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NECROPHOBIC – Mark of the necrogram

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Avec presque trente d’existence au compteur, les métallurgistes suédois de Necrophobic peuvent prétendre au titre de plus ancien groupe death du pays de Nils Holgersson, ou en tous cas faire partie de la poignée de vétérans qui ont forgé le métal extrême suédois. Et ces vieux vikings lucifériens ne sont pas près de jeter l’éponge et de renoncer au Grand Cornu en échange d’un séjour au confessionnal puisque leur dernier album en date, “Mark of the Necrogram” vient encore donner des leçons de boucan infernal aux petits jeunes qui prétendent jouer du métal tout en restant englués dans de la mélodie douteuse.

C’est le label Century Media qui vient enfin capturer Necrophobic dans ses filets, devenant, on l’espère, la maison qui met fin à une longue promenade du groupe tout au long de son existence, passant de Black Mark Production (“The nocturnal silence”, “Darkside”, “The third antichrist”, parus en 1993, 1997 et 1999), à Hammerheart Records (“Bloodhymns”, 2002), puis à Regain Records (“Hrimthursum”, “Death to all”, 2006 et 2009) et enfin Season Of Mist (“Womb of Lilithu”, 2013).

Du point de vue de l’équipe, il semble aussi que ce passage chez Century Media ait donné un coup de fouet à l’envie de reformer Necrophobic selon le line-up le plus authentique et les plus motivé possible. C’est ainsi que le patron batteur Joakim Sterner, membre fondateur, ait reconstitué les ligues maudites avec des retrouvailles impliquant les anciens : Anders Strokirk (de retour au chant après 24 ans d’absence, ce qui signifie qu’il n’avait chanté que sur le premier album), Sebastian Ramstedt (guitariste entre 1996 et 2011), Johan Bergebäck (guitariste entre 2001 et 2011). Quant au bassiste Alex Friberg, présent depuis 2008, il continue dans Necrophobic après ses aventures dans le super-groupe Firespawn.

C’est d’ailleurs un autre membre de Firespawn, et ex-musicien de Necophobic, qui accueille le groupe dans ses studios personnels pour l’enregistrement du nouvel album. Fredrik Folkare a effectivement aidé la tribu de Joakim Sterner à accoucher d’un formidable monstre, au son ventru et aux griffes mélodiques acérées. La mélodie n’est effectivement pas absente des propos fielleux dégoulinants des dix morceaux de “Mark of the necrogram” (dont la pochette est illustrée par un autre revenant, Kristian Wåhling, qui a repris les pinceaux seize après sa participation à “Boodhymns”). Mais cette mélodie se fond parfaitement dans la violence contenue mais toujours présente d’un death metal qui vient de temps en temps chatouiller des sonorités black.

On se retrouve avec une collection de titres puissants qui impressionnent par la suprématie des guitares, un chant de goule enrhumée qui refile le tracsir et une rythmique portée vers ses limites extrêmes grâce à un Joakim Sterner en forme olympique. On tremble devant les chevauchées carnassières de “Mark of the Necrogram”, “Odium caecum” et on reste impressionné par les belles idées métalliques régnant sur “Tsar Bomba”. “Lamashtu” et surtout “Sacrosanct” sont aussi de grands moments de furie sonore noircie par les cendres du bûcher métallique qui la consument. L’album ne perd rien en énergie lorsqu’on approche de la fin et “Requiem for a dying sun” ou le féroce “From the great above to the great below” tiennent l’auditeur sous leur férule. Quelques notes de guitares servent de final sur “Undergången”, coda d’un calme qui tranche franchement avec le reste du disque.

Voilà ce qu’on appelle un retour réussi pour un combo qui aurait pu glisser mille fois sur les marches humides et instables du dangereux escalier de l’oubli. Ici, c’est reparti comme en 911, toutes haches dehors et toutes torches prêtes à brûler villages et paroisses, la bave aux lèvres.

Pays: SE
Century Media
Sortie: 2018/02/23

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