musicalement, ça déboule comme une colonne blindée russe dans les plaines ukrainiennes avec une rythmique qui rafale à 400 coups à la minute, des borborygmes d’ours en train de brûler dans un incendie de forêt et des guitares qui jouent plus vite que le son, si bien qu’on voit d’abord les doigts silencieux du guitariste sur le manche avant d’entendre le bruit.

C’est donc un vrai nettoyage par le vide du cortex préfrontal auquel se livrent nos amis de DeathFuckingCunt. Faites écouter cet album à la maitresse d’école de vos enfants et vous devrez la ramasser avec une éponge car elle aura littéralement fondu sur place. Il n’empêche que ce ʺDecadent perversityʺ peut rester un plaisir coupable pour les esthètes qui veulent jouer au plus malin et se prévaloir de connaître des groupes qui ont été écoutés par seulement 343 personnes dans le monde.

Le groupe :

Blake Simpson (chant)
Ollie Morgan (guitare)
Brad Trevaskis (basse)
Dan Grainger (batterie)

L’album :

ʺMulesing the Malformedʺ (03:30)
ʺFisted Into Formʺ (03:16)
ʺConceived In Formaldehydeʺ (03:58)
ʺEmphatic Deflorationʺ (04:15)
ʺDevoured By Eunuchsʺ (03:37)
ʺBlunt Force Vasectomyʺ (03:40)
ʺDecadent Perversityʺ (03:55)
ʺSuicidal Masturbatory Flagellationʺ (04:10)
ʺGarroted By Frenulumʺ (05:33)

https://deathfuckingcunt.bandcamp.com/
https://www.facebook.com/DFCaustralia

Pays: AU
Transcending Obscurity
Sortie: 2022/06/10

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