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MALEVOLENT CREATION – The 13th beast

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Comment compléter une chronique de disque en respectant notre règle interne de 150 mots minimum? Avec Malevolent Creation, il suffirait de citer le nom et prénom de tous les musiciens qui ont accompagné le guitariste fondateur Phil Fasciana depuis 1987 et on arrive largement au compte. Et voilà, terminé, on peut aller jouer au foot dans la cour. Mais ce serait trop simple et il vaut mieux profiter de la sortie de ce 13e album du groupe, très justement appelé ʺThe 13th beastʺ pour évoquer un peu le parcours de Malevolent Creation.

Le chiffre de douze batteurs, six bassistes et six guitaristes lead qui ont été ʺconsommésʺ par le ténébreux rythmicien Phil Fasciana en dit long sur la versatilité musicale de ce garçon. Il n’y a guère que les chanteurs, au nombre de deux (plus un troisième qui faisait aussi bassiste), qui ont été relativement épargnés par les valses internes. Mais là, en ce qui concerne le plus ancien d’entre eux, Brett Hoffman, c’est la Faucheuse qui s’est chargée de faire le ménage en 2018.

Cette lourde perte a amené Phil Fasciana à repartir complètement de zéro avec son nouveau line-up, comme il avait pu le faire en 1998, à l’époque de l’album ʺThe fine art of murderʺ (où Brett Hoffman effectuait un retour dans le groupe après une absence de quatre ans). Ici, rien que des nouvelles têtes : Lee Wollenschlaeger (guitare et chant, également chez Imperial Empire, Throne of Nails, ex-DieVersion), Josh Gibbs (basse, parallèlement chez Swamp Gas, Thrash or Die, ex-Solstice) et Phil Cancilla (batterie, détenteur d’une carrière fournie chez Bits of Gore, Primitive Brutality, Intimidation, Nocturnal Wind, Tristram et ex-Disfiguring the Goddess, ex-Narcotic Wasteland, ex-Zorakarer, ex-Misericordiam).

Le groupe repart sur un deuxième disque chez le label Century Media, après la parution du controversé ʺDead Man’s pathʺ en 2015. A l’époque de ce précédent album, Malevolent Creation avait un peu tendance à prospérer dans la routine avec ce disque reprenant l’acquis sans chercher à innover ou affiner les propos. Qu’en est-il du treizième album?

Pour répondre à cette question, je me suis rafraîchi la mémoire au sujet de Malevolent Creation en réécoutant rapidement des extraits des précédents albums. Conclusion : la voix de Brett Hoffman était celle qui convenait le mieux à Malevolent Creation, même si les albums où il participe n’ont pas toujours été excellents (le troisième opus ʺStillbornʺ de 1993 avait en effet un peu de mal à rivaliser avec le bien meilleur deuxième album ʺRetributionʺ de 1992). Mais cette règle n’est pas forcément absolument puisque même avec un chanteur moins doué (le bassiste Jason Blachowicz), un album comme ʺEternalʺ (1995) se révélait toutefois formidable et inventif. Mais c’était moins le cas du successeur ʺIn cold bloodʺ (1997) qui faisait un peu dans la redite. Et qu’en est-il de Kyle Symons qui chante sur les albums ʺThe will to killʺ (2002) et ʺWarkultʺ (2004)? Il redonne un coup de fouet au groupe, avec son style vocal plus grossier que celui d’Hofffman. Lorsque ce dernier revient, on retrouve un Malevolent Creation en quelque sorte en vitesse de croisière avec des albums ʺDoomsday Xʺ (2007) et ʺInvidious Dominionʺ (2010), qui sont corrects mais ne cherchent pas trop la prise de risque. C’est la tendance que l’on retrouve sur ʺDead man’s pathʺ et sur ce dernier ʺThe 13th beastʺ qui reproduit les plans musicaux que Malevolent Creation conserve dans ses bureaux d’études et qu’il ressort bien tranquillement au moment de faire un nouvel album. Il y a quand même une nouveauté par rapport aux derniers albums, c’est la voix de Lee Wollenschlaeger avec laquelle il va falloir s’habituer car, je le répète, Brett Hoffman était quand même parvenu à faire de ses cordes vocales une marque de fabrique de Malevolent Creation.

Pays: US
Century Media
Sortie: 2019/01/18

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