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JUCKER (Louis) & COILGUNS – Play Krakeslottet and other songs from the Northern shores

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Louis Jucker est ce musicien suisse qui a 200 idées par jour et dont nous avons déjà parlé à l’occasion de la sortie de son EP ʺThe black lakeʺ (2015) et de sa collaboration avec ses compatriotes de Coilguns sur l’album ʺMillenialsʺ (2018). Les lecteurs qui veulent tout connaître sur la vie et l’œuvre de Louis Jucker peuvent se reporter aux chroniques concernant ces albums.

Avoir des nouvelles de Louis Jucker est toujours une perspective alléchante car on ne sait jamais à quelle sauce musicale ce génie capricieux va nous cuisiner. Ici, avec cet album live au titre interminable de ʺPlay Krakeslottet and other songs from the Northern shoresʺ, il nous permet de rattraper un épisode de sa carrière que nous avions manqué, l’album ʺKrakeslottetʺ paru en 2019. Ce titre signifie le château des corbeaux en suédois. Nous pouvons donc nous attendre à y trouver une certaine définition du sinistre et de la froidure.

C’est à l’occasion d’une tournée d’un an pour la promotion de cet album avec ses acolytes de Coilguns que Louis Jucker travaille et retravaille les morceaux de ʺKrakeslottetʺ. Show après show, les titres deviennent plus lourds, plus erratiques, plus menaçants. A la fin de la tournée, les musiciens sentent le besoin de s’enfermer dans un studio et de rejouer les titres de l’album avec cette nouvelle patte lourde et angoissée. Jucker et ses hommes déposent les flight cases au studio Farrago à Crissier, une bourgade à un jet de pavé de Lausanne. Ils sortent les instruments et jouent direct en mode live, sans overdubs ni aucun effet de post-production, ayant recours à un enregistrement en 24 pistes, façon Seventies, brut de décoffrage. L’ingénieur Charlie Bernath coffre le son sauvage sur bande et le mixage analogique est fait par Louis Jucker avec l’aide de Charlie Bernath et Luc Hess.

Le groupe ne joue pas vraiment l’intégrale de ʺKrakeslottetʺ mais en exécute cinq extraits (ʺSeagazerʺ, ʺThe streamʺ, ʺStorage tricksʺ, ʺBack from the mineʺ, ʺMerry dancersʺ). ʺWe will touch downʺ et ʺThe woman of the dunesʺ viennent du EP ʺSome of the missing ones downʺ, sorti en 2015. Enfin, Louis Jucker et Coilguns interprètent aussi ʺA simple songʺ et ʺStay (in your house)ʺ, deux morceaux en provenance de l’album ʺThe dead radioʺ de Marylène Furrer et Louis Jucker (un album faisant partie d’une fresque en cinq disques réalisée par Louis Jucker et différents artistes, du nom de ʺL’altro mondoʺ, en 2012).

Nous avons ici tous les éléments en main pour apprécier un album puissant et dépouillé, aux cadences dictées par la guitare rugueuse et simple de Louis Jucker (ʺWe will touch downʺ), les rythmiques tempétueuses (ʺSeagazerʺ), les lourdeurs bluesy (ʺA simple songʺ), le psychédélisme urgent (ʺThe streamʺ) ou les mélopées dramatiques (ʺ Back from the mineʺ). Les réminiscences nirvanesques ou King Gizzard & The Wizard Lizard se pressent dans les esprits, ainsi qu’un certain esprit stoner (ʺThe woman of the dunesʺ). Le disque se termine avec ce qui devrait être le hit de cet été viral, confiné et masqué : ʺStay (in your house)ʺ, descente dépressive de huit minutes dans un univers proche des Smashing Pumpkins. A nouveau, et on ne le répétera jamais assez : la Suisse est un formidable nid abritant des tas de groupes originaux et pleins d’idées, ne l’oublions pas.

Le groupe :

Louis Jucker (chant, guitare et orgue)
Donatien Thiévent (basse, minilog et chant)
Jona Nido (guitare et chant)
Luc Hess (batterie et chant)

L’album :

ʺWe Will Touch Downʺ (3:44)
ʺSeagazerʺ (4:37)
ʺA Simple Songʺ (4:17)
ʺThe Streamʺ (4:00)
ʺStorage Tricksʺ (3:38)
ʺBack from the Mineʺ (3:55)
ʺThe Woman of the Dunesʺ (4:30)
ʺMerry Dancersʺ (8:38)
ʺStay (in Your House)ʺ (8:03)

Pays: CH
Hummus Records
Sortie: 2020/07/10

https://www.facebook.com/coilguns

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