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CONTROLSTATE – The delta pack

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Du côté d’Ypres en 2007 naît un groupe baptisé ControlState. Les musiciens qui le composent associent leurs influences hardcore et metal pour élaborer un style qu’ils décrivent comme metalcore mais qui pencherait davantage vers le postcore. Commence alors le parcours obligé pour tous les groupes qui ne choisissent par la pop commerciale ou la chanson gentillette, c’est-à-dire quelques années de galère à répéter, faire des démos, trouver des concerts, compter chaque sou pour acheter du matos et espérer un jour que ça le fera.

ControlState est bien déterminé à faire son chemin et sort un premier album en 2009, “The powerhouse”. Bram Vervisch (chant), Nicolas “Mobi” Herregat (guitare), Servaas Dejaegher (guitare et chant) et Pieter Verholle (batterie) voient alors leur bassiste Miguel Bouttry s’en aller en 2011. C’est l’ex-Blood Redemption et ex-Rafflesia Nick Vyvey qui le remplace jusqu’en 2012, année où il met aussi les bouts.

Nullement découragé par ces défections, ControlState resserre les rangs et parvient à trouver un quatre-cordiste gantois, Lucas Aerbeydt. Remis sur les rails, le groupe trouve l’inspiration qui lui fait écrire son deuxième album, fait de titres nouveaux et de morceaux plus anciens jusqu’à présent gardés en réserve.

Et le résultat est tout à fait appréciable puisque “The delta pack” se révèle être un petit bijou de cohérence et de force dans un domaine se situant à la croisée des chemins entre Killswitch Engage, Unearth, Lamb Of God, Isis ou Neurosis. De longs morceaux ombrageux (de six à huit minutes, parfois) parcourent ce disque puissant et angoissé. Mobi et Servaas Dejaegher échafaudent de massifs murs de guitare, pas très éloignés de riffs hardcore. C’est encore Servaas Dejaegher qui apporte une caution mélodique au chant, tandis que le vocaliste en titre Bram Vervisch écorche ses cordes vocales sur des hurlements féroces mais toujours dignes.

Le groupe est capable de violence (“The secret”) mais aborde aussi avec conviction des atmosphères plus aériennes (“Waterfall”), faisant le plus souvent évoluer ses morceaux au travers de climats changeants. Cette dimension progressive est incontestablement un atout pour ControlState, qui met ainsi au point une écriture élaborée et complexe. On remarque ainsi les atmosphères épiques de “Road to reason”, la langueur angoissée de “The bridge” ou la pression étouffante de “Lucky 13”.

Belle réussite, “The delta pack” devrait installer un peu plus solidement ControlState sur la scène postcore et metalcore belge. Ces braves gens cherchent à faire des concerts, donc si vous possédez un champ de patates pour un festival, ou si vous connaissez un cousin dont le beau-frère gère un petit bar ou possède la Lotto Arena d’Anvers, donnez un petit coup de pouce à ControlState car mon petit doigt me dit que les prestations scéniques de ce groupe doivent valoir le détour.

Pays: BE
Autoproduction
Sortie: 2014/03/15

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