MAURSETH, Benedicte – Benedicte Maurseth
Bénédicte Maurseth est une musicienne remarquable, ancrée dans la tradition et pourtant visionnaire, le son unique de son violon Hardanger affichant à la fois la fragilité éloquente et la puissance brute de l’esprit humain. Ici, dans son album peut-être le plus personnel à ce jour, elle est seule mais jamais isolée; elle célèbre ses liens avec son passé et les propulse dans l’avenir.
Son jeu est comme la douceur veloutée d’un sol forestier, la lumière qui revient après l’obscurité hivernale, un aigle planant dans le ciel. C’est la musique qui appartient à la Norvège, au monde et au-delà.
Sa carrière est impressionnante, ayant de nombreux albums à son actif dont Over Tones sur le label ECM en 2014. Elle a collaboré avec des musiciens défiant le genre tels que Nils Økland et Marilyn Crispell, David Rothenberg, le luthiste Rolf Lislevand et le célèbre écrivain norvégien Jon Fosse. Elle est recherchée en tant que collaboratrice en raison de sa croyance en l’expérimentation et l’improvisation et son sens de l’aventure créative.
Du mystérieux “Bygdatråen” à sa voix discrète dans “Og fargane skiftar på fjorden” en passant par Huldre Mi, qui ouvre l’album, semblable à une prière, elle révèle une profonde croyance en ce qu’elle fait. Benedicte confie avoir des «variations» ou des «options» lorsque l’on travaille avec des airs d’il y a des siècles; c’est sa façon naturelle d’aborder la musique depuis l’enfance et ses cours avec son professeur Knut Hamre. «Se tromper» n’est pas une possibilité, et cette approche ne s’inscrit pas non plus dans l’héritage de la musique traditionnelle norvégienne. Les langues norvégiennes, parlées ou musicales, reflètent des traditions géographiques, des besoins et des expressions humaines extrêmement variés. Vous ne pouvez pas vous tromper mais vous pouvez célébrer les différences, les différences d’interprétation des airs, les différences de techniques.
Son collaborateur ici, son propre violon, est un partenaire égal, et on a l’impression qu’ils travaillent ensemble pour trouver le son riche et puissant que nous entendons dans ces morceaux.
Les qualités mystérieuses du violon Hardanger sont là. Comme ce serait magique d’être un visiteur invisible dans un espace où Bénédicte et son violon conversent, discutent, luttent parfois avec un air, parfois s’amadouent dans un espace différent, pleurent parfois et rient souvent. La musique que nous entendons sur ce CD est sûrement issue de cette relation intime, dont on voudrait en savoir plus, bien que nous sachions que c’est aussi quelque chose de profondément personnel et privé.
Benedicte Maurseth: Violon Hardanger, voix
Pays: NO
Heilo HCD7347
Sortie: 2019/06/07