URHEIM, Stein – Utopian tales

Stein Urheim est un guitariste norvégien qui prospère dans le jazz avant-gardiste. Si vous aimez la neige, les films d’Ingmar Bergman, la peinture abstraite et le saumon fumé, vous trouverez ici matière à vous titiller les neurones en découvrant l’œuvre de Stein Urheim.

Celui-ci sort son premier album “Three sets of music” en 2009, ce qui lui vaut immédiatement une récompense au Vossajazz Festival, un événement norvégien. Non content d’opérer en solo (“Kosmolodi”, 2012 ; “Stein Urheim”, 2014 ; “Strandebarm”, 2016), Stein Urheim commet aussi quelques forfaits en associations avec différents artistes. Il participe à trois albums de la chanteuse Mari Kvien Brunvoll (“Daydream community”, 2011 ; “Daydream twin”, 2013 et “For individuals facing the terror of cosmic loneliness”, 2015). On le trouve aussi chez Gabriel Fliflet´s Åresong (2010-2011) et sur le premier album de The Last Hurrah, également en 2011. Urheim a aussi composé sur des disques de Steady Steele entre 2002 et 2006, sans compter de nombreuses invitations à jouer dans d’autres groupes comme Tom Sawyer & The Huckleberry Finns (2004-2007), Bearfarm (2006-2012), Thea Hjelmeland (“Solar Plexus”, 2014) ou Erlend Apneseth (“Nattsongar “, 2017).

Stein Urheim est donc un homme très demandé et un musicien dont l’inspiration monte en puissance, si l’on en juge par ce dernier album solo “Utopian tales”, sorti chez Hubro. Il y réunit un groupe baptisé Cosmolodic Orchestra, composé de Per Jørgensen (trompette et chant), Kjetil Møster (saxophone, clarinette, électronique), Ole Morten Vågan (contrebasse), Kåre Opheim (batterie et percussions), Mari Kvien Brunvoll (chant et effets électroniques) et Jørgen Træn (synthétiseurs modulaires, effets), Stein Urheim assurant la guitare, le chant, les effets électroniques, les tambourinades orientales et autres musiques des sphères.

“Utopian tales” emmène l’auditeur au travers de labyrinthes jazz avant-gardistes, parfois déroutants (“Just intonation island”), parfois émouvants (“The clown”, dans une veine assez Miles Davis). De grands moments interviennent, comme sur “Hear the people sing” et ses six minutes d’expérimentations aux cuivres et à la contrebasse. L’interaction entre la trompette et la guitare prend parfois des détours surprenants (“Utopia – part two”) et l’ensemble associe harmonieusement classicisme jazz sixties et curiosités post-modernes.

On aura compris que Stein Urheim est un musicien à suivre, dont les idées fourmillent et animent avec brio des albums qui ne demandent qu’à être découverts.

Pays: NO
Hubro Records
Sortie: 2017/08/18