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ECCLESIA – Witchfinding Metal Of Doom (demo)

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La nouvelle cathédrale du Doom Metal ‘made in France’ est encore en cours de construction, mais on y donne déjà la messe ! Né en 2016 sous l’impulsion des guitaristes Conrad The Inquisitor et The Witchfinder General et du bassiste Frater Ignis Sacer, Ecclesia n’est, semble-t-il, pas encore parvenu recruter sur LE batteur et LE vocaliste qui devraient lui permettre de mener à bien la mission qui, selon sa bio, lui a été confiée par le Vatican : remettre l’inquisition au goût du jour ! Cette pénurie de main d’œuvre ne l’empêche pas de publier son premier pamphlet sonore, sous la forme d’un CD démo intitulé “Witchfinding Metal Of Doom”.

Bien sûr, la situation n’est pas idéale et le manque de personnel qualifié nuit un peu à la qualité de ce premier effort. Peu importe. Pour une fois que nous recevons la plaque flambant neuve d’un véritable héritier de Black Sabbath, Candlemass et Cathedral plutôt que la nouvelle rondelle tristounette de l’une de ces formations Hardcore en perte de vitesse que certains essaient de nous faire passer pour ‘les nouvelles révélations du Doom’, nous n’allons pas bouder notre plaisir.

Puisqu’il faut passer par là, commençons par énumérer ce que nous n’aimons pas :

l’intro et l’outro ! Si (comme nous le faisons depuis quelques jours) vous écoutez l’EP en boucle, l’outro est est enchainée à l’intro. Il en résulte cinq minutes ininterrompues de chants grégoriens angéliques. L’idée peut paraître sympathique, mais croyez-nous, 300 seconde de béatitude, c’est long. Surtout lorsque l’on est en manque de riffs et de décibels. Sans avoir la prétention de pouvoir conseiller nos amis ecclésiastes sur la manière dont ils devraient enjoliver leurs sermons inquisiteurs, nous tenons à leur rappeler que des études récentes ont démontré que l’écoute prolongée de mélodies vocales monastiques réveille d’antiques douleurs au fondement chez les patients qui, durant leur tendre enfance, ont subi l’infâme supplice du catéchisme.

l’utilisation d’une batterie artificielle : Commettre une hérésie alors que l’on a fait de leur éradication son cheval de bataille est impardonnable… et, en même temps, plutôt typique de l’hypocrisie catholique. Au bûcher la boite à rythmes !

La position hiérarchique du vocaliste dans ce nouveau tribunal de l’inquisition : on ne pourrait rêver voix plus parfaite que celle d’Arnhwald R. pour porter la bonne parole du Doom Tradionnel. Un vrai chanteur Metal, avec une voix puissante et une vraie personnalité. Voilà qui nous change du hurleur standardisé lambda qui officie sur la plupart des albums Doom actuels. Pourtant, Monsieur R. (si c’est bien son vrai nom) n’est crédité qu’en tant que ‘chanteur de session’. Notre conseil : offrez-lui un CDI.

Et puis il y a tout ce que nous aimons :

Le titre “Witchfinding Metal Of Doom”. Parce qu’il résume toute l’affaire en quatre mots et qu’avant même le premier décibel, il enclenche notre touche ‘préchauffage’ personnelle en faisant remonter à la surface les premiers émois Heavy Doom Metal éprouvés, au début des années 80, lorsque nous déversions, à longueur de journée, la musique de Witchfynde et Witchfinder General dans nos jeunes esgourdes.
La voix. Pour toutes les raisons que nous avons expliquées un peu plus haut.
L’art du gros riff qui tache. Parce qu’avant tout, le Doom (en ce qui nous concerne en tout cas) c’est cela. Un riff plombé et mémorable, qui nous donne envie de heabanger à vitesse raisonnable, sans risquer la rupture de vertèbre.
Le tempo à géométrie variable : Parce que les plus grands du genre (nous pensons à Black Sabbath, Candlemass et Solitude Aeturnus, mais le débat reste ouvert) ne se sont pas limités à la monotonie gastéropode pour créer les albums Doom Metal les plus mémorables qui soient.
Les effets sonores horrifiques. Parce qu’il nous a semblé reconnaitre la voix terrifiante de Vincent Price en introduction de l’ultra plombé “God’s Trial” et quelques vocalises latines interprétées par Jean-Paul II (ou un autre des passagers attitrés de la papamobile, notre expertise a ses limites) sur l’entrainant “Monségur”.

Réalisé avec les moyens du bord, “Witchfinding Metal Of Doom” augure du meilleur pour l’avenir d’Ecclesia. Fortement conseillé à l’amateur de Doom Metal traditionnel, la démo se découvre en streaming et s’échange en version digitale pour la somme ridicule de 3 EUR, via Bandcamp. Les amateurs d’authenticité ajouteront deux Euros supplémentaires pour la version CD.

L’album (22’37) :

  1. Dixit Dominus… [intro] (2’48)
  2. Ecclesia Sathani (5’12)
  3. Montségur (6’02)
  4. God’s Trial (6’31)
  5. Dominus Regnavit [outro] (2’01)

Le groupe :

  • The Witchfinder General : Guitare rythmique
  • Conrad The Inquisitor : Guitare lead
  • Frater Ignis Sacer : Basse
  • Arnhwald R. : Chant (session)

Pays: FR
Autoproduction
Sortie: 2017/06/28

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