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CUNNING MANTRAP – Hazmat

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Qui dit hard rock allemand dit en général du lourd, du gras, du brutal. Un pays qui a encore une industrie lourde ne peut qu’enfanter de temps à autre quelques combos de rockers friands du bruit des marteaux pilons et des hauts fourneaux. La tradition est perpétuée ici avec Cunning Mantrap, un jeune groupe qui signe ici son deuxième album et qui affiche déjà quelques belles promesses. Le groupe est formé à Cologne autour de deux copains d’école, Phry McDunstan (guitare) et Tobias Schmidt (basse). Les deux garçons mettent en commun leur amour du hard rock classique (Led Zeppelin) ou plus récent (Guns ‘n’ Roses, Alice In Chains, la scène stoner) pour constituer Cunning Mantrap. C’est Phry McDunstan qui écrit les morceaux et le duo ne tarde pas à trouver un batteur en la personne d’un certain Acid Maurice, qui figure sur le premier EP “Dull days”, sorti en 2014.

Ensuite, c’est Alexander Klose qui reprend le tabouret et les baguettes pour ce “Hazmat”, qui affiche une roborative liste de 12 morceaux taillés dans un rock lourd à tendance stoner et grunge. On constate d’entrée de jeu que les musiciens de Cunning Mantrap ont de la chaux vive dans les doigts car ça cogne fort et bien. Des titres comme “Red”, placé en introduction, et surtout l’excellent “Play the prophet” servent d’accroche à un auditeur qui s’enfonce rapidement avec délice dans la fournaise électrique fabriquée par ce trio de Teutons flingueurs.

En bons zeppelinistes, les hommes de Cunning Mantrap taquinent un peu la ballade folk façon “Led Zeppelin III” (“Weary”), histoire d’aérer un peu l’atmosphère plombée qui domine leur album. La phase tendresse persiste avec “The past”, gentille ballade qui n’aurait pas déplu à Alice In Chains, dont feu le chanteur Layne Staley est une influence certaine sur le style vocal de Phry McDunstan. Puis la machine à broyer les croiseurs lourds reprend sa marche avec l’imposant “The future II”, prélude à l’ambitieux “Orange”, sculpté dans une argile psychédélico-progressive volontiers planante.

La conclusion de l’album se fait dans une atmosphère de bagarre finale où Cunning Mantrap sort encore deux excellentes compositions de sa besace : un colossal “Straight outta hand” à la Spiritual Beggars et un épatant “The curse of the leaden tongue” qui tient en haleine pendant près de dix minutes avec divers épisodes rythmiques et toujours le souci de faire trembler les murs.

On ne saurait donc trop recommander l’écoute de ce très bon “Hazmat” à tous ceux qui ont du mal à se lever le matin ou qui doivent arracher le vieux papier peint de leur chambre à coucher mais n’ont pas envie de se salir les mains. On gardera aussi un œil tourné vers la bonne ville de Cologne, facile à rejoindre au cas où un des concerts de Cunning Mantrap se produirait dans le coin.

Pays: DE
Fastball 16C2099
Sortie: 2016/09/09

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